avec la Gironde et le Sud Charente
A la veille de grands bouleversements quant aux nouvelles compétences des collectivités et la perspective d’un affaiblissement des départements, Claude Belot s’interroge : « ce qui constituait nos frontières départementales va changer ». L’heure serait-elle venue de s’allier à des territoires nouveaux comme le Sud Charente et des communes de Gironde proches de l’Estuaire. La question mérite d’être posée.
La dernière réunion de la Communauté de Communes de Haute Saintonge s’est tenue aux Antilles pour une raison simple. En effet, lui faisant suite, était organisée la remise des trophées de la CDCHS. A la table officielle, orchidée de la ville de Jonzac en ornement, aux côtés des sénateurs Laurent et Lalande sur lesquels il compte bien s’appuyer, Claude Belot a parlé pendant plus d’une heure et demie, présentant projets et ambitions territoriales.
Les maires ont écouté avec attention, distraits de temps à autre par le survol non pas d’un bourdon mais d’un guêpier. En effet, cet oiseau a élu domicile au complexe aquatique où il constitue une attraction.
• Energie : Le cheval de bataille de Claude Belot. Il revint sur les bienfaits de la géothermie qui ne rejette pas de gaz carbonique dans l’atmosphère, offre des prix de revient intéressants et ne vient pas enrichir l’Irak ou l’Iran. « La recherche énergétique devient notre politique à tous » dit-il. Et de préconiser une production "locale" de mégawatts. La biomasse est une piste à explorer d’autant que développer des réseaux de chaleur concerne toutes les communes. L’idée de planter des arbres à croissance rapide pour fournir du bois n’est pas nouvelle. « Des terres du Sud Saintonge qui sont inutilisées ou mal utilisées conviendraient. Ce créneau serait générateur d’emplois ». Des crédits peuvent être obtenus.
• Un atelier « pôle énergie du futur » devrait voir le jour à la Genétouze en partenariat avec des étudiants de l’école d’ingénieurs de La Rochelle.
• Audit énergétique aux Antilles : Pour optimiser les résultats, un cabinet a été chargé d’une étude. Coût 15000 euros.
• Pons continuera à exercer la compétence tourisme : Bien qu’appartenant désormais à la CDCHS, Pons conservera le tourisme puisque la CDCHS n’a pas cette compétence. « Nous avons estimé que les communes pouvaient se charger de cette mission » estime le président.
• Centre des congrès de Jonzac et tremblement de terre : Dans le passé, la Charente-Maritime et la Gironde ont connu des problèmes sismiques, c’est pourquoi le futur centre des congrès devra tenir compte de cet élément dans sa construction. Un avenant au marché de maîtrise d’œuvre est requis pour ajouter une étude sismique (2e catégorie) de 42.000 euros HT. Laquelle est validée par la CDCHS. Son prix fait déjà trembler à lui tout seul…
Plus généralement, 189 entreprises ont retiré des plis quant au projet de construction selon les différents corps de métier : « Ce nombre est étonnant » admet Claude Belot, critique sur la situation du pays et la crise du BTP.
La CDCHS s’apprête à acheter des terrains à la SEMDAS soit 23000 m2 ; le reste sera donné par la ville. « On évite ainsi les acte en cascade ».
• Pérignac : La société Charente Alliance souhaite quitter ses anciennes structures et s’installer près d’un nouveau rond-point créé à Pérignac. Manque de chance, la loi interdit de construire sur des terres agricoles. Le permis de construire a donc été refusé. « Nous sommes obligés de faire une révision simplifiée pour rendre la parcelle constructible » explique le maire adjoint qui demande à la CDCHS de donner un avis favorable au projet. Laquelle s‘exécute.
• Résidence Maeva : En tant que propriétaire de la résidence Maeva, la CDCHS devrait recruter des veilleurs de nuit, comme la loi le prévoit. Soit une dépense de 180000 euros. Or, cette législation ne s’applique pas aux co-propriétés. La CDCHS va demander à la ville de Jonzac d’acquérir un appartement d’un prix de 49.000 euros (ce qu’elle a voté le lundi suivant en conseil municipal).
