vendredi 25 mai 2018

Pons/Linky : Des citoyens de plus en plus mobilisés contre ce compteur qualifié "d'espion"...

• André Gasquet commente les propos du maire, Jean-Luc Dibar…

Réunion à la salle municipale de Pons mardi dernier
Nos coutumes et usages, autrement dit nos habitudes, valent de l’or. Une fois collectées, les données sont vendues à des groupes pour qu’ils puissent nous démarcher. Tout cela se passe à notre insu et par les ordinateurs et les réseaux sociaux par exemple, nous contribuons allègrement au système sans y prêter attention. A chaque recherche sur le net, la démarche est enregistrée et comme par hasard, des offres de voyages sont envoyées en cas de clic sur des sites de vacances. Les ménages sont devenus de forts enjeux commerciaux et de marketing, dit-on dans le jargon. Les nouveaux compteurs électriques Linky, qui enregistreront les faits et gestes des foyers au prétexte qu’ils puissent suivre leurs consommations personnelles, viennent s’ajouter à la liste.

Stéphane Lhomme aux côtés d'Hélène et Henri Sandillon
Mardi soir à Pons, le comité anti-Linky de Haute Saintonge, que préside le dr Henri Sandillon, a rappelé à une salle archi-comble ce que nous réserve ce « capteur » dit intelligent (parce nous, bien sûr, ne le sommes pas !). Il avait à ses côtés Stéphane Lhomme. Cet élu girondin essaie de faire entendre la vox populi dans cette affaire où les habitants sont placés devant le fait accompli (35 millions de foyers seront concernés d'ici 2021). Le ton monte et les reportages sont nombreux, soulignant les méthodes utilisées par Enedis pour imposer le dit compteur. Bref, il arrive que les moutons de Panurge, si bien décrits par Rabelais, se rebellent face aux "salades" qu’on veut leur faire avaler au nom du fric, du pouvoir et de la rémunération des actionnaires...

Le nouveau compteur Linky est appelé à remplacer nos bons vieux compteurs bleus dont la plupart sont encore en état de marche
Sensibiliser les maires

Il y a quelque temps, Henri Sandillon et le comité anti-Linky ont adressé un courrier aux élus de Haute-Saintonge au sujet de ce compteur reconnaissable à sa couleur verte. Qu’un éminent praticien monte au créneau est courageux. Dans la région, chapeautée par Claude Belot l’éternel en poste depuis un demi-siècle, les maires de la Communauté de Communes s’alignent sur la position  du "patron" qui est favorable au compteur Linky. Etant proche du Syndicat d’électrification comme le sénateur pontois Daniel Laurent, ceci doit expliquer cela. Ainsi, lors de la réunion organisée à Saint-Germain de Lusignan voici quelques mois, aucun premier magistrat n’était présent ! On fait passer les anti-Linky pour des gauchos, écolos, un brin "zozos" qui refusent d’entrer dans la modernité connectée. Le fond de leur action est tout autre !

Les maires peuvent agir...
En ce qui concerne les compteurs Linky, certains pays sont moins enthousiastes que la France à son sujet : La Belgique, l'Autriche, la Lituanie, le Portugal les ont refusés et l'Allemagne ne les autorise que pour les grandes entreprises. Aux dernières nouvelles, Angela Merkel a la tête sur les épaules !
Officiellement, Linky entre dans la transition énergétique, c’est pourquoi, mandatés par Enedis, des sous-traitants ont entrepris de changer tous les vieux compteurs qui marchaient comme une montre depuis des décennies. Première anomalie : l’espérance de vie de Linky se situe entre 5 et 7 ans. Voici qui annonce la couleur.

