Michel Baron, maire de Saintes de 1977 à 2001, est décédé dans la nuit du 25 au 26 mars au Sénégal à la suite d’une longue maladie. Il avait 78 ans. « Le lieu où t’attend la mort n’a pas besoin d’être vaste » dit un proverbe africain. En hommage à cette personnalité dont la dernière apparition publique remonte aux cérémonies de la libération de Saintes en 2014, les drapeaux de l’hôtel-de-ville seront mis en berne.
Inauguration en octobre 1988 de l'Abbaye aux Dames par François Mitterrand, alors Président de la République. A droite de la photo Michel Baron et sa fille adoptive Najat. |
De son mandat de maire (ses tentatives pour d’autres mandats, conseil général, sénat, n’ayant pas abouti), une inauguration se distingue parmi les autres, celle de l’Abbaye aux Dames par François Mitterrand en 1988. Le président vint aussi durant les inondations de 1994. Ce jour-là, Mitterrand en barque avait froid et le périple se termina à la caserne des pompiers. Natif de Jarnac-Charente, François Mitterrand était un habitué de Saintes, amis de Philippe Marchand et de Michel Baron. Lors de ses escapades dans la région, il déjeunait dans un restaurant de Soubise où il dégustait la fameuse jonchée.
A sa retraite, Michel Baron est parti en Afrique, près de Dakar et de l’île de Gorée. Dans ses veines, coulait le sang des révoltés, celui qui faut verser pour que les hommes parlent enfin d’égalité. Que le Sénégal l’ait attiré n’a surpris personne. Il s’y occupait bénévolement d’un dispensaire. Il revenait de temps à autre en Saintonge avant qu’une longue maladie ne vienne le rappeler à l’ordre. Si le courant de la rivière est trop fort, il faut parfois renoncer à l’affronter. Il a rejoint l’éternité, mais il restera dans l’âme de Saintes où il a laissé son empreinte.
Michel Baron fait partie des personnalités de gauche qui auront incontestablement marqué la Saintonge. Adoré ou contesté, ce cardiologue ne laissait personne indifférent. On était dans son cercle ou ne l’était pas et l’on jouait parfois des coudes pour y entrer ! Michel Baron regardait ce jeu d’un regard impassible et amusé. « Je suis comme ça » avouait-il simplement. Adoptant les mêmes techniques que les grands chasseurs africains, il conservait toujours une distance entre lui et l’environnement, au cas où. C’était peut-être aussi une façon de se protéger...
Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille et ses proches.
Photo archives : l'inauguration de l'Abbaye aux Dames avec dévoilement de la plaque |
En 1994, Saintes inonde. On reconnaît Michel Baron, François Mitterrand, Xavier de Roux, Anne Lauvergeon, Philippe Marchand, Alain Bougeret |
En 2001, Michel Baron nous avait accordé l’interview qui suit. 24 ans de mairie, un fameux bail ! Il y raconte sa première élection municipale, y évoque ses projets, ses relations avec les autres partis, la CDC du Pays Santon, son meilleur ennemi Xavier de Roux, son avenir entre le Sénégal et La Tremblade. Une page allait se tourner. Un beau et grand moment empreint de ce charme qu’il déployait quand l’heure était à la confidence…
• Retour en arrière :
Mars 2001 : vous allez laisser votre fauteuil de maire et c’est, à n’en pas douter, un moment difficile de la vie d’un élu en fonction depuis 24 ans. Finalement, est-ce que vous avez vu le temps passer ?
C’est vrai, je suis devenu maire il y vingt quatre ans, mais j’ai vu le temps passer ! Il suffit de regarder la carte de vœu que j’ai adressée à mes amis pour le nouvel an. Les autres, je n’ai pas osé leur envoyer ! On change. Sur cette photo, j’avais quarante ans et j’étais plutôt gauchiste. Je m’étais inscrit au PSU après avoir été exclu du parti communiste étudiant pour avoir manifesté contre le P.C. au moment où les chars russes entraient en Hongrie. Je fais partie des gens qui ont créé le PSU pour une seule raison : c’était la guerre d’Algérie. J’ai toujours pensé que la France est un pays libre où l’on vit bien. Toutefois, à certains moments, il faut élever la voix pour dire « nous ne sommes pas d’accord avec ce qui est en train de se passer. Ne nous mêlons pas trop de vouloir transformer en France ce qui n’est pas la France »...
