Le maire est monté au créneau pour prétendre le contraire. Isabelle Pichard Chauché a vu ses interprétations qualifiées de «révisionnisme», ce qu’elle n’a pas vraiment apprécié…
Parmi les nombreuses questions du dernier conseil, figure l’examen du nouveau règlement intérieur de la police municipale. Majorité et opposition ne partagent pas le même avis sur le sujet. Pour Jean-Philippe Machon, la sécurité est une priorité dans une ville où « existent des trafics » tandis que l’opposition pense qu'il est inutile de noircir le tableau.
Marcel Ginoux, maire adjoint, détaille ce règlement qui permettra aux agents municipaux, dont les effectifs ont été doublés, de travailler dans un cadre précis. Le nombre de policiers a été renforcé afin qu’une équipe puisse se trouver la nuit aux côtés de celle du commissariat « d’où l’extension des plages horaires et une présence jusqu’à deux heures du matin ». Ces personnels, qui auront reçu une formation, seront dotés d’un bâton de défense à poignée latérale ou d’un bâton de défense téléscopique à n'employer qu’en cas de légitime défense. Certains paragraphes intriguent les membres de l’opposition : « vérification à l’armurerie, numéro des armes, etc ».
Jean Philippe Machon prend les devants : « Ceux qui vivent de polémiques n’ont pas compris. D’une part, nous structurons le service ; d’autre part il n’a jamais été question d’armer les policiers municipaux ».
Cette déclaration convainc à moitié François Elhinger : « si je suis satisfait qu’ils ne soient pas armés, il y a des choses qui me dérangent : auront-ils des matraques Tonfa ? Ce sont des objets redoutables. On parle aussi de menottes. C’est un acte grave pour un citoyen que d’être menotté ».
« Les agents ont été avertis. Les menottes ne seront utilisées qu’en cas de rébellion de la personne interpellée. On n’est pas chez les cow-boys ! » répond le maire. Quant aux fameux passages qui « intriguent », ils ne résulteraient que du copier-coller du règlement général en vigueur, disponible sur une base de données. « Soyez donc rassurés » souligne Jean-Philippe Machon.
Isabelle Pichard Chauché ne partage pas cet avis : « en fait, vous travestissez la réalité. Vous vouliez doter vos agents d'armes à feu mais pour cela, il fallait obtenir l’autorisation du préfet Béatrice Abollivier, et vous ne l’avez pas eue. Curieusement, dans ce règlement, on parle de numéro d’armes. Je ne savais pas que les bâtons étaient numérotés ! A l’avenir, rien ne dit que vous ne ferez pas évoluer votre règlement en dotant d’armes à feu la police municipale »…
- « Vous êtes douée pour les procès d’intention. Vous avez votre lecture à vous ; j’appelle ça du révisionnisme » rétorque vertement Jean-Philippe Machon.
- « Alors là, vous allez trop loin » riposte Isabelle Pichard Chauché qui voudrait réagir au « révisionnisme », mais elle ne le peut pas : « vous nous bâillonnez, comme à la CDA » lance-t-elle excédée.
Isabelle Pichard Chauché et Laurence Henry demandent à prendre la parole |
Le vote du règlement intérieur est adopté à l’unanimité, l’opposition est contre.
L’examen de la question suivante permet à Isabelle Pichard Chauché de reprendre la parole : « je n’apprécie que très modérément le terme de révisionnisme que vous avez employé… D’une façon générale, alors que vous réduisez les subventions, que vous estimez le nombre de directeurs des centres sociaux trop important et que vous sucrez 40.000 euros à Boiffiers Bellevue alors que ce centre propose de super activités aux enfants qui seront supprimées, vous préférez augmenter les effectifs de la police municipale ». Jean Philippe Machon n’aime pas qu’on lui donne des leçons. Et de renvoyer l'ascenseur : « Les élus de l’opposition, comme ceux de la majorité, ont l’obligation d’être présents pour tenir les bureaux de vote. Un seul d’entre vous était présent lors des derniers scrutins ». Un ange passe, chargé de banderilles…
La suite est tout aussi pimentée. Ainsi la chef de file de l’opposition a découvert que la mairie a recruté une directrice de communication, plus une autre personne : « Ça semble secret ! Comment sont faits vos recrutements ? Ces gens sont -ils de Saintes ? Tout cela manque de transparence ». Le premier magistrat se contente de « noter la remarque ».
