mardi 12 juillet 2016

Centre hospitalier de Saintes :
l'unité neurovasculaire, à nouveau
opérationnelle, prend en charge
les patients victimes d'un AVC

Ouverte en 2011 avec trois neurologues, fermée en septembre 2015 après le départ d'une praticienne, l'unité neurovasculaire (UNV) du Centre hospitalier de Saintonge a repris son activité avec une équipe de quatre spécialistes le 15 juin dernier. Cette unité, qui prend en charge les personnes victimes d'AVC (accident vasculaire cérébral), accueille une moyenne de plus de 900 patients par an.


• L'AVC :  une pathologie fréquente, grave et complexe

Le dr Tchoumi, chef de service, explique qu'il s'agit de l'une des principales causes de mortalité en France. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) projette une augmentation de l'incidence des AVC passant de 16 millions en 2005 à 23 millions en 2030. Chez la femme, il s'agit de la première cause de décès et de la seconde cause de démence après la maladie d'Alzheimer.
Cette pathologie qui intervient brutalement est causée par la perturbation soudaine de l'irrigation d'une partie du cerveau. De graves séquelles peuvent en découler. 15% des AVC surviennent chez les moins de 50 ans, 25% chez les moins de 65 ans et plus de 50% chez les personnes de 75 ans et plus.

• Les facteurs de risque

Il faut savoir que certains facteurs sont démultiplicateurs de risques d'AVC. Ainsi, l'hypertension (x 3 ou 4), les troubles du rythme cardiaque, l'excès de cholestérol, la prise de contraception orale, le diabète, l'obésité... L'hygiène de vie est également en cause puisque l'alcool multiplie par 3 et le tabac par 1,5 à 2,5 le risque.

Les docteurs Thierry Tchoumi, Christine Beaudout Agbo et une infirmière 
dans la chambre d'un patient





• Comment identifier les symptômes d'un AVC ?
Les signes varient suivant les personnes et peuvent régresser en quelques minutes. A l'observation d'un ou plusieurs signes suivants, aussi brefs soient-ils, il faut immédiatement appeler le 15. Un engourdissement, une faiblesse ou paralysie brutale d'une partie ou de la moitié du corps ; des difficultés à parler ; un trouble de la vision ; des troubles de l'équilibre, de la coordination ou de la marche ; un mal de tête soudain et inexpliqué. Dans la mesure du possible, il faut pouvoir décrire les symptômes lorsque l'on appelle le 15 afin de permettre un pré-diagnotic.

Il existe deux types d'AVC. Les accidents ischémiques cérébraux (85 %) des AVC surviennent quand un caillot de sang bouche une artère empêchant brutalement le flux sanguin d'irriguer une partie du cerveau. Selon la durée et l'importance de l'attaque, on distingue : les infarctus cérébraux (IC) où le déficit neurologique persiste plusieurs heures et laisse le plus souvent des séquelles et les accident ischémiques transitoires (AIT) qui durent de quelques minutes à quelques heures et ne laissent aucune séquelle. Par contre, il faut savoir que 30% des patients qui ont fait un AIT récidivent. Les hémorragies cérébrales (10%) et méningées (5%) sont la conséquence principale de la rupture d'une artère du cerveau ou des méninges. 

Le dr Tchoumi, coordinateur de l'unité de soins intensifs neurovasculaires
• Que faire lorsque l'AVC survient ?
Le dr Tchoumi insiste sur l'importance de contacter le 15 lorsque l'on suspecte un AVC. Dès la réception de l'appel, le service organise une prise en charge pluridisciplinaire qui sera opérationnelle à l'arrivée du patient à l'hôpital et permettra d'optimiser ses chances de récupération partielle ou totale et ainsi limiter les séquelles. Le spécialiste précise que deux millions de neurones meurent par minute. Le temps est précieux dans la mesure où le cerveau a une capacité de récupération quand l'intervention médicale est rapide.
• Une organisation et un plateau technique performants

Les 4 lits d'USINV (Unité de Soins Intensifs Neurovasculaires) se situent à proximité de l'Unité 5 (englobant la neurologie et la gériatrie) dans les locaux spécifiquement construits et aménagés. Au sein de l'unité 5, les 10 lits neurovasculaires "subaigus" sont identifiés à proximité des 9 lits de neurologie non vasculaire. Chaque chambre est équipée d'un module de surveillance relié à une unité centrale localisée sur le poste de surveillance, de 2 pompes à perfusion, 4 pousse seringues et une pompe à nutrition entérale. Des bornes wifi sont installées au sein de l'unité afin de permettre l'utilisation du dossier patient commun informatisé (DPCI). Le plateau technique est constitué des services d'urgence, de radiologie, de réanimation, de cardiologie, de biologie, de gériatrie, de médecine physique et réadaptation, d'une équipe mobile de soins palliatifs et d'un service d'hémodialyse. Le centre hospitalier est également doté d'un IRM et d'un scanner immédiat en cas d'alerte thrombolyse (technique médicale destinée à dissoudre en urgence un caillot qui bouche une artère). 
Les docteurs Tan Nguyen Nang, Bienvenu, Beaudout-Agbo, Tchoumi et Sekou Cissé
• Une équipe reconstituée
Le dr Christine Beaudout-Agbo, neurologue, était déjà en poste dans l'établissement avant la création de l'UNV dont elle a accompagné la création. Le dr Thierry Tchoumi, neurologue, chef de service, titulaire du DIU de pathologie neurovasculaire, qui travaillait précédemment à Cherbourg, avait déjà assuré des remplacements à plusieurs reprises au sein du CH de Saintonge. L'équipe est complétée par les docteurs Mohamed Sekou Cissé et Tan Nguyen Nang, également neurologues. Cette équipe médicale est en mesure de faire fonctionner l'UNV en astreinte opérationnelle de 8 h 30 à 0 h en bénéficiant de l'appui de la garde de neurovasculaire du CHU de Poitiers pour les alertes thrombolyses de 0 h à 8 h 30 via le dispositif de Télé-AVC, dès le mois d'octobre 2016.

• Des conventions ont été mises en place avec les les CH de La Rochelle, Saint Jean d'Angély, Royan et Jonzac pour accueillir les victimes d'AVC

• Le Centre hospitalier de Saintonge dispose de lits 24 h sur 24 pour accueillir en urgence les AVC du territoire. En cas d'indisponibilité de lits, les patients sont dirigés vers le CH de La Rochelle

• 15% des AVC surviennent chez les moins de 50 ans ; 25% chez les moins de 65 ans, plus de 50% chez les personnes de 75 ans et plus. En Poitou-Charentes, l'âge moyen est de 74 ans.

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