mardi 28 septembre 2021

Saintes/Personnel communal : Débat autour de l'organisation du temps de travail entre majorité et opposition

C’est en examinant l’organisation du temps de travail du personnel communal, question présentée par Maryline Cheminade, que le sujet de « la souffrance au travail », soulevé durant le mandat de Jean-Philippe Machon, est revenu dans les débats. Des échanges ont eu lieu en particulier entre Véronique Abelin-Drapron (majorité) et Jean-Pierre Roudier (opposition) concernant la difficile période générée par le Covid-19. 

Le maire Bruno Drapron aux côtés de Maryline Cheminade, Philippe Callaud et Joël Terrien

Rappelez-vous, c’était en juin 2019 : lors d’un conseil municipal, le syndicat Sud avait évoqué les conditions de travail de certains personnels. A cette époque, les démissions étaient nombreuses à la mairie et la situation avait provoqué des bouleversements dans l’organisation du travail. Daniel Pierre, délégué Sud, avait demandé à prendre la parole après la CGT des Hospitaliers. Il avait alors lancé à Jean-Philippe Machon : « je suis venu parler de la souffrance au travail que vivent des collègues de la ville et du CCAS. Notre inquiétude se porte également vers la majorité silencieuse de salariés qui, en dépit des recommandations de leurs médecins, n’osent se plaindre ». 

Depuis l’eau a coulé sous les ponts et le Covid-19, avec toutes les difficultés qu’il a engendrées, s’est invité dans nos vies. En juin 2020, une nouvelle municipalité, présidée par Bruno Drapron, a été élue pour diriger la ville. Une municipalité dont la particularité est d’avoir face à elle cinq oppositions. Jeudi 23 septembre, se tenait le conseil municipal en présentiel à l’hôtel de ville. Le ton allait-il monter, comme ce fut le cas en d’autres circonstances ? A l’évidence non puisque les échanges, argumentés, sont restés équilibrés, l’humour se substituant aux flèches qui auraient pu être décochées en cas d’orage ! 

Le point 7 de l’ordre du jour portait sur le protocole d’accord relatif à l’organisation du temps de travail des agents communaux. En effet, la loi du 6 août 2019, dite de transformation de la fonction publique, a organisé la suppression des régimes dérogatoires aux 35 heures maintenus dans certains établissements et collectivités territoriaux et un retour obligatoire aux 1607 heures. Un délai d’un an à compter du renouvellement des assemblées délibérantes a été imparti aux collectivités et établissements pour définir les règles applicables aux agents. Pour répondre à cette exigence, un délai supplémentaire a été accordé jusqu’au 1er janvier 2022. 

Dans cet objectif, la mairie de Saintes a organisé plus de dix réunions afin de permettre à chacun de s’exprimer et d’établir un document recueillant l’unanimité. Selon Maryline Cheminade, chargée de présenter le suivi du dossier, les rencontres se sont déroulées dans de bonnes conditions, déclaration qui suscite la réaction de Pierre Maudoux, membre de l’opposition. Il s'appuie sur un tract de l’intersyndicale dénonçant « des propositions rejetées, la non transparence et le manque de communication avec les syndicats, aucun comité technique n’ayant eu lieu depuis janvier 2021 ».

Jean-Pierre Roudier, adjoint de Jean-Philippe Machon lors du précédent mandat, répond à Véronique Abelin-Drapron 

« Combien de villes ont fait l’effort d’organiser onze réunions ? Certaines se sont contentées d’appliquer la loi. Nous avons fait le choix de la concertation. Je regrette ce que disent les syndicats, le dialogue a bien eu lieu » riposte Bruno Drapron. C’est alors que Renée Lauribe Benchimol enchaîne sur la souffrance au travail des agents territoriaux : « Qu’en est-il aujourd’hui puisque qu’un audit social est prévu à la CDA en 2022 et rien encore à ce jour à la mairie ? ». 

Véronique Abelin-Drapron exprime « son avis personnel » : « Nous avons tous vécu une période traumatisante - celle du Covid - qui a laissé des traces. Aujourd’hui, en ce qui concerne le service communication par exemple, je ne le sens pas mal. Mais c’est mon sentiment ».

Un quiproquo s'installe alors. Pensant que les compétences de l'ex-municipalité sont remises en cause, Jean-Pierre Roudier s’estime visé par les propos de sa collègue de la majorité  : « C’est plus fort que vous, tous les sujets sont politiques ! Quand j’étais adjoint de J.P. Machon, j’ai présidé 80 réunions entre 2014 et 2020 et Maryline Cheminade, aujourd’hui première adjointe de Bruno Drapron, le sait bien puisqu’elle faisait partie de notre équipe ». En effet, Maryline Cheminade était adjointe de Jean-Philippe Machon dans une vie antérieure, avant de lâcher ses délégations en décembre 2018. 

Et Jean-Pierre Roudier d’ajouter : « Durant notre mandat, nous avons discuté avec les syndicats, rencontré les salariés, le maire s’est déplacé dans les bureaux, puis le Covid est arrivé... Aujourd’hui, la communication de la ville de Saintes deviendrait-elle plus importante que les ressources humaines ? ».

De gauche à droite : Rémy Catrou, Pierre Dietz, Renée Benchimol Lauribe, Pierre Maudoux, Sabrina Chaborel

Pierre Maudoux reprend la parole. Il souligne que « les gens se confient souvent à lui » (normal, il est sympa !) et les remarques faites sur le tract de l’intersyndicale concernent l’actuelle municipalité et non « l’ancien régime » comme le nomme Philippe Callaud, adjoint aux finances. 

« Vous avez l’oreille un peu orientée » rétorque Véronique Abelin-Drapron à Pierre Maudoux. Chacun campe sur ses positions.

Le protocole relatif à l’organisation du temps de travail du personnel est finalement adopté (à l’exception de l’opposition).

Suivent quelques échanges sur la communication précisément, l’actuelle mairie ayant choisi un bulletin trimestriel plutôt qu’un mensuel, avec la volonté de faire travailler les entreprises locales. Rémy Catrou offrira l’espace destiné à l’expression de son groupe « à des associations, des actions de progrès »

• Le protocole validé présente une durée annuelle légale de travail pour un agent travaillant à temps complet fixée à 1 607 heures (soit 35 heures hebdomadaires). 


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