• Point de vue
Il va bientôt falloir se servir avec énergie d'un bulletin de vote pour élire d'honorables conseillers départementaux dont on ignore toujours quelles seront leurs compétences, bien que le conservatisme ambiant laisse présager qu'ils auront les mêmes que leurs prédécesseurs, les conseillers généraux. Dans ce pays, on réforme comme Potemkine qui créait pour l'Impératrice des villes imaginaires, mais nécessaires à sa grandeur !
Dans ces conditions, il n'y a aucune raison pour que ces élections attirent les foules. La campagne a cependant révélé le vrai visage du Premier Ministre, ses crispations, ses colères et ses emphases ainsi d'ailleurs que les arrières-pensées de son patron le Président qui se demande comment faire entrer au gouvernement à la fois les Verts et les opposants socialistes pour retrouver une majorité. C'est un difficile exercice qui mobilise toute son attention, mais qui risque de conduire à la paralysie puisque la conclusion de cette méditation semble être qu'il est urgent de ne rien faire.
Le Président laisse donc Nicolas Sarkozy face à Madame Le Pen, leurs partis respectifs risquant souvent d'arriver dans les deux premières positions en vue d'un duel au second tour. A ce petit jeu, c'est probablement l'UMP qui l'emportera. On ne changera pas pour autant de gouvernement et il faudra attendre décembre et les élections régionales - au scrutin proportionnel de liste - pour savoir si le FN est devenu le premier parti de France.
Si c'est le cas, les Français auront renversé la table, chassé une classe politique détestée, mais pour quoi faire? Malheureusement la politique incohérente menée au Moyen Orient par l'Occident depuis prés d'un siècle conduit à la renaissance d'un Islam conquérant et simplificateur. Cherchant l'universalisme, il est soutenu par ses grands Monarques et par le flux des mouvements d'immigration. Dans l'opinion, la grille de lecture est primaire : c'est l'intolérance et la guerre. Pour le Front National, ce terrain-là est un boulevard qui permet d'échapper à la complexité des questions sur la construction européenne ou sur l'économie mondialisée auxquelles se frottent les Etats. Il est difficile de ne pas penser à la fameuse centurie de Nostradamus sur notre époque :
"Par la discorde et négligence Gauloise
Sur passage à Mahomet ouvert
De sang trempé la terre et la mer Varoise
Le port Phocéen de voiles et de nefs couvert ...."
Xavier de Roux
Faut-il croire aux prophéties de Nostradamus ? |
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