C’est cette histoire commune que "De Saintes à Tombouctou" relate durant le mois de juillet. Des ateliers d’initiation à la calligraphie arabe « Écriture cursive à la manière des manuscrits de Tombouctou (XIIIe siècle) » auront lieu mercredi 18 juillet à la médiathèque de 10 h à 12 h, puis de 14 h à 17 h. Inscription obligatoire : 05 46 93 25 39. Enfin, une conférence « L’architecture de style soudanais à Tombouctou » est organisée samedi 21 juillet, toujours à la médiathèque, par Françoise Doutreuwe, architecte.
Vendredi dernier, l’exposition a été inaugurée par la municipalité. En l’absence (regrettée) de la délégation de Tombouctou confrontée à un problème de visas, le maire Jean-Philippe Machon a souligné la qualité du rendez-vous qui permet au public de découvrir cette ville énigmatique du Mali qu’est Tombouctou. Ville qui fascina un homme qui allait devenir célèbre en Charente-Maritime, René Caillié :
« Cette exposition est une formidable occasion de mieux connaître une culture tellement différente de la nôtre et, en même temps, tellement fascinante. Que ce soit à travers Tombouctou, cette ville mystérieuse, le Mali, les contes, les légendes ou les films, la richesse et la magie de l'Afrique se découvrent à nous au fur et à mesure des panneaux. Le destin croisé des villes de Saintes et de Tombouctou, depuis René Caillié, est au cœur de cette présentation. Livres anciens, cartes, plans, affiches et photographies, tout est là pour nous transporter au cœur de la vie tombouctienne et pour nous emporter par les rites et l’ambiance qui se dégagent des manuscrits de cette grande ville, l’une de ses merveilleuses richesses patrimoniales. Les documents présentés proviennent des collections du fonds ancien régional de la Médiathèque et de celles de Bernard Salvaing, professeur émérite d’histoire contemporaine, spécialiste des missions chrétiennes en Afrique de l’Ouest et de l’histoire culturelle de l’Islam au Mali. Je salue également la présence de Monique Guinouard qui s’est beaucoup investie au sein de l’ancien comité de jumelage Saintes-Tombouctou et dont certains documents sont issus des collections de l’association.
Au-delà même de la beauté et de la poésie qui transparaissent tout au long de cette exposition, je vois aussi en elle une formidable ouverture sur le monde, ou plus exactement sur sa diversité culturelle.
Je veux voir aussi dans cette exposition un autre attrait, celui de permettre à nos concitoyens de se rapprocher de cet autre univers magique qu'est celui du livre et de la littérature. Je suis convaincu que le livre et les documents issus de fonds ancien restent une clé fondamentale pour ouvrir les portes qui mènent à la connaissance. Je suis d’ailleurs heureux de voir qu’à Saintes, l’attrait de la lecture est croissant puisque la bibliothèque compte cette année 8240 inscrits individuels, soit un taux d’inscrits de 22% de la population desservie, alors que la moyenne nationale est de 13%. Les prêts ont augmenté de 5 % entre 2016 et 2017. Une recrudescence de lecteurs d’autant plus significative à l’heure des nouvelles technologies où l’attirance de la nouveauté pourrait détourner de la lecture nombre de Saintais.
En ce qui concerne l'avenir de nos livres en eux-mêmes et donc de nos bibliothèques, je reste pour ma part assez confiant sur leur existence à long terme. D'abord parce que je suis convaincu que le livre, objet auquel on s'attache, repère palpable, confident à portée de mains, conservera sa place dans notre univers culturel et dans notre monde. Peut-être me taxera-t-on de nostalgie mais, comme Feydeau, je pense que "les livres sont des amis parfaits". Ensuite parce que les médiathèques, au-delà même de leur fonction première de prêt ou de consultation de livres, sont aussi des lieux d'échanges et de rencontres irremplaçables.
Tombouctou |
L’exposition que nous inaugurons aujourd'hui en est un bon exemple. Elle est l’occasion de faire une lecture de la relation et de l’histoire communes entre Saintes et Tombouctou. Merci à M. Younes, à ses équipes et à tous ceux qui ont contribué à sa création et à la réussite de cette exposition. Ils nous ont permis de nous évader quelques instants dans d’autres univers qui souvent se rejoignent, celui de l'Afrique et celui du rêve ».
Une exposition à ne pas manquer !
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