• Ordures ménagères : pour assurer l’activité d’enlèvement et de traitement des déchets, un appel d’offres a été lancé le 1er octobre 2014. Sur dix sociétés, deux ont remis une offre, Brangeon Environnement et Sita Sud Ouest. Cette dernière a été retenue pour un montant de 2709709 euros HT pour trois ans.
Dépassement des tonnages en déchets verts et bois collectés : Un avenant de 300.000 euros HT est envisagé pour mener les marchés à leur terme.
• Un projet de méthanisation pourrait être conduit à Marignac. Les études vont être lancées.
• Claude Belot n’est pas content : lors de la dernière réunion, Claude Belot avait manifesté un certain agacement contre la lenteur qui entourait la création de classes européennes au lycée de Jonzac. Cette fois-ci, il vient d’apprendre que l’Equipement l’empêcherait de construire un atelier à l’aéroclub de la Grand Vau en raison du danger que peuvent représenter des constructions en bordure d’une piste d’atterrissage.
Le président n’apprécie pas : « Les feux de cheminées ou l’ouverture des commerce le dimanche, c’est de la plaisanterie. D‘ailleurs, à Jonzac, nous avons pas ce problème. Puisque nous sommes ville thermale, on ouvre quand on veut. La France a besoin d’entreprendre, d’être dynamique ». Qu’il ne puisse pas bâtir là où il l’a décidé le « consterne » et il entend bien réagir. Il n’a pas dit, comment mais on le devine assez facilement…
• L’état n’a pas un rond et les départements vont disparaître : Claude Belot se demande de quoi l’avenir sera fait. Quelles seront les prochaines compétences des départements ? Les affaires sociales ? Qui s’occupera des collèges ?. « Les fonds départementaux ne sont plus performants pour conduire l’action publique ». Les collectivités doivent trouver des espaces suffisamment importants pour agir. Le président serait favorable à des synergies à mettre en place tant les communes de Gironde proches de l’Estuaire (région de Saint-Ciers sur Gironde, port des Callonges par exemple) qu’avec le secteur de Barbezieux. Ce bassin de vie réunirait 100000 habitants. « Nous sommes à un tournant où nous devons réfléchir différemment. Dans toutes les têtes, ça bouge. Les collectivités qui réussissent sont celles qui font de l’investissement, pas celles qui ont pris les compétences des communes. J’ai d’ailleurs invité nos voisins charentais à la remise des trophées qui va suivre ».
Et de regretter la tournure que prennent les événements : « je suis pour le cumul des mandats qui permettait d’être aux leviers. Ça vous choque ? ». Dans la salle, personne n’ose répondre, même pas Bernard Lalande qui pourtant est socialiste.
Finalement, Claude Belot a eu de la chance : il a connu une époque que l’on ne reverra pas de sitôt, celle où l’argent coulait. Il a su capter les subventions, convaincre les élus de la CDCHS que les choses se passaient prioritairement à Jonzac, faire financer ronds points, viaduc et rocade par le Département. Désormais, les choses sont plus compliquées et les contribuables s’expriment facilement sur les réseaux sociaux. Bientôt, le contexte sera différent et Claude Belot le sait, c’est sans doute pourquoi il fait tout pour garder les choses comme avant. C’est rassurant, mais jusqu’à quand ?
Comme il n’est pas question de tout bouleverser, les syndicats de rivières devraient justement conserver leurs missions.
• Création de postes : La CDCHS va recruter un collaborateur de cabinet (autrefois financé par le Sénat), un salarié info énergie, et un accompagnateur piano et formation musicale pour l‘école des arts.
