Saintes/Questions à Jean-Philippe Machon, maire : Base de loisirs de la Palu, caravanes, travaux de réhabilitation de l’amphithéâtre, valorisation du cœur de ville, animations, retransmission de la coupe du monde de football site Saint-Louis

Tour d’horizon des questions d’actualité avec le premier magistrat de la cité santone, Jean-Philippe Machon

Lundi dernier, Jean-Philippe Machon (à gauche de la photo) a signé la convention sur l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat et de Renouvellement Urbain en présence de Jean-Claude Classique, président de la CDA, Fabrice Rigoulet-Roze, préfet et Adeline Bard, nouvelle sous-préfète de Saintes

• Jean-Philippe Machon, où en est le projet de base de loisirs de La Palu ?

Le projet de la base de loisirs se poursuit et elle devrait ouvrir au printemps prochain. Des études d’impact complémentaires, à la demande de l‘Etat, sont en cours. Le projet a été revu en raison de la complexité du lieu. Initialement prévue sur le site, la guinguette va être installée dans le jardin public. Nous avions même envisagé d’y positionner les jeux de manière temporaire. En raison des normes de sécurité imposées et du coût, cette idée a été abandonnée. Il faudra donc attendre l’ouverture du site pour les mettre en place.

• En quoi la Palu est-elle complexe ?

« Complexité du projet » est l’expression employée par la sous-préfète de Saintes. D’une part, des normes de sécurité entourent la création de cette infrastructure destinée au public. Ensuite, c’est un lieu proche d’une zone Natura 2000 où vivent des espèces protégées. De nombreux intervenants sont donc appelés à donner leur avis sur le projet. La municipalité fait appel à des consultants spécialisés. Nous avons d’ailleurs changé de cabinet parce nous n’étions pas totalement satisfaits de la prestation du premier.

• Qu’en est-il des ordures enfouies dans le sous-sol ? 

Des sondages ont été faits et le lieu est nettoyé. Compte-tenu des normes, vous pensez bien qu’on ne va pas installer une base de loisirs en un lieu douteux !
On a trop tendance à vouloir tuer les projets dans l’œuf en agitant des chiffons rouges. L’objectif poursuivi ? Affoler la population par de fausses affirmations scientifiques. Je pense en particulier à l’amphithéâtre. Si les ondes sonores descellent les pierres comme certains le prétendent, il y a longtemps que le Théâtre d’Orange serait tombé en miettes ! Evidemment, de tels monuments nécessitent que des précautions soient prises. A Saintes, dès qu’une idée d’aménagement est lancée, elle tombe dans des polémiques politiciennes. Plus on approche de 2020, date des prochaines élections municipales, plus elles sont nombreuses. Cette agitation est faite pour freiner les projets de manière à empêcher leur réalisation.

• Dernièrement, plus de 200 caravanes d’une Mission évangélique se sont installées sur le site de la Palu. Vous avez saisi la sous-préfecture et déposé une demande d’expulsion ?

Effectivement, cette venue massive était inattendue et c’est la première fois qu’elle se produit sur ce site depuis mon élection. Le convoi a forcé les barrières pour s’installer illégalement dans la prairie. Nous nous sommes rendus sur les lieux pour connaître l’intention des arrivants. Les rapports ont été courtois et des pasteurs accompagnaient le groupe. Ils ont respecté la parole donnée et sont partis dimanche après-midi après avoir nettoyé le terrain. Toutefois, il porte encore les stigmates du passage des voitures, des caravanes et des camions. Par ailleurs, le lieu n’est pas équipé de toilettes. Il est évident que l’environnement a subi des "pollutions" qu’on peut facilement imaginer en présence de 500 personnes. La faune - oiseaux, tortues, etc - a également été "perturbée" par ces nombreux visiteurs. C’est pourquoi je m’interroge. D’un côté, plus de 200 caravanes peuvent s’installer en toute liberté sur un terrain communal sans que personne ne dise rien quant à la protection de la nature et de l’autre, la municipalité, respectueuse des règles, est dans l’obligation de retarder la réalisation de la base de loisirs de la Palu. Aurait-on deux poids et deux mesures ?… 
Si la base était opérationnelle, ce campement n’aurait pas eu lieu. Le plus difficile quand on est un élu, c’est d’être placé devant le fait accompli. Des négociations seraient utiles avant d’envahir illégalement une zone protégée. Depuis, des bornes en béton ont été posées.
A Diconche, existe une aire pour les gens du voyage, sous la responsabilité de la CDA depuis janvier dernier. On peut y accueillir une centaine de caravanes au maximum.

• Lundi à l’hostellerie Saint-Julien, vous avez signé la convention sur l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat et de Renouvellement Urbain. Qu’en attendez-vous ?

