mardi 17 novembre 2015

Plongées archéologiques dans la Charente : l’Inrap réalise un diagnostic subaquatique
à Saintes

Avant le projet d’aménagement d’un appontement pour une péniche-restaurant sur la Charente (à hauteur de la Place Bassompierre), la municipalité de Saintes a effectué une demande de diagnostic archéologique. Sur prescription de l’État (Drac Poitou-Charentes - Service régional de l'Archéologie), une équipe de cinq archéologues-plongeurs de l’Inrap intervient donc du 16 au 27 novembre sur une zone de 760 m2. Une zone au fort potentiel archéologique.

Bientôt, un restaurant péniche sur les quais
 Le projet d’aménagement est situé sur la rive droite de la Charente, à proximité immédiate de l’axe routier reliant dans l’Antiquité Lyon, capitale des Gaules à Saintes, nouvelle capitale de la Gaule Aquitaine. L’arc dit de Germanicus, érigé dans les 20 premières années de notre ère, était alors situé à l’entrée du pont romain et marquait ainsi l’entrée de la cité antique de Médiolanum Santonum (Saintes), implantée sur la rive gauche.
La rive droite est restée longtemps méconnue des archéologues, mais des découvertes subaquatiques récentes (mobilier, pieux, épaves) permettent d’y envisager l’existence d’un vaste secteur artisanal et portuaire romain.
La proximité du site exploré par les archéologues avec les piles de l’ancien pont antique (détruit au XIXe siècle) et ces précédentes découvertes, rendent probable la présence de vestiges immergés dans le secteur.

L'ancien pont de Saintes dont ne subsiste que l'arc de Germanicus, aujourd'hui sur la rive
Des conditions particulières d’intervention et de sécurité 

La sécurité est primordiale lors d’une opération subaquatique. L’Inrap dispose d’un manuel de procédures de sécurité en milieu hyperbare qui indique toutes les règles à respecter. Tous les archéologues de l’équipe sont également classés en tant que plongeur professionnel. Un briefing quotidien rappelle les procédures de secours et organise le travail de la journée. Une embarcation permettra d’assurer la sécurité des plongeurs. Selon la profondeur, l’archéologue-plongeur peut faire une à deux plongées par jour. Une fois le travail au fond accompli, il assure la surveillance de ses collègues depuis la surface et s’occupe du matériel technique (motopompes, compresseur), des vestiges remontés (nettoyage) ou des données récoltées (mise au net des dessins). Un périmètre de sécurité sera installé autour de la zone d’intervention, dont l’accès est formellement interdit au public.

• L’Inrap 

Avec plus de 2 000 collaborateurs et chercheurs, l’Inrap est la plus importante structure de recherche archéologique française et l’une des toutes premières en Europe. Institut national de recherche, il réalise chaque année quelque 1 800 diagnostics archéologiques et 250 fouilles en partenariat avec les aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. Créé par la loi de 2001 sur l’archéologie préventive, l’Inrap est le seul opérateur public compétent sur l’ensemble du territoire et pour toutes les périodes, de la Préhistoire à nos jours.

Fouilles subaquatiques à Taillebourg (© Nicole Bertin)
Héritier de trente ans d’expérience, il intervient sur tous les types de chantiers : urbain, rural, subaquatique, grands tracés linéaires. À l’issue des chantiers, l’Inrap assure l’exploitation des résultats et leur diffusion auprès de la communauté scientifique : plus de 300 de ses chercheurs collaborent avec le CNRS et l’Université. Ses missions s’étendent à la diffusion de la connaissance archéologique auprès du public : ouverture des chantiers, expositions, publications, conférences, production audiovisuelle.

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