A l’époque, je militais à Terre des Hommes, une association humanitaire fondée par des Suisses pour recueillir des enfants au moment de la guerre d‘Algérie. Par la suite, restant fidèles à nos idées, ma femme et moi-même avons d’ailleurs adopté une petite Malienne et une petite Vietnamienne. Cette dernière a plus de vingt ans aujourd’hui et nous venons d’apprendre que nous allons être grands-parents !
• Parlez-nous de votre première élection municipale...
Je me suis présenté pour la première fois à la mairie de Saintes en 1971 contre le maire socialiste de l’époque, Me Maudet. J’étais venu le voir en lui disant : « je trouve que vous êtes en train de dériver. Ce que vous disiez, ce que vous faisiez autrefois, j’ai l’impression que vous ne le pensez p lus. Peut-être faudrait-il corriger le tir ? Vous avez une liste où il n’y a que des bourgeois saintais pratiquement. Vous devriez la revoir, y mettre des gens plus jeunes et si vous le souhaitez, je viens vous rejoindre. Il n’avait pas vraiment apprécié ma proposition et m’avait répondu que je ferais 3% des voix. Il y avait trois listes de gauche et le panachage était autorisé. Je me suis donc présenté contre le maire sortant et j’ai obtenu 17% des suffrages. Le fait d ‘avoir été cardiologue en ville avait joué en ma faveur. Aucun candidat n’avait été élu dès le premier tour et les listes de gauche avaient fait 64% globalement. Au second tour, la gauche s’est unie. Ce qui é tait drôle, c’est que le journal Sud-Ouest, qui n’avait pas publié les articles que j‘avais écrits avant le premier tour, les a sortis entre les deux tours alors que j’étais associé avec Me Maudet. Tout cela a fait désordre ! Idem chez les communistes. Ils avaient fait campagne contre M. Maudet en faisant du porte à porte. Quand ils l’ont rejoint, ils ont évidemment changé de stratégie : les électeurs ne comprenaient plus rien et notre liste n’a eu que 48% des voix. Paul Josse a été élu maire de Saintes en 1971. Je lui ai succédé en 1977.
• A cette époque, les campagnes ne se déroulaient pas la dentelle de la tolérance et de l’humanisme !
Effectivement, c’était un temps où les campagnes électorales étaient très dures et les attaques fusaient de toutes parts. Les programmes, on s’en fichait, l’important était d’attaquer les personnes qui étaient en face, le tout agrémenté de dessins humoristiques. Je souviens d’un croquis de Bernard L’hostis qui était sévère à l’égard d’un candidat. Aujourd’hui, quand je pense à la façon dont se déroulaient ces élections, j’ai envie de rire. J’ai vieilli aussi, j’ai pris du recul. Par contre, certains épisodes me sont restés en mémoire. J’ai mal apprécié, par exemple, une réflexion d’Alain Bougeret qui avait déclaré qu’on m’avait pris la main dans le sac. Il m’avait attaqué en justice au prétexte que l’un des journaux municipaux faisait partie de la campagne et que j’avais dépassé le délai accordé en matière de publication. Ce bulletin était habituel et je n’avais même pas fait d’éditorial. Il a donc perdu en justice devant le tribunal administratif. Ensuite, il a fait appel et nou s sommes allés jusqu’au Conseil d’état. Je lui en ai voulu longtemps pour cette raison mais ce qui est extraordinaire, c’est qu’il est venu s’excuser récemment. C’est fini, je lui ai serré la main. A vrai dire, sur le plan philosophique et des idées, nous ne sommes pas très éloignés. Il a vécu en Egypte, il est proche des idées tiersmondistes.
• Vous souvenez-vous du soir où vous avez battu Paul Josse ?
Oui, je m’en souviens très bien. Après le dépouillement, dans la Salle centrale, j’ai été le seul à aller le saluer. Tous les gens de sa liste avaient quitté les lieux et il se retrouvait seul, comme un homme en peine. Par la suite, nous avons toujours eu des rapports corrects, je l’ai invité aux manifestations et il répondait souvent présent. Quand on a fêté les quarante ans de la SEMIS, il est venu en tant qu’ancien administrateur. Avec le temps, les angles s’arrondissent...