La rénovation des façades, la mise en valeur de notre architecture magnifique, la lutte contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil sont essentiels et contribueront à attirer de nouveaux habitants en centre-ville. Nous devons également valoriser les logements qui se trouvent au dessus des boutiques. En ce qui concerne le commerce, l’objectif est d’attirer les promeneurs en centre ville, c’est pourquoi il doit être animé et que chacun ait plaisir à s’y promener. D’où un embellissement qui profitera également à l’essor touristique.

• Au sujet de l’amphithéâtre et des gradins, que dit le rapport de Sunmetron, l’agence d’architecture chargée d’en faire une expertise ? 

Manifestation aux arènes en 2016 (© Nicole Bertin)

Ce rapport fait des propositions d’aménagement de gradins sur les arènes. Pour leur part, des inspecteurs de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) ont été chargés de faire un rapport spécifique qui devrait être remis fin août. Suivra une évaluation des différentes possibilités proposées. Quand le comité aura choisi, il rendra publique sa décision.
Pour faciliter la compréhension du site, l’agence Sunmetron a fait un travail remarquable par la qualité et la quantité des données recueillies. A tel point que nous allons les rassembler et organiser une exposition-découverte, vraisemblablement à l’amphithéâtre. Apparemment, ce monument abrite peu de vestiges authentiques. Dès l’année prochaine, nous entreprendrons des travaux de réhabilitation, urgents en raison de l’état de péril des arènes. Ils bénéficieront des aides de l’Etat, la Région et le Conseil départemental.
Les deux derniers programmes de restauration datent de l’après-Guerre, le dernier des années 70. Si on ne veut pas qu’elles disparaissent dans les dix ans à venir, le lancement de ce programme est prioritaire. Il reste des questions à étudier, en particulier l’assainissement dans l’arène et le vallon lui-même. Une exploration souterraine des différents égouts et canaux que les Romains ont construits sera réalisée en faisant passer des fibres optiques. Le coût de ces recherches n’est pas encore chiffré.

Je regrette que certaines personnes se focalisent uniquement sur les gradins alors que le projet est d‘ampleur, amélioration des structures d’accueil de l’amphithéâtre, création d’un nouveau musée, développement d’un partenariat entre les villes romaines, valorisation du vallon et de Saint-Eutrope. Ne pas organiser de spectacles dans les arènes, c’est être contre l’animation, le développement touristique au XXIe siècle. En les figeant, on leur enlève leur fonction première de lieu de rencontre. N’oublions pas qu’à leur grande époque, elles disposaient de 15000 places ! Aujourd’hui, je ne connais pas d’amphithéâtres qui n’aient pas de gradins. C’est à nous de trouver une solution harmonieuse pour les arènes. La dimension culturelle du site est essentielle.

L'amphithéâtre nécessite des travaux de réhabilitation urgents

La valorisation de Saint-Eutrope est comprise dans le projet de valorisation 
du vallon des arènes

 • L’été à Saintes sera riche. 2000 ans de l’arc de Germanicus place Bassompierre, jumelages, folklore…

En effet, de nombreux rendez-vous attendent le public. Il y aura bien sûr l’anniversaire des 2000 ans de l’arc de Germanicus sur la place Bassompierre à partir du 26 juillet.
Vendredi 13 juillet, s’ouvrira le festival de Saintes à l’Abbaye-aux-Dames. S’y ajoutent les manifestations liées à Saintes/Tombouctou dont la délégation ne pourra malheureusement pas nous rejoindre pour des raisons de visas. Par contre, sera présente celle de la ville russe de Vladimir avec la signature d’un serment de jumelage en mairie vendredi 13 juillet. Les 13, 14 et 15 juillet, se tiendra au Jardin Public le festival fédéral des folklores de France avec présentation des groupes, grand bal folk ainsi qu’une messe dimanche 15 juillet célébrée à Saint-Pierre. Cette manifestation me tient à cœur, mon père Pierre Machon étant l’un des pionniers du folklore et des traditions saintongeaises dans la région. Ce rassemblement est un événement important qui permettra à Saintes de renouer avec le riche folklore de nos provinces.
Le 14 juillet, se tiendront les cérémonies officielles avec défilé sur le Cours national. En soirée, vers 22 h 30, le feu d’artifice sera tiré de la pointe de la Palu, suivi du bal populaire. Et comment ne pas penser à notre équipe de France de football ! Une fan zone sera installée dimanche sur le site Saint-Louis, à proximité du Cours Reverseaux, pour la retransmission de la finale de la Coupe du Monde sur écran géant à 17 heures.

• Pour conclure, vous présenterez-vous aux Municipales de 2020 ?

On verra ça en temps voulu ! Mon objectif est de réaliser les projets de transformation lancés sur la ville afin d’en assurer le développement. Je pense à l’avenir de Saintes et je ne pratique pas la politique politicienne du court terme. Je travaille à l’aménagement et l’amélioration du cadre de vie des habitants. Nous avons été élus pour répondre aux attentes des habitants.