Laissons la parole à Henri Sandillon : « Depuis quelque temps, circulent des courriers et des mails annonçant pour 2020, dans le sud de la Charente-Maritime, l’installation des compteurs Linky qui remplaceront les compteurs bleus dont la plupart sont encore en état de marche.
Face à cette démarche d’Enedis, présentée comme évidente et obligatoire, nous souhaitons attirer l’attention sur l’inquiétude grandissante des administrés qui s’interrogent sur la capacité ou l’incapacité de leurs élus de les protéger et de leur assurer des conditions de vie en accord avec le maintien de leur santé. L’élément nouveau, c’est que le compteur Linky est à la fois compteur et capteur, récepteur et émetteur de données. Il permet ainsi le recueil automatique et la transmission très précise à Enedis de données personnelles concernant les habitudes de vie. Pour assurer cette transmission, Linky utilise le CPL (courant porteur en ligne), générateur d’ondes électromagnétiques dont l’innocuité en matière de santé n’est pas démontrée. L’ANSES en dénonce le risque et insiste sur la nécessité d’études complémentaires.
Là où Linky est déjà installé, certaines personnes se plaignent de malaises et d’une sorte de syndrome clinique, l’hyper-électro-sensibilité. D’autre part, il semblerait que cette nouvelle technologie entraîne un surcoût de facturation à l’usager. En effet, la collectivité nationale devra assurer pendant des années le remboursement de la mise en place de ces nouveaux compteurs. Par ailleurs, un nouveau comptage de consommation est engendré par Linky : les unités de mesure changent, le compteur lui-même a sa propre consommation d’électricité qui s‘ajoute à celle de l’usager, alors que les anciens compteurs ne consommaient rien. Enfin, Linky disjoncte facilement. Il faut rehausser les puissances, ce qui enfle le prix des contrats, entraînant une majoration des factures d’environ 25 à 30% ».

Ajoutons à ce constat que le fameux compteur pourrait prendre feu. Plusieurs exemples ont été rapportés par la presse. L’origine des sinistres est bien sûr contredite par Enedis, mais des éléments incitent tout de même à la réflexion.



622 communes ont délibéré contre l’installation forcée du compteur Linky

Devenu un « pro » de la question, Stéphane Lhomme a fait une présentation détaillée qui comportait une revue de presse, locale et nationale. La liste des écrits est longue : augmentation des factures, vieux compteurs en vrac à recycler, Mamie malmenée par un sous-traitant (un cas parmi d’autres), et puis les hackers, plus intelligents que Linky, qui pénètrent les outils connectés et s’emparent des informations que fournit le compteur. Il y a aussi des détails cocasses : des appareils électriques qui s’allument sans raison, des coupures inopinées dans les quartiers - les uns ayant du courant, les autres pas - et une église qui doit choisir entre la lumière et le chauffage, le compteur disjonctant sans cesse. Dieu n'y peut rien !

Pugnace, Stéphane Lhomme est conseiller municipal 
de la commune de Saint-Macaire en Gironde
Les opérations se faisant à distance, certains craignent qu’en hiver, le fournisseur n’opère des délestages chez les particuliers pour alimenter les entreprises. Détail qui a son importance, c’est l’Allemagne - avec ses centrales à charbon si décriées -  qui fournit la France en électricité quand elle est en pénurie. Nos centrales nucléaires, âgées pour la plupart, ne sont plus suffisantes.
Autre nouvelle, la pose du compteur ne s’arrêtera pas là puisque le but de la manœuvre est d‘y associer des émetteurs radio Linky, le fournisseur (EDF) venant vous vanter les mérites du tout wifi. Ainsi, vous ne serez pas au milieu d’un champ de roses, mais d’ondes électro-magnétiques. Un vrai bouquet !

Bref, on peut refuser Linky. Les communes, qui sont propriétaires des compteurs (mission qu’elles ont souvent déléguée au Syndicat d’électrification), peuvent prendre des délibérations afin d'assurer la liberté de choix (622 à ce jour. La ville de Tours, par exemple, a agi en ce sens afin de garantir aux habitants la possibilité d'accepter ou de refuser ce compteur). De nombreux dossiers sont entre les mains du Tribunal administratif, preuve que le sujet mobilise.
La réunion s’est terminée par les questions du public. Une prochaine réunion devrait avoir lieu à Saintes où un comité a été créé.