Bientôt Saintes aura une police à cheval !
Là encore, l’opposition et la majorité font des ruades. Il s’agit d’employer à titre expérimental (comme au Canada ou aux Antilles) une police montée durant les mois d’été. Montant : 8000 euros. L’opposition se demande si ces 8000 euros sur un trimestre ne vont pas aboutir à 32000 euros sur un an, « alors que nous sommes en pleines restrictions budgétaires ».
Marcel Ginoux décrit cette initiative prévue durant les vacances uniquement. Les chevaux ont l’avantage d’emprunter des chemins et des sentiers où ne peuvent circuler les voitures. « Le but recherché est de combiner sécurité et haras de Saintes » remarque Jean Philippe Machon. Est-ce que l’argent sera versé au haras ? « La somme couvrira les frais engagés. Le haras entretient les chevaux et disposent des équipements » répond le maire. Verra-t-on cette police la nuit ? « Non, mais l’été, la période de jour est plus longue ! ».
Jean Philippe Machon revient sur les trafics de drogue : « Dans certains quartiers comme Bellevue, on trafique dès trois heures de l’après-midi ». L’opposition se demande quelle sera l’efficacité d’une police montée contre les dealers. « On expérimente » répond le maire sans s’étendre davantage.
L’opposition vote contre cette proposition.
L'opposition conduite par Isabelle Pichard Chauché |
Revoir les bases fiscales de la ville de Saintes
« Par manque d’effectifs, le centre des impôts ne peut vérifier tous les changements concernant les maisons d’habitation, travaux, extensions. Les pompes à chaleur, les piscines doivent être déclarées » souligne Frédéric Neveu. C’est pourquoi, dans un but d’harmonisation et d’équité, la mairie et la CDA regroupées envisagent de faire ce travail qu’elles transmettront ensuite aux services fiscaux. Philippe Callaud et Jean-Pierre Boutet Petit commentent la procédure.
Frédéric Neveu déclare que certaines bases, qui remontent à 1971 ou à 2001, sont erronées : il convient donc de les réactualiser. Laurence Henry estime qu’il serait injuste de pénaliser les gens modestes vivant dans le centre ville : « si vous augmentez les impôts locaux, ils seront obligés de s’en aller ». « 50 ou 80 euros en plus, ce n’est pas rien sur un petit budget » ajoute François Ehlinger. « Je n’entends pas suivre la même politique que le Gouvernement en ce qui concerne les impôts directs » glisse le maire. Frédéric Neveu remarque que les bas revenus ne paient pas de taxe d’habitation. Mais s’ils sont propriétaires, ils n’échappent pas à la taxe foncière. Sur ce chapitre, le taux de cette taxe a grimpé de façon vertigineuse à l’époque de Jean Rouger.
• Dépenses supplémentaires : elles concernent des équipements sportifs (55000 euros) et 8000 euros pour la police montée. Un investissement de 20.000 euros sera consacré sur la place Bassompierre.
• Bruno Drapron, maire adjoint, écoute attentivement ses collègues quand Laurence Henry, membre de l’opposition, l’interpelle : « à la CDA, vous ne menez pas à bien vos réunions, bien que vous soyez indemnisé ». Surprise. « C’est ridicule » rétorque-t-il. « Ce sont les élus qui le disent ». Ambiance…
Moral de l’histoire, ces deux-là n’ont pas dîné ensemble après le conseil !
• Isabelle Pichard déplore le climat des campagnes électorales qui commencent bien généralement pour se terminer « par des attaques pas honorables. On tombe dans la démagogie, le populisme, avec de mots qui dépassent parfois la pensée » dit-elle en s’inquiétant de la montée de l’extrême droite.
« Merci pour ce cours de politique » répond Jean Philippe Machon.
• Saintes compte sur Brigitte Favreau, nouvelle conseillère départementale :
Brigitte Favreau vient d’être élue conseillère départementale avec Christophe Dourthe. Elle assure le maire que les projets saintais seront soutenus par le binôme : « avec Christophe Dourthe, nous sommes mobilisés pour ce territoire ». Jean Philippe Machon n’en attend pas moins car il a besoin de la participation financière du Conseil départemental pour conduire à bien ses dossiers.
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