• Puisque nous parlons relati onnel, comment vous entendez-vous avec Claude Belot, l’actuel président du Conseil Général ? Certains disent que vous avez des attitudes assez proches. Est-ce que cette réflexion vous choque ?
Pas du tout ! Quand j’avais des problèmes de mairie, je les réglais parfaitement bien si je rencontrais Claude Belot autour d‘un déjeuner. Je l’aime bien. Je les réglais beaucoup moins bien si je passais par mes conseillers généraux…
• Quand vous avez été élu maire, vous avez réussi à rallier, pour la première fois, les forces de gauche. Il s’agissait d’une gauche plurielle avant l’heure !
Cette liste comprenait en effet le PS, le PSU et des Communistes. Quelle était la situation ? L’autoroute venait d’arriver, la ville était en pleine évolution. Des cadres supérieurs s’installaient dans la région qu’ils avaient choisie pour les équipements, l’environnement, la qualité des services. Mon but était d’embellir Saintes, de lui redonner du cachet et l a doter. C’est ce que j’ai essayé de faire. A l’époque, je ne pensais pas être maire durant quatre mandats ! La dernière fois, par exemple, je ne voulais pas me représenter, mais je l’ai fait car il n’y avait personne. Parfois, c’est le destin qui vous pousse ! Cette fois-ci, j’aurais pu repartir en tant que conseiller municipal mais j’ai choisi de me retirer. Durant les deux premières années, le nouveau maire ne fait que suivre les projets qui ont été mis sur les rails par l’équipe précédente. Si j’avais été élu, avec la gueule que j’ai, j’aurais voulu intervenir et j’aurais gêné l’équipe en place. Ce n’était donc pas possible !
• Il est incontestable que les Municipales 2001 ont connu des rebondissements. A gauche, le démission du député Jean Rouger n’est pas passée inaperçue...
Au sujet de Jean Rouger, il est clair que sa démission, à quelques semaines du scrutin, a pu surprendre. S’il avait démissionné il y a tr ois mois, je ne cache pas que j’aurais dit « je suis bien content ». Il a toujours déclaré « un homme, un mandat » et le voilà qui briguait le poste de maire. Il faut savoir ce que l’on veut ! Je sais qu’il conteste cela. Ce n’était pas ce qu’il voulait dire, mais il n‘empêche qu’il l’a dit dans la presse. Je prends mon propre exemple, je n’étais pas député, c’était Philippe Marchand. Je ne dis pas qu’on s’est toujours bien entendu. On discutait franchement et on se mettait d’accord sur une position médiane. Nous ne nous sommes jamais critiqués. Le choses étaient claires entre nous.
En ce qui concerne Jean Moulineau, c’est un rassembleur. Il est capable de décider très vite et il est intelligent - je ne dis pas que Jean Rouger ne l’est pas ! - Pourquoi est-ce qu’on préfère une personne à une autre, c’est difficile à dire. S’il devient maire, Jean Moulineau continuera dans l’esprit dans lequel je travaillais. Cela compte également dans mon jugement. J’ai confiance en lui et je vous précise que je ne tirerai jamais les ficelles !
• Si vous aviez été à la place de Jean Rouger, est-ce que vous auriez accepté de vous retirer ?
Non, je suis plus autoritaire que lui d‘une part ; d’autre part, je n’aurais pas pu former une liste si des gens m’avaient dit « on n’a pas confiance en toi ». Je serais parti de moi-même depuis longtemps et je n’aurais pas attendu qu’on me demande de me retirer... Personnellement, je n’ai jamais été désigné par sept voix d’avance dans mon parti, j’avais l’unanimité. Tout en ne prenant pas mes ordres auprès du parti, j’ai toujours maintenu une ligne qui correspondait à ce que je croyais être le socialisme. Elle était sans doute proche de ce que ma section pensait puisque je n’ai jamais eu de problèmes !
• Avouez que cette campagne a débuté bizarrement avec une première fracture chez les communistes au sujet de la candidature de Fatima El Fellali. Votre point de vue sur la question ?
