jeudi 25 juin 2015

La Gauche rate de peu un coup d’Etat
à la Communauté d’Agglomération :
37 voix pour la gestion
de J-Philippe Machon, 32 contre…

En demandant un vote de confiance concernant les comptes de gestion 2014 de la CDA, démarche qui cachait une remise en cause de la présidence de Jean-Philippe Machon, la gauche intercommunale, conduite par Fabrice Barusseau, a raté de peu une révolution au « palais ». Jean-Philippe Machon conserve les rênes en sachant qu’une solide opposition - nostalgique de Jean Rouger ? - l’observe attentivement… 



Les temps sont durs pour Jean-Philippe Machon depuis l’affaire de son 4 x 4 qui a pris une ampleur inattendue, la presse nationale s’étant emparée du sujet. En conseil municipal, après un échange assez fourni avec l’opposition, la majorité "réunie" a voté la revente de ce véhicule à un tiers (avis aux amateurs car il pourrait devenir collector !).
Jean-Philippe Machon s’attendait à ce que la gauche renforcée remette les couverts lors de la réunion de la Communauté d’agglomération. Ce fut le cas mercredi dernier malgré les appels à « une sortie de crise » lancés par le maire de Saint-Georges des Coteaux, Jean-Marc Caillaud, qui recevait l’assemblée entre ses murs : « nous nous apprêtons à accueillir la nouvelle ZAC qui appartiendra aux 36 communes de la CDA. Ensemble, nous faisons fructifier l’économie et ceux qui critiquent n’ont pas la science infuse. Nous devons continuons l’effort pour l’essor de notre territoire ».

Jean-Marc Caillaud, maire de Saint-Georges des Coteaux
Un vote à bulletins secrets 

Jean-Philippe Machon s’apprête donc à ouvrir l’ordre du jour quand Fabrice Barusseau demande la parole. « Dans un récent courrier, nous vous avons demandé un vote de confiance. Or cette question ne figure pas dans les documents ».
Le président propose alors de l’inscrire en question diverse. Le conseiller départemental de Chaniers réagit vivement : « on ne peut pas écarter un vote de confiance. Il faut le faire tout de suite, en question numéro un, et ensuite nous travaillerons » .

Jean-Philippe Machon face à l'opposition
Fabrice Barusseau demande un vote à bulletins secrets
Jean-Philippe Machon, un peu déconcerté, avance que le but de cette rencontre est l’intérêt des habitants et qu’une réunion sur les modalités de gouvernance se tiendra début juillet à Thénac. Fabrice Barusseau ne l’entend pas de cette oreille : il veut un vote à bulletins secrets qui pourrait se résumer à cette simple interrogation : êtes-vous pour ou contre la présidence de Jean-Philippe Machon ? « De quoi avez-vous peur ? » lui dit-il. « Et vous, de quoi avez-vous peur si cette question est étudiée en fin de séance ? » rétorque l’intéressé.

Jean-Claude Classique : si je comprends bien, vous contestez la présidence actuelle ?
Un moment de flottement suit dans les rangs. Tandis que Gérard Desrente parle « sabotage », Jean-Claude Classique, premier vice-président, va droit au but : « si je comprends bien, vous contestez la présidence actuelle ? ». Une décision est prise : si un tiers des participants est favorable à un vote à bulletins secrets, la consultation aura lieu avant les débats. Les bras se lèvent : le nombre est atteint.
Le vote porte donc sur l’approbation des comptes de gestion 2014 du budget principal et des budgets annexes. On s’empresse d’aller chercher une urne et des bulletins. Les opérations se déroulent dans une ambiance plutôt décontractée, chaque camp faisant ses comptes. Que risque-t-on à part un coup d’Etat !!!
Résultat de courses : 37 voix pour l’approbation du C.A. contre 32. Philippe Machon, qui semble souffrir de la chaleur ambiante, respire. Sans doute pense-t-il en cet instant que la politique politicienne est un drôle d’affaire qui vous prend à la gorge au détour du chemin !
La gauche perd une bataille, mais elle n’a pas perdu la guerre. « La différence est faible et Jean-Philippe Machon a face à lui une véritable opposition. En conséquence, nous ne sommes pas déçus par le résultat » souligne Philippe Callaud. D'autres élus sont carrément exaspérés : « à quoi a servi toute cette mise en scène puisque Jean-Philippe Machon n’est pas désavoué ? Nous avons perdu une heure pour rien ». 


Un tiers des participants souhaite un vote de confiance
Les délégués sont appelés à voter (ici Bruno Drapron)
Les oui l'emportent sur les non de cinq voix

Jean-Philippe Machon garde son siège... et respire. Le coup d'Etat n'a pas eu lieu...
Finir en queue de cerise 

Suit l’examen du compte administratif qui révèle ce qui a déjà été constaté : la CDA ne peut conduire à bien tous ses projets car une grande partie de ses dépenses est liée aux charges de personnel (d’autant qu’elle a pris la compétence scolaire à l’époque de Jean Rouger). Fort heureusement, elle n’a pas contracté d’emprunt toxique, mais les aides de l’Etat sont en baisse « et ce n’est qu’un début » souligne Philippe Rouet, maire de Le Seure.
D’où la réflexion de Philippe Callaud : « il s’agit d’un budget frileux, éloigné de l’idée de départ portée par Philippe Marchand lors de la création des intercommunalités. Ce devait être au contraire le lieu de bataille économique des communes. Nous aurions aimé que les bénéfices dégagés soient davantage consacrés à l’investissement. Ce qui n’a pas été le cas. Où est votre nouveau souffle, monsieur le Maire, pardon monsieur le Président ? Tout cela risque de finir en queue de cerise ». Philippe Rouet répond que tout investissement demande... un retour sur investissement. Autrement, on jette l’argent par les fenêtres ! Frédéric Neveu rappelle que les charges liées au chapitre scolaire pèsent lourdement sur le fonctionnement : « cela n’a pas assez été dit ».
Réflexion amusante de Laurence Henry : « et vos indemnités de président et vice-présidents, elles appellent un retour sur investissement » ? ». Silence radio car sur ce sujet-là, que ce soit la CDA de Saintes ou la CDC de Haute Saintonge, on observe un silence quasi religieux ou plutôt fraternel !
Les comptes sont finalement votés et parmi les questions diverses, un PLU intercommunal est évoqué. Certains maires, ayant lancé leurs propres PLU, sont inquiets en raison d’un éventuel double emploi. Affaire à suivre.

Comme le montre ce tableau, le fonctionnement est plus plus lourd que l'investissement 
• Caroline Quéré-Jélineau s’interroge sur la façon dont sont traités les dossiers de la CDA où la transmission des informations laisserait à désirer. Et de remettre en cause la commission scolaire où Eric Pannaudd aurait fait preuve d’un « mutisme assourdissant » sur la baisse de certaines participations. Lequel s’en défend. Jean-Philippe Machon admet qu’il est important de repartir avec de nouvelles modalités de gouvernance.

 • A la demande de Christophe Dourthe, conseiller départemental de Saintes, une minute de silence a été observée à la mémoire de Xavier de Roux, disparu récemment.« Nous le regrettons » soulignaient Frédéric Neveu et Jean-Philippe Machon qui reconnaissent en lui « un personnage hors du commun qui parlait à bon escient et portait des jugements constructifs sur les dossiers avec un objectif, valoriser la Saintonge ».



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