mercredi 14 février 2018

Saintes : L’héritage de nos ancêtres les Romains, amphithéâtre, mystérieux souterrain, rempart, arc de Germanicus, Thermes de Saint-Saloine

La valorisation du vallon des arènes apporte un éclairage particulier sur l’histoire de Saintes. En effet, après la conquête de ce territoire par les armées romaines au milieu du premier siècle avant J.C, la ville s’est rapidement développée pour devenir la première capitale de la province romaine d'Aquitaine portant le nom de Mediolanum. Alimentée par des aqueducs, elle était grouillante d’activités. D’imposantes structures ont été érigées. Parmi celles qui sont parvenues jusqu’à nous, l’amphithéâtre (du pain et des jeux), les thermes, le rempart, l’arc de Germanicus - qui marquait l’entrée dans la cité par sa rue principale, le decumanus maximus - et l’aqueduc. Temples et forum ont, quant à eux, disparu. Selon les historiens, cette agglomération comptait entre 10.000 et 20.000 habitants au IIe siècle de notre ère (25000 aujourd’hui). Malheureusement, sa prospérité connut un brutal coup d’arrêt avec les premières invasions barbares. Conséquence, un rempart fut édifié, ne protégeant plus qu’un périmètre de 16 hectares. Grandeur et décadence …
 

Des vestiges de la puissante Mediolanum sont encore visibles. Si vous aimez les balades, un parcours s’offre à vous, des arènes jusqu’aux thermes de Saint-Saloine. Suivez les guides, en l’occurrence Isabelle Oberson, directrice des affaires culturelles, et Murielle Perrin, animatrice en architecture et patrimoine. Seul témoignage fermé au public, le mystérieux souterrain de la maison Audiat (près des arènes) pour lequel les érudits émettent des hypothèses…
Frise d'un monument romain (musée lapidaire)
Murielle Perrin anime de nombreuses conférences

 • Que serait Saintes sans ses arènes ?


Sous des remblais durant une longue période, l’amphithéâtre de Saintes a été protégé...
Commençons par l’amphithéâtre, monument emblématique, qui occupe le devant de la scène avec cette question « gradins ou pas gradins ? ». L’avenir nous le dira.
Quelle que soit la suite des événements, entrer dans l’amphithéâtre, c’est remonter l’horloge du temps de 2000 ans. Inauguré sous le règne de l’empereur Claude, vers 40 après Jésus-Christ, le début de sa construction a vraisemblablement eu lieu à la même période que celle de l’édification de l’Arc votif de Tibère, appelé communément Arc de triomphe, dans les années 20 après J.C. La précocité de ces constructions de pierre, par rapport à la plupart des autres colonies romaines, s’explique par l’alliance instaurée à l’époque césarienne entre les troupes militaires romaines et les Santons, menacés d’être envahis par le peuple des Helvètes. C’est en relisant « la Guerre des Gaules » de Jules César, ouvrage cher aux latinistes, que l’on comprend combien cette architecture, dans un pays sans triomphe militaire, deviendra plus tard et au-delà du passage de la République à l’Empire, la représentation d’une gouvernance politique puissante. Miroir de la Grande Rome, les constructions de ses bâtiments, publics et de détente, font de la cité de « Mediolanum » un grand exemple de romanisation.


De cet important monument qui pouvait accueillir 15000 spectateurs, comptait 35 rangées de gradins et moult accès, ne reste que l’ossature. Toutefois, il conserve son côté "habité", de nombreux visiteurs percevant l’émotion que ressentaient les gladiateurs entrant dans l’arène, entre les portes des vivants et des morts. Cet espace symbolisait à la fois les goûts de l’époque (avec les réserves qu’on peut émettre aujourd’hui sur le contenu de certains spectacles) et un aspect spirituel gravitant autour de la fragilité de l’existence, entre lumière et ténèbres…

Le vallon des arènes
 • Derrière l’amphithéâtre, se trouve une importante nécropole qui a fait l’objet de fouilles. Dans tout l’Empire romain, c’est en Italie et en France qu’on trouve le plus grand nombre d’amphithéâtres.

