Elle a également pour but de célébrer, à Barbezieux, la décision du Gouvernement français de baptiser « Lycée Henri Fauconnier » le Lycée Français de Kuala Lumpur en Malaisie. Ces célébrations auront lieu en juillet 2015 et seront aussi l’occasion de lancer la traduction en malais de Malaisie, effectuée par le grand écrivain-poète malais, spécialiste du pantoun, Muhammad Haji Salleh.
Le livre que Roland Fauconnier a dédié à son père Henri |
• Invités d’honneur : Muhammad Haji Salleh, poète, traducteur, universitaire, spécialiste du pantoun et traducteur de Malaisie en malais, une délégation malaisienne de l’Institut Malaisien du Livre et de la Traduction, ITBM, éditeurs Robert Stiller, ami de Henri Fauconnier, traducteur de Malaisie en polonais (1986), écrivain et traducteur polonais, et spécialiste des Pantuns malais.
De nombreuses conférence sont prévues.
• Règlement et règles du concours de Pantouns
Les concours Pantun Sayang – Association Française du Pantoun sont ouverts à tout auteur de langue française.
Pour l’année 2015, Pantun Sayang – l'Association Francaise du Pantoun organise deux concours : · • • Un concours réservé aux auteurs résidant dans l’un des départements de la Charente ou de la Charente-Maritime.
Les textes seront transmis soit par courriel à l’adresse pantouns.charentes@gmail.com, soit par voie postale à Jacques Fabre, appt n° 18, 16 bis, rue Montplaisir 17100 Saintes.
Les textes sur papier seront dactylographiés et présentés sur pages de format A4 (21 x 29.7 cm), taille de police 12, interligne simple.
• Un concours « général » s’adressant à tous les auteurs, quel que soit leur lieu de résidence (y compris dans les départements de la Charente ou de la Charente-Maritime).
Les textes du concours « général » seront obligatoirement transmis par courriel à l’adresse info@pantun-sayang-afp.fr.
Chaque concurrent peut présenter de un à cinq quatrains indépendants. La décision des jurys porte sur chaque quatrain pris isolément. Si toutefois un concurrent estime qu'un ensemble de deux à cinq quatrains constitue un tout cohérent, il doit le signaler clairement. Dans ce cas, la décision des jurys portera sur l'ensemble ainsi désigné. Cette modalité ne peut conduire à présenter plus de cinq quatrains, qu'ils soient liés ou non.
La date limite d'envoi des textes est fixée, pour les 2 concours : au 1er juin 2015, pour les textes envoyés par courrier postal, le cachet de la poste faisant foi ; au 7 juin 2015, pour les textes envoyés par courrier électronique.
Le règlement de ces concours est disponible directement sur le site de l'association Pantun Sayang à l'adresse suivante : http://pantun-sayang-afp.fr/2015/01/prix-international-du-pantoun-francophone-pantun-sayang/ .
Le Prix Pantun Sayang « charentais », ouvert aux seuls résidents des départements de la Charente ou de la Charente Maritime, sera attribué à un pantoun inédit répondant à la définition du pantoun. Les œuvres seront appréciées, notamment, en considérant leur conformité aux règles d’harmonie, de rythme et de musicalité caractéristiques du pantoun.
Le Prix Pantun Sayang « général », ouvert à toutes et tous, sera attribué à un pantoun ou un ensemble de pantouns, librement mis en images (ou sons) ou non. Là aussi, les œuvres seront appréciées, notamment, en considérant leur conformité aux règles d’harmonie, de rythme et de musicalité caractéristiques du pantoun.
La remise des prix aura lieu à Barbezieux en juillet 2015.
• LES RÈGLES DES PANTOUNS
La forme est très simple : le pantoun est un quatrain à rimes entrecroisées, ab-ab. Les pantouns malais présentent en plus un très grand parallélisme phonique entre les deux distiques (ou, plus exactement, parallélisme de sonorités entre les vers a d’une part et entre les vers b d’autre part). Difficile à rendre dans une langue bien moins sonore comme le français. Il n’empêche : la présence de quelques échos sonores entre les deux parties du poème sera comptée comme un plus. Mais ce qui fait la grande originalité du pantoun – et son charme – c’est que les deux distiques ont chacun un rôle différent. C’est le deuxième distique qui exprime le véritable sens du poème, parlant d’amour, de passion, de trahison, ou exprimant plus généralement tout sentiment humain ou quelque sagesse proverbiale. Le premier distique, quelquefois appelé miroir du sens, est une annonce, une introduction, il est allusif, prépare, crée l’atmosphère, l’ambiance, et est souvent une belle image poétique tirée de la nature. Voici ce qu’en dit Henri Fauconnier dans son roman Malaisie (1930) : « Les deux premiers vers d’un pantoun ne sont qu’une préparation à l’idée qui va s’épanouir dans les suivants. Cela crée l’atmosphère sans avoir la crudité d’une métaphore ». Georges Voisset donne une définition peut-être un peu plus universitaire dans un article de Wikipédia sur le net et dit, entre autres, ceci : ce qui fait son originalité absolue parmi les genres brefs est sa division en deux parties. La première, le « pembayang » (ombre portée, en Malaisie) ou « sampiran » (corde, en Indonésie), est un tableau d'ordre objectif, descriptif, mais qui indique, oriente le sens qui sera révélé dans le distique suivant, le « maksud », ou « sens » qui est lui d'ordre proverbial ou subjectif, ou les deux.
Quant à François-René Daillie, autre spécialiste du pantoun, aujourd’hui disparu, il dit ceci : « Si le maksud (le deuxième distique) est l’expression concise et elliptique de sentiments ou de sensations, le pembayang (le premier distique), malgré son caractère concret (et j’ajoute : peut-être justement à cause de lui) baigne de poésie tout le pantoun.
Voici quelques pantouns malais d’origine, traduits en vers libres français, qui illustrent cette relation subtile entre les deux distiques :
• Pantouns cités par H. Fauconnier dans Malaisie :
Fourmis rouges dans le creux d’un bambou,
Vase rempli d’essence de rose…
Quand la luxure est dans mon corps
Mon amie seule me donne l’apaisement.
Planter le riz sur la colline de Jeram…
Planter, puis se reposer sur un rocher…
Comment le cœur ne serait-il réchauffé
A voir un sein sous le voile écarté ?
Papillons volant deci-delà
Volant sur la mer à la porte des récifs
Pourquoi ce trouble dans mon coeur,
Qui vient de loin, qui dure encore ?
Pantouns traduits par Georges Voisset :
Son préféré :
Mille colombes passent en un vol
L’une se pose au milieu du terrain
Je voudrais mourir au bout de tes ongles
Pourvu qu’on m’enterre au creux de ta main
A vos plumes et bonne inspiration !
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