mardi 20 mars 2018

Groupe scolaire Ronsard : Jean-Michel Blanquer à l’école maternelle et primaire de Chaniers

Jean-Michel Blanquer accueilli au groupe scolaire Ronsard de Chaniers
Vendredi après-midi, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale, a fait étape en Saintonge après Aytré, La Rochelle et le lycée de la mer de Bourcefranc. A Chaniers, chez Eric Pannaud, vice-président de la CDA chargé des affaires scolaires, le projet de regroupement des écoles de la Communauté d'Agglomération est à l’étude. N'ont pas été abordées les questions d’actualité nationale qui fâchent, dont celle-ci : les écoles rurales seront-elles sacrifiées pour ouvrir des doubles classes en ville ?...

A quand remonte la dernière visite ministérielle à Chaniers ? Il s’agirait de Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement dans les années 1990. Les grands événements se déroulent généralement à Saintes où de nombreux représentants de l’Etat se sont succédé depuis que le Président de la République, François Mitterrand, a inauguré l’Abbaye-aux-Dames aux côtés de Michel Baron et Philippe Marchand.

jeuner à Chaniers. Le ministre s'adresse aux jeunes du lycée hôtelier de Royan
La photo de groupe
C’est donc avec une certaine "émotion" qu’Eric Pannaud, premier magistrat et vice-président de la CDA, a reçu entre ses murs Jean-Michel Blanquer vendredi dernier. Cette rencontre avait pour objectif de présenter le travail réalisé depuis la refonte de la carte scolaire. A Chaniers, l’hypothèse évoquée est celle d’un seul site de scolarisation. La piste d’un RPI entre Chérac et les communes de Louzac-Saint-André et Saint-Laurent-de-Cognac est à l'étude.

Un déjeuner, concocté par le lycée hôtelier de Royan, avait été organisé dans la salle municipale en présence du Préfet, Fabrice Rigoulet Roze, Armel de la Bourdonnaye, recteur d’Académie, Gilles Grosdemange, inspecteur d’Académie, Sylvie Charpentier, inspectrice de l'Education Nationale à Saintes, Jean-Claude Classique, président de la CDA et Jean-Philippe Machon, maire de Saintes. Le député, Jean-Philippe Ardouin, membre de la commission Défense, était retenu à l’Assemblée Nationale.

Jean-Michel Blanquer et Patrick Simon, maire des Gonds et vice-président de la CDA
Le ministre aux côtés des élus de la CDA, d'Armel de la Bourdonnaye, recteur d’Académie et Gilles Grosdemange, inspecteur d’Académie en Charente-Maritime
Après avoir "déambulé" au pas de course dans les rues du bourg, le ministre de l’Education Nationale a rencontré l’équipe enseignante du groupe scolaire Ronsard. Dans la cour de récréation, régnait une animation inhabituelle. Les enfants « qui n’avaient jamais vu un ministre » ont chanté la Marseillaise en son honneur !

Eric Pannaud, maire, et Jean-Michel Blanquer dans les rues de Chaniers

Un monde qui change

Lors de la table ronde en présence de Marie Raoult, directrice de la maternelle (grande section), Sébastien Nosenzo, directeur de l’Ecole élémentaire (CM1), Rodolphe Tacnet (CP), Wilfried Coirier, professeur (CM1-CM2) et Séverine Morand (CE2), Jean-Michel Blanquer avait face à lui des enseignants du monde rural. Des hommes et des femmes motivés qui encadrent les talents de demain. Tour d’horizon des réalités, des réussites, mais aussi de leurs préoccupations.

Arrivée au groupe Ronsard
Les élèves n'avaient jamais vu un ministre !
Jean-Michel Blanquer et Raphaël Gérard, député de l'arrondissement de Jonzac/Royan

Le groupe Ronsard montre son dynamisme en conduisant plusieurs projets (en perspective le pôle éducatif commun), l’objectif étant d’éveiller les sensibilités, d’accroître les connaissances et de favoriser l’épanouissement des personnalités. En maternelle, l’important est la maîtrise de la lecture et de l’écriture. Sur ce chapitre, chacun avance à son rythme. Dès que les enfants peuvent les "décrypter", des ouvrages les attendent à la médiathèque ! En primaire, « ça se passe bien » estiment les professeurs qui préparent les élèves au collège.

