jeudi 1 mars 2018

Natura Environnement : « En cas d'accident à la centrale, un nuage radioactif mettrait deux heures pour atteindre Jonzac »

On n’y pense pas trop, mais nous vivons non loin d’une centrale nucléaire, celle du Blayais qui commence d’ailleurs à prendre de l’âge. En 1999, avec la tempête du siècle et des inondations à l’intérieur de cette structure, nous aurions pu bien mal finir et la ville de Bordeaux aurait du être évacuée… 
Heureusement, nous avons échappé à cette catastrophe. Il n’en reste pas moins que le nucléaire constitue une épée de Damoclès, évidence rappelée par Nature Environnement 17 lors d’une conférence qui s'est tenue à à Jonzac. Une nouvelle réunion est programmée à Mortagne le 9 mars prochain à 20 h 30. Espérons qu'à ce rendez-vous, se trouveront des élus (contrairement à Jonzac) car les maires sont en première ligne pour informer les populations en cas de problème...


Conférence de Nature Environnement 17
Dernièrement au Temple de Jonzac, l’association Nature Environnement 17 avait organisé une conférence sur un sujet d'actualité : le nucléaire et particulièrement la centrale du Blayais, implantée près de l’Estuaire de la Gironde et proche de la Haute Saintonge.
Chantal Bourry a présenté un constat objectif sur le nucléaire en France et dans le monde avec deux exemples, Tcherbonyl et Fukushima qui montrent à quel point l’homme maîtrise bien mal, et contrairement à ce qu’il prétend, cette source d’énergie.
Le drame que nous avons failli connaître en 1999 lors de la tempête Martin où les digues, trop basses, de la centrale du Blayais ont été submergées, nous place devant une situation qu’il ne faut pas prendre à la légère. « En cas d’accident et selon les vents, le nuage radioactif mettrait deux heures pour atteindre Jonzac » a souligné l’intervenante. Autrement dit, on aurait pas mal de soucis à se faire, de même que Bordeaux, la côte estuarienne et les fameux vignobles qui seraient alors inexploitables.




Cette année, le PPI (plan particulier d'intervention) devrait être élargi à 20 km autour de la centrale, au lieu de 10 km actuellement, ce qui place le sud de la Charente-Maritime en première ligne en cas de problème à la centrale de Blayais. En doublant son périmètre, le PPI passerait alors de 26.000 à 90.000 habitants.



Réunion au Temple de Jonzac
Pour produire de l'électricité, des énergies alternatives sont recherchées, éoliennes, retour au charbon, biomasse, photovoltaïque, géothermie, hydrogène, etc. Mais tant qu’elles se heurteront aux lobbies et à la faiblesse de certains politiques, il est évident qu’elles auront du mal à s’imposer…

• Article publié dans la presse spécialisée :

Selon un sondage, commandé par l'Association des comités et commissions locales d'information (ANCCLI) sur la sûreté nucléaire, l'appréhension de l'opinion publique est réelle. D'autant que, faute d'information, le sujet reste tabou pour les deux tiers des personnes interrogées. 

Ce sondage est « révélateur d'un véritable manque de transparence vis-à-vis de la population » souligne l'ANCCLI.

Fondée en 2000, l'association fédère les 37 commissions locales qui ont pour mission de surveiller l'environnement des centrales, d'interroger les exploitants (EDF, Areva), de mener des contre-expertises et surtout d'informer le grand public sur les risques nucléaires .

Les mots auxquels les Français associent le nucléaire sont logiquement « électricité » (48 %) et « centrale » (41 %), mais 32 % y accolent aussi celui de « déchets ». La proportion monte à 41 % chez ceux résidant à moins de 20 km d'une centrale.
« Les gens sont plus sensibles à cette question depuis le débat sur le centre de stockage Cigéo », le projet contesté d'un site d'enfouissement à Bure, dans la Meuse, analyse Michel Demet, conseiller technique à l'ANCCLI. 

Plus surprenant, si le mot « accident » n'arrive qu'en quatrième position (15 % des réponses), les Français souhaitent néanmoins habiter le plus loin possible d'une centrale.
En cas d'accident grave, ils estiment, en effet, à 330 km en moyenne la distance au-delà de laquelle ils seraient protégés des fuites radioactives. Et la distance de sécurité se situe même à 489 km pour ceux habitant à moins de 20 km d'une centrale.


Ces réponses attestent d'un « manque totale d'information » s'alarme Michel Demet de l'ANCCLI. Ainsi, « les Français n'ont pas conscience d'habiter tous à moins de 200 km d'un site nucléaire ». Ils seraient très surpris d'apprendre que les zones d'exclusion de Tchernobyl n'étaient que de 30 km et que les populations ont été évacuées dans un rayon de seulement 20 km autour de Fukushima.
Enfin, les Français ignorent manifestement que, en cas d'accident majeur sur une centrale, le préfet déclenche un plan particulier d'intervention (PPI) qui se traduit par l'instauration d'un périmètre de sécurité de... 10 km. « On voit bien que ces distances ne signifient plus rien, estime Michel Demet. A l'ANCCLI, nous demandons que les PPI portent la zone de sécurité à 30 ou 40 km autour des centrales nucléaires en cas de rejet grave et durable »

. 
Au final, « le nucléaire reste un sujet à la fois sensible et flou, en particulier s'agissant de la sûreté nucléaire » estime l'ANCCLI.


Pas un élu à la réunion de Jonzac. Or, en cas d'accident, ce sont les maires qui sont en première ligne pour informer les populations...
Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Merci de contribuer par votre article à informer sur la dangerosité du nucléaire.
Une petite précision : le charbon n'est pas, ne doit pas être une alternative au nucléaire. D'ailleurs, pour raison économique (son extraction coûte cher) et environnemental (émissions de CO2), il connait un déclin mondial certain. Sa consommation en Chine a baissé pour la 3ème année consécutive. En Allemagne, de 1990 à aujourd'hui, sa part dans la production électrique a baissé de 57% à 40%. Au Royaume-Uni, elle a baissé de près de 30% en 2010 à 7% aujourd'hui (la part du gaz a également diminué) grâce aux développement des énergies renouvelables.
En Europe, la part du charbon dans la production électrique était le double de celle des renouvelables en 2012. Pour la 1ère fois en 2017, les renouvelables hors hydraulique ont produit plus d'électricité que le charbon.
Selon BNEF (Bloomberg) et l'Irena (l'Agence internationale des Energies renouvelables), le déclin mondial du charbon et l'envolée des énergies renouvelables sont inexorables.
Chantal Bourry