Personnellement, si j’avais été tête de liste aux municipales, je n’aurais pas pris Fatima El Fellahi. Ça m’est arrivé une fois, dans le passé, avec les communistes. Je suis resté sur mes positions et j’ai gagné les élections avec 123 voix d’avance. Un maire ne peut travailler qu’avec des gens qui s’entendent et sur lesquels il peut compter. On ne peut pas être maire si on doit s’asseoir sur un certain nombre de principes. Je ne crois pas que M. Hue désigne les ministres qui vont travailler avec Jospin ! Dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, je suis intervenu par écrit pour soutenir les candidats communistes qui se sont séparés de Michèle Carmouse pour un raison évi dente : je ne pouvais pas laisser dire que ces personnes, proches de moi, n’avaient rien fait pendant six ans. Georges Mounier, qui s’occupait des permis de construire et des sols, est un élu qui a travaillé énormément. C’était un pilier du conseil...
• Vous avez eu des mots durs contre Michèle Carmouse, la nouvelle “patronne” du parti communiste saintais !
Je suis comme ça, mais j’avoue que je ne la connais personnellement. Je l’ai jugée par rapport à ce qu’elle a dit de mes colistiers. Sur le plan personnel, c’est sûrement une femme très bien. Néanmoins, traiter des élus qui ont travaillé avec moi pendant six ans de gens incapables m’a choqué et j’ai pris leur défense. Quoi de plus normal ?
• Passons maintenant aux grandes réalisations de la ville de Saintes. Quelles sont celles dont vous êtes le plus fier ?
Comme je le disais plus haut, l’aménagement de la ville m’a tenu à cœur et en particulier la restauration de l’Abbaye aux Dames avec des logements autour de ce monument. Bientôt viendra l’hostellerie Saint-Julien, les travaux intérieurs n’ont subi aucun retard. Le seul problème, c’est le 9 de la rue Mauny. Le projet de toiture fait par l’architecte Bernard Nivelle me semblait être une provocation, je lui ai écrit. Il va le modifier. Par contre, il a eu une idée qui me semble intéressante - je ne sais pas si Jacques Boissière, l’architecte des Bâtiments de France, l’acceptera - c’est de mettre cette maison dans une cage en verre. Les choses vont aller vite, le conseil municipal m’a auto risé à lancer les appels d’offres.
• Quels sont les projets que vous n’avez pas pu concrétiser ?
Il s‘agit de petits projets mais qui sont importants pour la vie de la cité comme l’aménagement d’un circuit pour les piétons et les cyclistes. Je n’ai pas trouvé de solution. C’est un vrai casse-tête. Si j’étais à nouveau maire, j’interdirais le stationnement sur l’avenue. Premièrement pour y faire une piste cyclable et deuxièmement, pour y faire une piste de circulation rapide pour les cars et les taxis. A Saintes, le seul moyen pour avoir des transports en commun qui fonctionnent bien est de diminuer le flux de circulation automobile en centre ville. J’avais envisagé de créer une navette gratuite qui aurait tourné continuellement en ville en partant du parc Mendès France, où se trouvent des centaines de places de stationnem ent. Les gens auraient laissé leurs véhicules sur ce parking qui est très vaste. Ainsi le centre ville aurait été désengorgé, mais je n’ai jamais réussi à concrétiser ce projet. Nous comptions une navette toutes les huit minutes, mais c’était sans tenir compte des embouteillages. Au delà de vingt minutes, les gens n’attendent pas. Cette idée pourrait aboutir s’il y avait des couloirs réservés aux bus qui ne seraient pas handicapés par la circulation.
