"Retour de conférence" de Gustave Courbet commentée par Dominique Bussereau, président du Conseil départemental et Michel Souris, reporter, samedi dernier lors de l'inauguration de l'exposition |
La toile a disparu, mais une reproduction à ses dimensions d’origine, a été réalisée. Abandonnant sa tranquillité des bords de Charente, l’artiste n’avait pas hésité à provoquer les ecclésiastiques (cette attitude n’avait rien d’étonnant et annonçait la séparation de l’Eglise et de l’Etat). Un élément du dispositif anti-clérical était en train de se mettre en marche, assorti de pamphlets !
Exécutée en Saintonge en 1863, l’œuvre a été écartée du Salon officiel et du Salon des Refusés créé à Paris par Napoléon III (où étaient exposées les toiles qui ne correspondaient pas aux critères du moment). Son créateur en avait été blessé. Il fit reproduire et diffuser la toile par tous les moyens existants. Elle devint un instrument politique contestataire de son art : « il organise alors une tournée mondiale autour de cette peinture : c'est une première, une opération dans laquelle il se donne beaucoup. La toile sera ainsi montrée à New-York en 1866 grâce à son ami Jules Luquet, associé d'Alfred Cadart, le fondateur de la Société des aquafortistes qui réunit de nombreux artistes ralliés au courant réaliste. Après avoir été montrée à Gand en Belgique en 1868, la toile originelle s'évapore, mais il en reste de nombreuses reproductions photomécaniques que le peintre fit faire en son temps » expliquent les spécialistes. On dit qu’un riche financier l’aurait acquise pour la détruire, mais rien n’est certain. Elle se trouve peut-être quelque part, à l’abri des regards, et reviendra un jour sur la scène, qui sait ?…
En attendant, vous pouvez en voir une copie au musée de l’Echevinage à Saintes.
Présent à saintes, Thierry Savatier est historien de l'art, critique et spécialiste du XIXe siècle. |
Liberté, sans jamais "courbet" l'échine ! |
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