mardi 9 février 2021

Inondations/Saintes : Visite de Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité

Bruno Drapron, maire de Saintes : « l’important pour nous est la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle »

Saintes ainsi que les communes voisines des Gonds, Bussac-sur-Charente, Chaniers, Courcoury, Saint-Sever de Saintonge, Chérac, Dompierre-en-Charente sont touchées par d’importantes inondations. Lundi matin, Bérangère Abba, secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité, se trouvait à Saintes où elle a rencontré Bruno Drapron, maire et président de la CDA, et des élus du territoire. Les édiles sont dans l'attente d'une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle adressée au Gouvernement. Une fois cette « reconnaissance » publiée au Journal Officiel, les victimes pourront être indemnisées rapidement. 

Bérangère Abba, secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité, aux côtés de Bruno Drapron, maire de Saintes, Lionel Quillet, vice-président du Conseil départemental, Eric Pannaud, maire de Chaniers, Alexandre Grenot et Sylvie Mercier, conseillers départementaux
 (©service communication ville Saintes)
Lionel Quillet, Corine Imbert, sénatrice, Bruno Drapron, maire de Saintes aux côtés de Bérangère Abba et Nicolas Basselier, préfet
Depuis plusieurs jours, Saintes et sa région traversent un épisode douloureux déjà vécu en 1982, 1994 et 2007. On se souvient de François Mitterrand faisant étape à Saintes en 1994 où il avait découvert une cité envahie par les eaux de la Charente. A bord d’une barque, le président de la République avait ainsi constaté l’ampleur de la crue. 
Les bateaux du SDIS sont aujourd'hui de retour sur les quais et dans les rues, et les riverains, confrontés à cette éprouvante situation, attendent une baisse des eaux annoncée pour les jours qui viennent. On sait déjà que les dégâts seront importants. « Pour l’instant, en ce qui concerne la ville, nous ignorons à combien se chiffrera le préjudice, état de nos rues, assainissement, dégâts électriques, etc. Cette crue est plus haute que celle de 2007. Aujourd’hui mardi, nous sommes à 6,11m. Nous nous trouvons à un plateau, la Charente descend lentement » indique Bruno Drapron qui a reçu une visite ministérielle lundi matin. Annoncée la veille, cette venue « montre le soutien de l’Etat dans l’épreuve qui nous frappe ». 1600 maisons ont été impactées (dans ce chiffre, figurent les caves envahies). Les pompiers ont évacué 440 personnes au total. La Ville a comptabilisé plus de 600 personnes qui ont dû quitter leur logement.

Echange avec Pascal Duc, responsable du Palissy
« Le soutien de l’Etat »

Après avoir été accueillie à la mairie, Bérangère Abba, secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité, guidée par le premier magistrat, a rencontré Pascal et Valérie Yenk, propriétaires du restaurant Le Parvis (quai de l’Yser) pour s'entretenir avec eux sur les dégâts causés ainsi que Pascal Duc, responsable du Palissy (croisières fluviales). Sur la place Bassompierre, la représentante de l’Etat a pu voir les moyens nautiques déployés par le SDIS. Ont également été présentées les différentes équipes qui interviennent sur place : sapeurs-pompiers (SDIS), Police, Gendarmerie, Protection civile, Croix Rouge, services départementaux et communaux. 

Les équipes qui interviennent sur le terrain


 




D'importants moyens déployés pour porter assistance aux sinistrés des inondations

La visite s'est terminée par un point de situation au centre de secours en présence du Colonel Leprince, responsable du SDIS. Les services de la DDTM ont expliqué qu’après avoir atteint une cote se situant aux alentours de 6,18m ce lundi, la Charente devrait amorcer une décrue à partir de mercredi. Les maires de Saintes et des communes touchées par les inondations ont remis une demande de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle à Bérangère Abba qui la transmettra au Premier Ministre à Paris.