 • Tous renseignements 

• Les propos du maire de Pons, Jean-Luc Dibar, remis en cause par un conseiller municipal, André Gasquet

Le maire de Pons ouvre la réunion et souligne sa "neutralité"
Venu accueillir les organisateurs, Jean-Luc Dibar, maire de Pons, a déclaré qu’il était « d’une bienveillante neutralité », ne souhaitant pas se prononcer sur les compteurs Linky. D’où le fait qu’aucune délibération n’a été prise en conseil municipal (le Préfet a déclaré qu'elle serait entachée d'irrégularité) , « chacun doit conserver son libre arbitre ». Et d’ajouter : « je proposerai à Enedis d’organiser une réunion publique afin de développer son argumentaire. Cette société souhaitait intervenir au sein du conseil municipal, j’ai dit non ». Après cette introduction, le premier magistrat a quitté la salle.
Lors du débat, les propos du maire ont été contestés par André Gasquet, conseiller municipal : « je regrette qu’il ne soit pas resté avec nous. C’est une question de politesse et de correction. Il n’a jamais été question du compteur Linky et d’Enedis au sein du conseil, sauf à indiquer la date de la réunion d’aujourd’hui. Aucun débat, ni vote sur une neutralité quelconque n'ont eu lieu ». Deux autres intervenants ont abondé dans son sens.
On peut sans doute comprendre la prudence de Jean-Luc Dibar dans cette affaire. Il est des circonstances où l’on préfère rester au milieu du gué.
Explication lors du prochain conseil municipal ?

L'intervention d'André Gasquet, conseiller municipal
• Questions réalistes sur le compteur Linky

• Questions soulevées par la Cour des Comptes (composée de personnalités dont on ne peut mettre en doute la clairvoyance), « le coût énorme de cette opération, un grand gaspillage pour le pays, une rentabilité exclusivement profitable à Enedis et un surcoût certain des factures des particuliers ».

• Une attitude très offensive d’Enedis, imposant son nouveau compteur Big Data et favorisant ainsi la prise de renseignements : une intrusion dans la vie des citoyens. Tout cela sans information, sans concertation. Certains habitants ont été carrément malmenés par les agents qui se montrent intimidants, annonçant des pénalités en cas de refus, des coupures d’électricité. Des méthodes surprenantes au pays des Droits de l’Homme…

Un débat animé a fait suite à la réunion
 • Un surcoût évident des factures

• Santé : Le profit financier d’Enedis oublie tout principe de précaution vis-à-vis des méfaits possibles du Linky, ondes susceptibles de provoquer de réelles pathologies dont les hyper électro-sensibles sont les révélateurs avancés. Dans les contrats signés jusqu'en mai 2014, Enedis s'engageait à ne pas dépasser les 50 Herz. Une norme tout à fait acceptable et sans danger. Mais la donne a changé. Aujourd'hui, ils utilisent des ondes électromagnétiques micropulsées qui émettent des fréquences dites G1 (entre 63.000 et 74.000 Herz). Des projets de G3 (300.000 Herz) et même de G5 (490.000 Herz) sont en cours. « Ces fréquences irradient dans les câbles et les appareils » explique l’association des Citoyens Eclairés. « Les études menées sur la dangerosité des ondes sont encore insuffisantes. Un récent rapport de l'Agence nationale des fréquences (ANFR) fait état de mesures réalisées en laboratoire, dans des logements où les expositions aux ondes sont bien plus fortes que celles annoncées par Enedis. On sait que la multiplication des expositions aux ondes - wifi, téléphones mobiles - engendre des malaises, des maux de tête, des troubles du sommeil, des difficultés de concentration, des palpitations cardiaques. Les enfants sont particulièrement exposés »…

  Une coupure de presse parmi tant d'autres

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