Echange avec l'équipe enseignante
Parmi les questions, figurait entre autres l’implication des parents d’élèves : bien que réelle, elle pourrait être plus importante. En effet, l’association est en sommeil faute de renouvellement du bureau : « ce sont toujours les mêmes qui s’investissent… sauf quand il y a un problème ! » a souligné un participant. L’exercice du sport, quant à lui, souffre de l’absence d’un terrain couvert durant la mauvaise saison.
S’y ajoutent les changements de comportement liés aux jeux vidéo et au numérique qui peuvent générer « des gestes de violence durant la récré ». Les jeunes connaissent les réseaux sociaux (grâce à leurs aînés) et le tactile modifie les gestes habituels. L’attention se déplaçant vers les écrans, la mission particulière des enseignants est de "recentrer" la classe sur les livres et les cahiers, tout en l’initiant aux moyens modernes de communication. Avoir des amis sur Facebook, c’est bien mais n’est-il pas plus intéressant de dialoguer directement avec ses copains ? Un message compliqué à faire passer par les temps qui courent…

Guitare et chants

Après cet échange constructif, une dernière étape avait lieu dans la classe de musique où les CM et leur professeur à la guitare ont dédié trois chansons à Jean-Michel Blanquer. L’une, sur la nature, aurait d’ailleurs pu s’adresser à Nicolas Hulot !

• Pourquoi un projet de regroupement des écoles au sein de la Communauté d'Agglomération de Saintes ?

Les effectifs d’élèves sont en baisse sur le territoire de l’agglomération. En tenant compte des éléments démographiques, le constat est sans appel : le nombre d’enfants scolarisés sur la CdA de Saintes diminuera progressivement, avec une baisse moyenne de 100 élèves dans les trois prochaines années. Cette diminution aura une incidence sur la fermeture de classes, voire d’écoles. Les dernières rentrées traduisent déjà sur le terrain la nécessité d’engager une réflexion pour avoir une carte scolaire préservant les ambitions de réussites éducatives pour les enfants. La communauté d’agglomération a donc engagé une démarche pour restructurer le réseau d’écoles de son territoire. Il s’agit de se projeter en fonction des données démographiques, économiques, des infrastructures existantes et à venir. L’objectif est de prendre les décisions les plus adéquates, dans l’intérêt des enfants et de l’équilibre des communes et des familles, tout en tenant compte de la nécessité des fermetures et des regroupements scolaires.
L’organisation de la carte scolaire relève d’une démarche collective entre les communes membres, dont la volonté est de maintenir et renforcer un enseignement de qualité. Depuis 2016, la Communauté d’Agglomération de Saintes organise des réunions de travail sur ce projet, avec les maires. Elle fait également appel à des experts de la question pour répondre de manière adaptée aux problématiques qui se posent. Le sénateur Alain Durand est notamment intervenu auprès des élus pour présenter les enjeux liées à la baisse structurelle du nombre d'élèves. L'auteur du rapport sur la mise en œuvre des conventions ruralité accompagne la Communauté d'Agglomération de Saintes sur ce dossier, tout comme le cabinet « Education et Territoires ». Des réunions publiques sont menées, depuis octobre dernier, avec les familles et les habitants afin de répondre collectivement aux défis qui s'ouvrent.

Les premiers scénarios envisagés
Les premiers scénarios envisagés sont le résultat du travail mené dans le cadre des réunions de bassin avec les maires. Ils ont également été présentés aux représentants des parents d'élèves élus dans les conseils d'écoles. Ces scénarios seront exposés dans un premier temps à l'Education Nationale au cours du premier trimestre 2018. Ils se placent à horizon 2020.

• Déshabiller Pierre pour habiller Paul ? 

Un mouvement de contestation concerne actuellement les fermetures de classes en milieu rural à la rentrée 2018 (entre 200 et 300). En effet, alors qu’une logique comptable s’applique dans la plupart des territoires, les « quartiers sensibles » bénéficient d’un dédoublement des classes de CP/CE1. Ces établissements se situent souvent en « zone urbaine sensible ». Pour mesurer la réalité des fermetures de classes rurales, le gouvernement et les syndicats sont engagés dans une lutte de chiffres. Les dotations horaires des collèges et des lycées ont été légèrement réduites afin d’augmenter la masse salariale dans le primaire.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'y ai enseigné en 1989 1990..Rurale oui mais sympathique souvenir..