Le quintet transporte le public dans un décor inconnu de la scène méditerranéenne. Qu’importe l’endroit : est-ce à Lisbonne en clin d’œil au fado, à Istanbul ou bien sur une terrasse de Beyrouth avant que la guerre ne défigure la ville ?
La musique se moque des hommes assoiffés de puissance : elle traverse les murailles qu’érigent les conflits, comme une aura venant apporter une nouvelle façon d’espérer.
u saxophone, Gavino Murgia fait surgir l’âme italienne, celle qui parle en chantant avec les notes et les mains. Superbe. Luciano Biondini est un virtuose de l’accordéon. L’instrument révèle une modernité étonnante, intimement liée au tempérament de celui qui l’anime.
Jarrod Cagwin est américain. Voyageur intarissable, il puise ses inspirations dans les sources vives de l’Europe et du Moyen Orient.
Rabih Abou Khalil joue de l’oud, le luth arabe, depuis l'âge de cinq ans. Il mène la danse et plaisante quand il présente sa formation. Sa démarche est audacieuse : comment peut-on concilier les empires musicaux d’Orient et d’Occident ? Il déploie une belle énergie, lui que l’incompréhension a chassé de son pays natal, le Liban. Là où poussent les cèdres. En choisissant un chanteur de fado, Ricardo Paulo Ribiero, il démontre que la conjugaison est possible et l’osmose accessible.
Venant du Liban, de la Sardaigne, l'Italie, du Portugal et des Etats-Unis, les musiciens, riches de leur diversité, ne forment qu’une harmonie, avec cette volonté de démontrer qu’on peut combiner les différents courants à condition de mettre en œuvre une alchimie particulière. Celle fait qui fait éclore des roses sur les sables arides.
Rabih Abou Kahlil est compositeur et joueur de l'oud, Gavino Murgia est voix et saxo soprano, Luciano Biondini joue de l'accordéon, Ricardo Ribiero chante, Jarrod Cagwin est aux percussions. |
Photos Nicole Bertin
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