Le mécontentement grandit (sur cette photo, manifestation à Pons en Charente-Maritime) |
La Région Nouvelle-Aquitaine attend dorénavant la totale implication de SNCF Réseau, pour permettre au plus vite la réouverture de ce tronçon, essentiel pour la desserte du Limousin et d'Angoulême. La Région s'inquiète de la multiplication des limitations temporaires de vitesse, estimées à 300 km de linéaire d'ici 2019. Celles-ci pénalisent notamment les 2,2 millions de voyageurs empruntant chaque année les 725 km de lignes aujourd'hui considérées par le gestionnaire d'infrastructure comme « en mauvais », voire « très mauvais état ».
La dynamique de croissance du trafic en Nouvelle-Aquitaine - 10 % de trafic-voyageurs en plus en 2017 - est aujourd'hui menacée par un réseau obsolète « à bout de souffle ». Les trains régionaux néo-aquitains subissent ainsi 30 % de plus d'irrégularités liées aux défaillances d'infrastructures par rapport au reste de la France. L'état du réseau porte également atteinte au transport de marchandises : plusieurs lignes « capillaires fret », dont Niort/Thouars, Agen/Auch et Mont-de-Marsan/Barcelone-du-Gers sont menacées, malgré l'intervention de la Région et des acteurs économiques. Il ne serait pas acceptable que le gouvernement entérine l'abandon des « petites lignes » qui représentent près des deux tiers du réseau ferroviaire néo-aquitain, pour lequel la Région s'est fortement mobilisée : 60 M€ de péages par an versés à SNCF Réseau, plus d'un milliard d'euros d'investissements à travers les Contrats de plan État-Région (dont 426,4 M€ prévus dans les CPER 2015-2020), ainsi que plus d'un milliard d'euros pour le renouvellement de l'ensemble de son parc de matériel roulant (dont 485 M€ pour la livraison de 37 rames Regiolis et 24 rames Regio2N).
La Région Nouvelle-Aquitaine attend la concrétisation urgente des annonces du Premier ministre, qui a rappelé que la loi d'habilitation pour un nouveau pacte ferroviaire « n'est pas une réforme des petites lignes ». La Région Nouvelle-Aquitaine attend un engagement fort de l'État pour définir le calendrier des travaux nécessaires à la pérennisation du réseau, garantir son financement et sa réalisation. L'audit du réseau, commandé en 2017 par la Région à SNCF Réseau, démontre qu'au-delà de la mobilisation de la Région dans le cadre du CPER, un plan-rail Nouvelle-Aquitaine nécessiterait la mobilisation de 1,143 Md€ sur les lignes régionales, dont 625 M€ dans les cinq ans, ainsi que 2,139 Md€ sur les lignes structurantes pour assurer la pérennité du réseau ferroviaire, soit un engagement de l'État de 1 M€ par jour pendant 10 ans.
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