En mai dernier, une nombreuse assistance était réunie dans la salle des distilleries de Segonzac. Jérôme Sourisseau et Jean-Bernard Larquier, co-présidents de l'association des Savoir-faire du Cognac, ont fait le point sur le classement de la région Cognac au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. L'espoir était d'être sélectionné par le ministère de la Culture en 2023 pour représenter la France devant le comité intergouvernemental de l’Unesco en 2024. Il faudra être patient car le dossier demande à être complété : « nous avons un an pour le retravailler, l'améliorer » soulignent les responsables. Ont été retenus cette année les toits de zinc de la capitale qui s'inscrivent dans la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris (après la baguette de pain, emblème du patrimoine culturel national français, qui est désormais inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco).
La région charentaise attend avec impatience ce classement auprès de l'Unesco, après celui obtenu par le phare de Cordouan qui trône fièrement dans l'estuaire de la Gironde. Devant un nombreux public, Jérôme Sourisseau et Jean-Bernard Larquier ont détaillé la situation : « Notre dossier déposé en janvier 2023 pour être soumis à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) n’a pas été retenu par l’État français. Un nouvel horizon s’ouvre pour notre communauté. Notre prochaine candidature de 2025 doit faire savoir notre volonté de transmettre aux générations à venir notre patrimoine culturel immatériel, de le communiquer aux autres communautés à travers le monde, avant d’emprunter la voie de la reconnaissance en 2026.
En 2020, vous avez été nombreux à nous témoigner votre confiance durant la première phase de reconnaissance nationale des connaissances, pratiques et savoir-faire du cognac en tant que patrimoine culturel immatériel français. Cette richesse culturelle qui nous lie inscrit les valeurs de notre communauté sur le temps long de l’histoire des idées et nous porte aujourd’hui vers d’autres exigences. Forts de votre soutien, nous prétendons faire valoir les connaissances et les pratiques de l’eau-de-vie de cognac en faveur de la préservation des patrimoines de l’humanité.
L’année 2023 marque le 20e anniversaire de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Réchauffement climatique, conflits internationaux, quelle place donner à l’expression culturelle du cognac en ce monde en perpétuel changement ? Comment respecter les volontés des premières voix qui se sont exprimées pour son avenir ?
Jean-Bernard de Larquier, Vanessa Ferey, Jérôme Sourisseau |
Les territoires culturels du cognac sont issus d’une région extrêmement diversifiée, dotée de riches patrimoines représentatifs de multiples traditions, mais aussi témoins de cette formidable aventure humaine qui participa aux fondations humanistes et universalistes de notre société contemporaine. Malgré les nombreuses initiatives des professionnels de la culture et du patrimoine, le pari de la préservation de la culture cognac n’est pas encore gagné.
Archives, artefacts, récits de vie, l’ensemble des traces matérielles et immatérielles peuvent contribuer de multiples façons à la réalisation des objectifs de notre candidature : qu’ils s’agissent de soutenir la réhabilitation de lieux patrimoniaux, de mieux connaître les enjeux du développement durable, de favoriser l’enseignement des sciences et des techniques, etc.
Grâce à votre engagement, nous nous inscrivons aujourd’hui avec force et conviction dans une compétition de très haut niveau pour la valorisation de l’ensemble des patrimoines immatériels liés à la culture cognac. Le recrutement récent d’une nouvelle chargée de mission membre du Conseil international des musées (ICOM) à l’UNESCO annonce une année de rendez-vous, au plus proche de vos actions : Journées européennes des patrimoines, Fêtes de la science, Ban de la distillation, colloques et conférences pour favoriser les échanges et la convivialité.
L’association demeure votre porte-parole privilégié sur les scènes nationales et internationales et reste à votre écoute pour vous accompagner activement dans vos débats et projets en faveur de la sauvegarde des patrimoines naturels, culturels et scientifiques qui donnent sens à nos actions ».
Réunion salle des distilleries à Segonzac |
L'association vient donc de recruter une nouvelle chargée de mission, Vanessa Ferey, docteure en muséologie et enseignante-chercheuse à l'Université Sorbonne Nouvelle et au Muséum national d'Histoire naturelle. 2023, 2024 et 2025 seront l'occasion de célébrer les savoir-faire du cognac à travers de nombreuses actions et animations. : « les Charentes sont uniques au monde et son patrimoine est vivant ». Toutefois, il faut bien l'admettre, les publications sur le cognac sont peu nombreuses. Il reste un travail d'inventaire à accomplir qui s'insérera dans les évolutions du classement Unesco (reconnaissance d'un bien culturel vivant au patrimoine de l'humanité : connaissances, environnement, dimension culturelle, pratiques et savoir-faire de l'eau-de-vie de cognac, etc).
Bref, les participants se penchent sur le berceau de ce futur classement - qu'ils souhaitent ardemment - en axant leurs efforts vers de nouvelles directions. « Moins insister sur la notoriété de cet alcool connu mondialement pour favoriser ce qui gravite autour de lui, exploitation, fabrication, distillation, coutumes, traditions, littérature, esprit du cognac » préconise le député Raphaël Gérard.
Raphaël Gérard, député |
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