Il était une fois, il y a bien longtemps, un homme qui avait été promu à la tête de son Sénat. Il s’appelait Augustule en souvenir du grand Auguste qui avait construit l’empire romain.
Augustule ou Auguste le Petit s’était vite pris au jeu et se croyait lui aussi empereur. Pour plaire au peuple, il organisait des fêtes aussi bien l’été que l’hiver. Comme son prédécesseur Néron, il voyait les choses en grand et avait dépensé beaucoup de deniers pour attirer des musiciens de piano et des chanteurs lyriques. N’avait-il pas promis de faire de la ville une capitale ?
Dès qu’un larcin était commis dans la ville, il faisait aboyer les chiens de son chenil. Il avait augmenté le nombre des vigiles afin de rassurer les vieilles personnes blotties dans leur chaumière. Pour ébahir le bon peuple, Augustule avait voulu se faire payer un char à quatre roues et autres menus avantages. Mais la foule avait protesté et pour la calmer, il avait dû jurer qu’il ne travaillait que pour l’intérêt collectif.
Toutefois, Augustule avait oublié que pour être perçu comme un bon empereur, il fallait non seulement des jeux, mais aussi du pain. Et en matière, les choses étaient plus difficiles. Les amis des sénateurs qui auraient pu donner sinon du pain au moins un salaire quittaient en masse la ville.
Les efforts d’Augustule pour les retenir étaient vains ; la ville s’appauvrissait tous les jours. C’est pourquoi le Sénat s’inquiétait de plus en plus. Les sénateurs auraient bien voulu rapporter à Augustule les plaintes du peuple, mais l’empereur refusait de les entendre. Il disait qu’il était très occupé à donner les ordres et les contre-ordres à ses employés lesquels n’avaient aucun moyen pour les exécuter vu que les caisses avaient été vidées pour les fêtes.
L’histoire d’Augustule se termina brutalement. Alors que toute la ville du haut jusqu’en bas de l’échelle sociale grondait de plus en plus et que les rumeurs de complot se multipliaient, le petit empereur disparut une sombre nuit d’hiver en emportant une grande valise remplie de notes sur lesquelles il avait écrit tous les reproches exprimés par les sénateurs...
L.N.
2 commentaires:
A qui et à quoi fait allusion ce petit conte ?
Cherchons bien...nous trouverons certainement !
un joli cadeau à faire sans doute pour un personnage public qui aurait besoin de voir les choses en face non???
Enregistrer un commentaire