• Lettre adressée à Michel Laforcade, directeur général de l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine
J’ai pu constater, au travers de nos précédents échanges, que vous partagiez cette préoccupation.
C’est pourquoi je sollicite auprès de
vous un entretien afin d’évoquer ensemble un dossier qui a des
conséquences directes non seulement sur l’accès aux soins dans les
territoires ruraux, mais aussi sur le devenir du Groupement Hospitalier
de Territoire de Saintonge auquel vous êtes attaché.
L’équilibre a été trouvé dans le
fonctionnement du GHT, améliorant ainsi le parcours de soin des patients
de la Saintonge. Mais il est menacé par l’absence d’IRM au centre
hospitalier de Jonzac.
Nous pourrons revenir de vive voix sur
les bilans chiffrés de son activité, que vous avez déjà dû évoquer avec
mon collègue parlementaire Raphaël Gérard, mais je souhaite évoquer
principalement ici trois risques majeurs pour l’équilibre du GHT dans
son ensemble.
Le premier concerne les recrutements.
Ils sont indispensables pour poursuivre la dynamique de croissance de
l’activité. Ils le sont tout autant pour anticiper le renouvellement
impératif d’un effectif vieillissant qui fera progressivement faire
valoir ses droits à la retraite. Or les équipements de pointe
constituent un facteur important d’attractivité pour ces professionnels.
Sans IRM, les difficultés de recrutement
dans nos territoires ruraux augmentent, fragilisant à terme le centre
hospitalier avec des conséquences directes sur le fonctionnement du GHT.
Le second est lié aux parcours de soin
dans un territoire tourné de plus en plus vers la métropole bordelaise.
Alors que les délais d’attente actuels sont de deux mois pour un IRM à
Saintes via le centre hospitalier de Jonzac, les médecins prescripteurs
sont de plus en plus nombreux à diriger leurs patients vers les
établissements bordelais, avec des conséquences à terme sur le coût de
la santé, sur le fonctionnement des établissements bordelais et sur le
GHT, qui ne remplit alors plus sa mission d’une « prise en charge
commune et graduée du patient, dans le but d’assurer une égalité d’accès
à des soins sécurisés et de qualité ».
Enfin, il apparaît que le privé tire
profit de cette insuffisance de l’offre publique. Or nous avons, vous et
moi, cette même volonté de défendre le service publique de santé, celui
qui permet à chacun d’être pris en charge et soigné, quels que soient
ses revenus, quel que soit son lieu de domicile, quelles que soient ses
origines.
De fait, le sud de la Charente-Maritime
se tournera vers les établissements bordelais et privés si le rôle
d’établissement d’appui du centre de Jonzac n’est pas conforté. Nous le
constatons déjà.
L’enjeu est de taille pour le GHT de
Saintonge alors que s’ouvre la révision du schéma régional de santé qui
pourrait permettre cette création, l’ancien n’ayant pas ouvert cette
perspective.
Le contexte est totalement favorable à
la création de cet IRM à Jonzac, avec un GHT unanime sur ce dossier, et
un bilan financier exemplaire de l’établissement de Jonzac dont
l’activité est en constante progression.
Je me tiens à votre disposition pour
évoquer de vive voix plus largement l’ensemble des arguments en faveur
de cette création afin que nous puissions collaborer ensemble
activement, et avec les élus locaux concernés, pour un aboutissement
favorable ».
Bernard Lalande, Questeur du Sénat
Sénateur de Charente-Maritime
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