« Cette nouvelle destruction montre à quel point les extrémistes sont terrifiés par l’histoire et la culture, car la connaissance du passé décrédibilise et délégitime toutes les prétextes utilisés pour justifier ces crimes, et les font apparaitre pour ce qu’ils sont : une pure expression de haine et d’ignorance. Palmyre incarne dans sa pierre tout ce que les extrémistes ont en horreur : la diversité culturelle, le dialogue des cultures, la rencontre des peuples de toutes les origines dans cette cité caravanière entre l’Europe et l’Asie. En dépit de leur acharnement criminel, les extrémistes ne parviendront jamais à effacer l’histoire, ni à passer sous silence la mémoire de ce site qui incarne l’unité et l’identité du peuple syrien. Chaque nouvelle destruction doit nous encourager à faire connaître la signification de ce patrimoine, dans les musées, dans les écoles, dans les médias… Cela fait partie intégrante du sauvetage de la ville, et de la lutte mondiale contre le nettoyage culturel qui sévit au Moyen-Orient. Je salue les professeurs, les journalistes, les associations et les professionnels de la culture et tous les citoyens qui participent à cet effort, et aident à transmettre l’histoire de Palmyre aux générations futures. Il n’y aura pas d’impunité pour les criminels de guerre, et l’UNESCO mettra tout en œuvre, à son niveau, pour que les auteurs de ces destructions soient jugés et punis en étroite coopération avec la Cour pénale internationale. Dans l’immédiat, face à ce nouveau crime de guerre, l’UNESCO réaffirme sa détermination à poursuivre la protection de ce qui peut être sauvé, par une lutte sans merci contre le trafic illicite des objets culturels, par la documentation et la mise en réseau des milliers d’experts, en Syrie et dans le monde, qui s’attachent à la transmission de ce patrimoine, y compris par les moyens technologiques modernes ». L’arche de Triomphe à trois entrées, construit par Septième Sévère entre 193 et 211 après J.-C est un symbole de la ville, dont l’image a fait le tour du monde. Chef d’œuvre d’architecture civile et d’aménagement urbain, il était surmonté d’ornements géométriques et floraux, et marquait la jonction entre l’immense colonnade de plus d’un kilomètre et le Temple de Bel, également détruit cette année ».
• L’Observatoire syrien des Droits de l’Homme (OSDH, basé à Londres, dispose d’un large réseau d’informateurs), et un militant habitant le secteur, Mohammad Al-Homsi, cité par l’Agence France Presse, avaient annoncé la destruction de l’arc dès dimanche, sans préciser la date à laquelle elle avait eu lieu. Citant des sources sur place, l’OSDH a rapporté que l’EI avait détruit l’arc « en raison des ornements sur ses colonnes », qu’il considère comme de l’idolâtrie. « C’est une destruction méthodique de la cité. Ils veulent la raser complètement » constate M. Abdelkarim. Depuis la prise de Palmyre aux troupes du régime syrien en fuite, le 21 mai dernier, « c’est un choc après l’autre » dit-il. « On sait que l’EI a encore piégé d’autres monuments. Ils veulent détruire l’amphithéâtre, la colonnade. Nous avons désormais peur pour toute la cité antique. Il faut que la communauté internationale trouve le moyen de sauver Palmyre ».
Association des journalistes du patrimoine
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