Jacques Ros, délégué communautaire de Jonzac |
• Parmi les questions diverses, M. Rabeyrolles, maire de Villexavier demande des précisions sur ces créations tandis que Jacques Ros demande où en sont les audits réalisés par la société CLE Global Consulting and Auditing (qui emploie le fils du président Belot) sur les quatre pôles gérés par la CDCHS : Antilles, Maison de la Vigne, de la Forêt et Vitrezay. Ces audits ont été facturés 189.600 euros par la société à la CDCHS (affaire soulevée par le Canard Enchaîné en mars dernier). Le président prétexte l’heure tardive et les gens qui attendent la remise des trophées pour éluder le sujet.
Rendez-vous est pris durant la deuxième quinzaine de janvier. Claude Belot devrait y répondre aux interrogations de Jacques Ros, délégué communautaire et conseiller municipal de Jonzac.
Nicole Bertin
• Puisque le futur centre des congrès doit tenir compte des dangers sismiques, voyons quels sont les tremblements de terre recensés en Charente-Maritime et en Gironde...
• Le 11 octobre 2014, à 2 h 41 un seisme de magnitude 3,8 à La Rochelle
• Le 6 mars 2013, à 22 h 40, un seisme de magnitude 3,9 au large de l'ile d’Oleron
• Le 5 mars 2013, à 13 h, un séisme de magnitude 3,5 au large de l'ile de Ré
• Le 5 février 2011, à 0 h 39, un séisme de magnitude 3,9 a lieu au large de l'île d'Oléron
• Le 29 septembre 2010, à 13 h 29, un séisme de magnitude 4,5 a lieu au large de l'île d'Oléron
• Le 24 août 2006, à 22 h, un séisme de magnitude 4,2 a pour épicentre le petit village de Massac, dans le canton de Matha.
• Le 18 avril 2005, à 8 h 42, un séisme de magnitude 4,7 touche l'île d'Oléron, semblant être une réplique du précédent qui a eu lieu quinze jours plus tôt mais qui a été identifié comme un nouveau choc.
• Le 4 avril 2005, un séisme de magnitude 4,1 a touché l'ouest de la côte de l'île d'Oléron à 15 kilomètres au large.
• Le 8 juin 2001, un séisme de magnitude 5,1 a pour épicentre Chantonnay dans la Vendée voisine, mais est ressenti dans la moitié nord de la Charente-Maritime.
• Le 10 octobre 1977, un séisme de magnitude 4,7 a pour épicentre le village de Chaucre dans la commune de Saint-Georges-d'Oléron.
• Le 11 février 1976, à 23 h 43, un séisme de faible magnitude est ressenti dans l'île d'Oléron.
• Le 6 janvier 1973, un séisme de magnitude 4,5 a lieu près de Saint-Georges-d'Oléron dans le nord-ouest de l'île d'Oléron.
• Le 7 septembre 1972, à 22 h 26, un séisme de magnitude 5,7 touche l'île d'Oléron. C'est le plus important qui ait été ressenti sur l'île d'Oléron comme sur le littoral charentais au XXe siècle. Il cause quelques dégâts matériels assez importants mais sans qu'il y ait de victime à déplorer. Cependant, il demeure "la référence" en matière de sismicité régionale quand surviennent d'autres séismes qui frappent le département.
• Le 20 juillet 1958, à 19 h 27, une secousse se fait ressentir dans l'île d'Oléron.
• Le 7 janvier 1955, à 8 h 21, un microséisme est ressenti dans l'île d'Oléron. • Le 28 septembre 1935, à 16 h 17, un séisme est ressenti à Rouillac, dans le département voisin de la Charente, dont l'onde de choc atteint la Charente-Maritime. Au XIXe siècle :
• Le 26 juillet 1882, à 15 h 38, un séisme a été ressenti en Saintonge, notamment dans la région de Saintes. Au XVIIIe siècle :
• En 1703, un séisme fait des dégâts considérables à Rochefort. Les magasins généraux de l'Arsenal, bâtis sur un sol peu stable sont secoués, ils seront consolidés avec des armatures en fer et des contreforts.
• Le début du mois d’août 1759 est marqué dans le Bordelais par le plus fort séisme de son histoire.
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