C'est avec tristesse que nous avons appris le décès de Bernard Mounier, ancien maire de Talmont, producteur, réalisateur audiovisuel et membre honoraire de l'Académie de Saintonge. Il avait 92 ans. Nous présentons nos sincères condoléances à ses fils et sa famille
Une belle carrière :
Des études de droit et d'art dramatique à Poitiers ainsi qu'un passage à la Jeunesse et aux Sports lui font obtenir la direction du centre culturel français de Tananarive de 1964 à 1967, mais c'est à la maison de la culture du Havre (1967-1975) qu'il commence à donner la mesure de sa capacité à animer culturellement une grande ville. Il est ensuite nommé à La Rochelle (1975-1982) où il développe une politique fortement axée sur l'identité locale : c'est l'époque des débuts médiatiques des catamarans Charente-Maritime et d'une nouvelle image de la ville liée à la plaisance. La maison de la culture de La Rochelle, sous son impulsion, n'est pas la dernière à participer à l'aventure.
En 1982, il prend la direction de la chaîne de télévision régionale FR3 Limousin-Poitou-Charentes où il pousse la production filmée locale, orientation qui le fait nommer en 1985 directeur national des programmes. Changement politique oblige, en 1986, il développe une activité de production-réalisation privée. On lui doit de nombreux documentaires, dont une vingtaine en Afrique ; de 1990 à 1994, il retrouve France 3, cette fois à la tête de la station régionale de France 3 Sud (Toulouse).
En 1995, il est élu maire de Talmont où ses ancêtres étaient agriculteurs avant qu'ils n'émigrent vers Saujon. À la tête de sa commune, haut-lieu du tourisme culturel en pays charentais, il favorise toute initiative, concernant notamment la restauration du site. En outre, chargé de la culture à la Communauté d'agglomération du Pays Royannais, il est à l'origine de multiples expositions dont il est le commissaire. De la même façon, il demeure très actif à la Communauté d'agglomération de La Rochelle, en particulier pour un projet de réhabilitation de l'abri portuaire des sous-marins de La Pallice, construit par les Allemands durant la guerre qu'il souhaite voir transformé en « maison du port de La Pallice » (cet abri avait déjà retenu son attention en 1980 lorsqu'il avait contribué à son utilisation pour le tournage de deux films fameux : Les Aventuriers de l'Arche perdue de Steven Spielberg et Das Boot de Wolfgang Petersen).
Il est d'autre part l'auteur-coordinateur d'un livre sur les Acadiens, piétons de l'Atlantique (Balland, Paris, 1983) et de divers ouvrages traitant du Maroc dont La Route des kasbahs de Jacques Majorelle (La Cinquième, Paris, 2000, livre tiré d'un documentaire tourné pour la chaîne de télévision). Et concernant Talmont de deux livres fortement illustrés : le premier autour des photos de Michel Guillard, Talmont sur Gironde (de Monza, Paris, 1999), le second autour de souvenirs récoltés dans le village, Talmont et merveilles (Bonne Anse, Royan, 2004, titre tiré d'une Aquarêve de mots, autrement dit un poème improvisé par Daniel Reynaud pour Bernard Mounier). Il est également l'initiateur et le commentateur de deux livres concernant la pêche (Bonne Anse, 2005) : La Moulue saurette, autrement dit La Morue salée (roman fort documenté de Jean-René Clergeau sur la pêche à la morue à Terre-Neuve) et surtout René Val ou la véritable histoire du caviar de la Gironde (souvenirs et documents de René Val trancrits par Bernard Mounier). C'est pour cette activité culturelle multiforme qu'il a été appelé à l'Académie de Saintonge en 2000 où il occupait le 11ème siège.
Fin 2024, il a publié « C'est l'été », un livre rendant hommage à Albert Camus. Talmont se souviendra longtemps de cette personnalité qui a apporté sa pierre à l'édifice en valorisant la région avec passion et talent.
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