Dans le département, il arrive que la bataille fasse rage entre les défenseurs du poitevin saintongeais et le patois saintongeais tout court que défendent Maryse Guédeau et son journal Xaintonge.
Noëlle Gérome, ethnologue au CNRS, estime qu’il n’y a pas de patois spécifique à la Saintonge. Explications.
« Toute revendication de l’originalité d’une langue saintongeaise est sans fondement. La langue vernaculaire parlée en Saintonge par les paysans, si elle a sa musique, son accent dans des variations selon les terroirs (qui correspondent peut-être à des aires d’inter-mariages), puise à des sources multiples. Qu’il y ait, à la musique près, des co-occurrences multiples avec la langue vernaculaire parlée dans le Poitou ne fait pas de doute.
Sur quoi reposent les concepts fâcheusement connotés : « identité saintongeaise » ; « patrimoine », lequel ? la possession de vignes, l’appartenance à un pouvoir et à des groupes de pression basés sur le négoce et la viticulture, « patrimoine saintongeais », lequel ? Pour ceux qui n’ont en partage que la nécessité de travailler moins sur leurs terres que sur celles des autres, et une pratique langagière que majoritairement de joyeux et d’habiles fils de famille récupèreront pour en faire caricature. Je ne connais guère que Pierre Jônain puis Georges Musset avec Jacques Duguet qui aient étudié, chacun à leur époque, et sans a priori spectaculaire, le langage parlé en Saintonge. Aujourd’hui, l’activité des Efournigeats de Semussac va dans ce sens.
Quant au Poitou, c’est à Niort qu’eut lieu, à la fin du XIXe siècle, l’un des premiers congrès consacrés à la culture populaire locale, et à Poitiers, Francine Poitevin, directrice de l’Ecole Normale de Jeunes filles, a effectué et a incité ses élèves à effectuer quantité de recueils d’objets et de coutume de la culture paysanne.
L’UPCP, depuis plus de trente ans, à l’instigation de Pierre Pachet puis de Michel Valière, avec d’autres, a accompli un travail considérable de recueil et de diffusion de la culture, de la musique et du langage populaire, de recueil également d’histoires de vie, de pratique et d’objets de la vie quotidienne paysanne. On leur doit un corpus de documents sonores, des études, des colloques et une maison d‘édition ».
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