Point de la situation au Centre de secours

• Restaurant le Parvis : 7 pompes pour contenir la montée des eaux

Situé quai de l’Yser, le restaurant Le Parvis, étape gastronomique renommée, est touché par les inondations. Lundi matin, la secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité Bérangère Abba a rencontré les propriétaires Pascal et Valérie Yenk. 

Les eaux se sont introduites dans le rez-de-chaussée de l’établissement et c’est grâce au fonctionnement de sept pompes depuis mercredi dernier que le niveau s’est stabilisé à 25 centimètres. « Sinon, il serait beaucoup plus haut comme ce fut le cas en 1982 ou 1994 où il atteignait respectivement 1 mètre et 80 cm » souligne Pascal Yenk. « De mercredi à vendredi, l’eau a pu être contenue, puis elle s’est infiltrée par le sous-sol. Nous avons également protégé les portes avec liner et silicone. Tout le quartier est envahi. Nous qui venions de réaliser des travaux de rénovation à l’intérieur du restaurant, tout est à refaire ». Une situation difficile à laquelle s’ajoutent la crise sanitaire et la fermeture des restaurants depuis plusieurs mois. 

Bérangère Abba rencontre les propriétaires du Parvis
 (©Service communication ville de Saintes)

Pascal et Valérie Yenk sont responsables du Parvis depuis une douzaine d'années

Face à l’adversité, Pascal Yenk et son épouse ne baissent pas les bras : ils proposent des menus à emporter pour la Saint-Valentin, la fête des amoureux. « Je remercie le maire qui a trouvé une solution afin que nous puissions honorer nos commandes des samedi 13 et dimanche 14 février en mettant une cuisine à notre disposition ». Et d’ajouter : « Nous avons reçu de nombreux témoignages de sympathie de nos clients, voisins. Ils nous mettent du baume au cœur ».  

Courage donc à ces sympathiques restaurateurs frappés par la double peine d’une inondation et d’une épidémie ainsi qu'à toutes les autres tables de la région qui attendent avec impatience une réouverture et des jours meilleurs…

Bruno Drapron, Pascal Yenk et Bérangère Abba, secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité

• Restaurant le Parvis : prise de commandes par téléphone au 05 46 97 78 12 ou par mail contact@restaurant-le-parvis.fr. Commandes à retirer à l’adresse suivante : Lycée EREA Théodore Monod 32 rue de Chermignac à Saintes

• Comment obtenir la reconnaissance d'état de catastrophe naturelle ?

• L'état de catastrophe naturelle est une garantie mise en place par l'État depuis 1982 afin d'indemniser les victimes d'épisodes naturels rares (sécheresse, orages violents, inondations, coulées de boue, avalanches, séismes). Cela se traduit par des arrêtés qui déterminent les zones et les périodes où se sont produits les dommages.

Les démarches : le maire de la commune où des dommages ont été constatés, établit une demande de reconnaissance communale d'état de catastrophe naturelle. Cette demande est transmise à la préfecture, qui saisit alors les divers services compétents pour apprécier « l'intensité et le caractère exceptionnel » du phénomène ayant provoqué les dommages. Une fois l'instruction au niveau local achevée, le dossier est transmis au ministère de l'Intérieur pour être soumis à la Commission interministérielle des catastrophes naturelles qui émet un avis. Au terme de cette procédure, la reconnaissance d'une commune en état de catastrophe naturelle donne lieu à publication d'un arrêté interministériel au Journal officiel.

• Contrats d’assurances : En ce qui concerne les inondations, la garantie joue pleinement si la commune où se trouve le bien endommagé est déclarée en état de catastrophe naturelle (arrêté interministériel paru au J.O).

Il est recommandé aux victimes de communiquer l'arrêté à leur assureur dès qu'ils en prennent connaissance et, au plus tard, dans les dix jours qui suivent la parution de l'arrêté interministériel au Journal officiel. 

Photos © Service communication de la Ville de Saintes

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