L'ancien musée lapidaire (© Nicole Bertin) |
Les opposants à ce projet d’installation autour de l’amphithéâtre y voient non seulement un danger d’enclavement, un risque de destruction du couloir végétal dans le vallon des Arènes, mais aussi une erreur de stratégie en économie touristique, Saint Louis perdant alors tout intérêt en termes d’attraction touristique.
Le choix de l’amphithéâtre serait également une erreur historique. Pour l’Observatoire du Patrimoine, le belvédère et les équipements résidentiels, un hôtel même, de quelque prestige qu’il soit, ne constitueront jamais « l’expérience touristique » recherchée par les visiteurs dont Saintes a tant besoin. Le site Saint-Louis doit nécessairement faire preuve de mixité entre les besoins résidentiels, les espaces marchands et la création d’un musée d’histoire et d’archéologie présentant une collection permanente de Musée de France.
Les fouilles sont par ailleurs une véritable promesse de découverte d'un nouveau site antique. Au regard des connaissances des fouilles précédentes, le site Saint-Louis, en de nombreuses parties (dont la cour intérieure du Logis du Gouverneur) laisse imaginer la découverte de nouveaux éléments architecturaux antiques de premier ordre. Il est aussi largement assuré que les vestiges du rempart gallo-romain, principal gisement de la collection lapidaire depuis le 19ème siècle (dont une partie classée est encore visible à l’extrémité de la rue Bernard) mettront en valeur la présentation d’un nouveau site exceptionnel gallo-romain à Saintes.
C’est à ce titre, au-delà de son tracé indispensable sur le trajet touristique réunissant les deux rives, que le Site Saint-Louis doit être destiné à conserver et présenter la collection lapidaire de Saintes, dont il est naturellement la vitrine.
Depuis plus de deux mille ans, le Site Saint-Louis, est et ne peut que demeurer l’éperon topographique « phare » de la cité. Il était autrefois le lieu de gouvernance et doit désormais être, en son devenir, le lieu permettant à Saintes de raconter sa prestigieuse histoire et de montrer son impressionnante collection lapidaire. Les fondateurs de l’Observatoire du Patrimoine dont MédiaCtions, mais aussi la Société d’archéologie et d’histoire de la Charente Maritime et les Amis des Musées, travaillent en ce sens et à l’unisson pour une réintroduction de la question muséale sur le site Saint-Louis, considérant que le débat est loin d’être clos. Mais les questionnements autour du futur musée saintais et de son emplacement exigent avant tout une meilleure connaissance et une compréhension de l’exceptionnelle collection lapidaire et archéologique laissée en héritage depuis la cité antique.
La fermeture de la salle lapidaire Bassompierre depuis 2016 et son déménagement courant mars 2018 n’expliquent de plus qu’en partie l’importance que revêt ce regard, tant pour les spécialistes, que pour les habitants. En effet, rappelons simplement que les éléments présentés au public ne représentaient, jusqu’à cette fermeture, qu’environ un tiers de la collection saintaise. De nombreux éléments prestigieux, représentant le culte impérial, la collection funéraire, les rites cultuels officiels ou indigènes ou encore la vie militaire sont encore totalement inconnus des publics, faute de n’avoir jamais été présentés en musée. C’est pour toutes ces raisons que l’association MédiaCtions organise le vendredi 26 avril 2019, une rencontre culturelle tout à fait novatrice.
Sans qu’il n’y ait de conférencier attitré, mais grâce à la présence d’éminents historiens comme Pierre Tronche, Alain Michaud, la présidente de la Sahcm, Michelle Le Brozec et d’archéologues comme Jean Louis Hillairet et Noël Lauranceau, cette soirée sera un débat collectif autour de la présentation d’images présentant des pièces majeures de la collection.
Le rendez-vous est à 18 h 30 (Salle Saintonge numéro 5). L’entrée est libre dans la limite des places disponibles, avec une participation au chapeau. Nous invitons les habitants et amoureux des patrimoines à participer à cette rencontre inédite.
Cécile Trébuchet, présidente de Médiactions
Guy Puyastier, secrétaire de Médiactions
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