Archives : Michel Baron, une personnalité et un caractère bien marqué ! |
Sur le plan ferroviaire, Saintes n’est pas bien placée. Il faut impérativement que les lignes Saintes-Niort et Saintes-Angoulême soient améliorées. Sur le plan routier, il manque la sortie ouest, mais les projets sont actuellement à l’enquête. Il y a des problèmes sur certaines communes comme Varzay. De l’autre côté, il est impératif que la quatre voies soit faite vers Cognac qui se trouvera alors à un quart d’heure de Saintes. Si nous avions pu mettre nos projets en commun auparavant ave c le maire de Cognac, il est certain que nos deux villes n’auraient qu’un seul golf situé à Beillant ou dans le secteur du Coran. La dépense aurait été inférieure. Nous aurions aussi des équipes communes de hand-ball et de basket en première division. Quand nous avons décidé de faire notre réseau de villes avec trois sous-préfectures, Saintes, Cognac et Rochefort, de nombreuses personnes étaient réticentes. Nous étions de trop faible taille, disaient-elles. Quand je suis allé voir la Datar, elle m’a regardé avec suspicion, puis elle s’est rendue compte que nos réalisations étaient intéressantes. Maintenant, d’autres villes de moyenne importance nous ont imités. Toutefois, rien n’est simple en ce sens où nous sommes sur deux départements, avec plusieurs sous-préfets et deux préfets. Quand nous avons voulu créer une licence des métiers de l’architecture qui concernait les trois cités, architecte maritime à Rochefort, romane à Saintes, industrielle à Cognac, le projet, soutenu par l’Ecole d’Ar chitecture de Bordeaux, n’a pas pu aboutir face à la position des trois universités que sont Poitiers, la Rochelle et Angoulême. Dans un autre chapitre, il en a été de même avec une usine de traitement d’ordures ménagères qui devait être mise en place avec Cognac. Le projet n’a pas vu le jour en raison des divisions administratives.
• Vous étiez également président de la Communauté de Communes du Pays Santon. Quel rôle peut-elle jouer à l’avenir ?
Je pense qu’il faut la transformer en communauté d’agglomération. La loi fixe le seuil à 50.000 habitants. Pour y parvenir, nous devons réunir Chaniers et tout le pays buriaud. Il n’y a pas d’autre solution parce qu’un jour, l’Etat favorisera les communautés d’agglomération en les dotant de manière avantageuse. Il faut se mettre autour d’une table et discuter de l’avenir. Il n’y a pas d’autres possibilités pour la région si elle veut survivre correctement.
• Puisque vous parlez de Chaniers, d’où vi ent la séparation d’avec Xavier de Roux ? A une époque pourtant, on vous a connu côte à côte président et vice-président du SIVOM ?
Nous ne nous sommes pas entendus. Nous avons tous les deux de fortes personnalités. Ce qui ne m’empêche pas de le respecter et je pense que c’est réciproque ! Nous en étions arrivés, alors que ce n’était pas nos préoccupations principales, ni à l’un, ni à l’autre, à faire de l’affrontement politicien...
• Vous partez « serein » de la mairie, disiez-vous récemment dans la presse...
Je pars sereinement en effet. Les finances de la ville sont saines, l’endettement par habitant est relativement bas, de l’ordre d’un peu plus de 4000 francs. Nous avons connu un endettement plus important. Nous avions alors freiné le budget de fonctionnement. Je suis resté pendant dix ans en donnant au service administratif la même somme, par exemple ! En ce qui concerne les impôts communaux, ils sont toujours trop chers, mais les habitants voient où ils sont employés. Je n’ai pas touché aux taux, ce sont les base qui évoluent régulièrement. Cette année, on a 1%. Les bases de la taxe professionnelle ont augmenté, quant à elles, de 5 à 6% depuis quinze ans.
• Et maintenant, qu’allez-vous faire ?
Je vais me partager entre le continent noir et la France. Je suis moins engagé dans les actions tiersmondistes que je ne l’étais. J’espère que mes qualités de médecin pourront être utiles en Afrique. Au Sénégal, j’ai deux projets. Je ne sais pas si j’arriverai à les réaliser. Le premier est d’aider les dispensaires où les spécialistes ne vont jamais, où ils font simplement de la médecine d’urgence extrême. Je vais essayer d‘y entrer , je suis en rapport avec des cardiologues de Dakar qui accepteraient eux aussi de venir. J’ai un second projet qui m’est cher, c’est de créer une mutuelle des risques pour les pauvres, qui n’existe pas en Afrique.
Au Sénégal, j’ai une maison sur une île qui est située sur le domaine maritime. J’y ai une concession, comme les ostréiculteurs. J’y rencontre beaucoup d’artistes et il m’arrive de croiser la chanteuse France Gall. J’adore la peinture africaine moderne et certains peintres ont exposé récemment à la Tremblade où je possède également une maison qui vient de la famille de ma femme. Voilà, et pour répondre à votre question, quel sera mon emploi du temps à l’avenir !
1994 : François Mitterrand découvre la ville de Saintes sous les eaux. Michel Baron est à ses côtés |
PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLE BERTIN
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