• Mediolanum se « recroqueville », 
victime des invasions

Vestiges des remparts
Les hauts remparts, érigés pour se protéger des invasions, faisaient une boucle qui délimitait un périmètre se situant entre l’actuelle place du 11 novembre, secteurs de la Providence et ancien hôpital, le Cours national, les bords de la Charente, la place Blair avant de remonter. On aperçoit ce mur d’enceinte rue Bernard (près de la Providence) et plus bas, sur la place de Récollets (non loin de la cathédrale Saint-Pierre).
Le forum de Mediolanum se trouvait où est l’actuelle Providence. Cet emplacement de Saintes (belvédère du Site Saint-Louis) a toujours été un lieu stratégique où étaient situés les centres de gouvernance.
Les remparts ont été détruits à la fin du XVIIIe siècle. Sur les quais, sont apparus de superbes hôtels particuliers. Les fossés ont été comblés et le cours National est devenu, par la suite, la nouvelle grande artère de Saintes.

Derrière ces murs (actuelle Providence), se trouvait le forum de Mediolanum
Place des Récollets
Les remparts entouraient ce périmètre (carte de Jean-Claude Golvin)
• Alamans, Vandales, Alains… et Vikings
• Extrait du livre Charente-Maritime, d’Aunis et la Saintonge, des origines à nos jours :

Après la splendeur de Médiolanum aux premiers siècles de notre ère, suivent les invasions "barbares " dont les Alamans, Vandales et Alains. Plus tard, les Vikings sévissent dans la région durant l’été 844. En 845, ils lancent un raid au cours duquel périt Seguin, comte de Bordeaux, cependant que Saintes est détruite et pillée. Adémar de Chabannes décrit l’événement un siècle plus tard : « Seguin, comte de Bordeaux et de Saintes est capturé par les Normands et massacré. Saintes est incendiée et ses précieux trésors sont emportés ». Dès lors, l’Aquitaine est périodiquement attaquée.
L’expédition viking de 863 est particulièrement importante et meurtrière. Turpion, comte d’Angoulême, est tué en aval de Saintes. En 865, les annales de Saint-Bertin rapportent un combat victorieux livré par les Aquitains contre les Normands « établis sur la Charente ». L’historien André Debord a formulé l’hypothèse, interessante, que la base navale stable des Vikings dans la région était située à Taillebourg, dont la forme primitive serait «Trelleborg».
Le lieu présente des conditions idéales pour établir un port, à savoir une plage où l’on peut faire échouer les bateaux et rembarquer en profitant de la marée du jusant. Aux IXe et Xe siècles, le site était protégé par des marais côtiers et les masses forestières des deux rives de la Charente.
Les Vikings auraient quitté les lieux au Xe siècle. Cependant, on les vit reparaître sporadiquement dans l’ancienne Aquitaine jusqu’au début du XIe siècle.

A noter : Au IXe siècle, Saintes a été victime d'un tremblement de terre assez important, semble-t-il. En 1652, elle a connu une grave épidémie de peste.


• Souterrain mystérieux de la Maison Audiat (près des arènes)

La maison Audiat
Selon les recherches faites au fil des siècles, ce souterrain situé sur la pente nord du vallon proche du remblai Reversaux, a souvent été cité et exploré. Letelié le décrit : « il coupe l’arc de cercle que dessine la maison Audiat et traverse le mur de soutènement au niveau de la rue Audiat ». Des hypothèses ont placé le début de ce souterrain sur la colline de l‘ancien hôpital tandis que le géographe Claude Masse, sous Louis XIV, pense qu’il s‘agit d’un bout de l’aqueduc.

Maçonneries intactes
La Sauvagère voit en cette construction un moyen d’alimenter en eau les arènes lors de batailles navales (naumachies), spectacles appréciés du public. L’historien Bourignon souligne « qu’il est possible d’accéder à ce souterrain par un effondrement au dessus du coteau des arènes et le visiter sur 40 mètres de longueur ». L’abbé Lacurie en parle également, de même que les érudits du XIXe siècle que sont Charles Dangibeaud et Louis Audiat.
Aujourd’hui, le mystère n’a pas vraiment été éclairci (sauf que la maçonnerie romaine a traversé le temps, comme le montrent les photos). De nouvelles fouilles apporteraient-elles une réponse ?

Cheminées "fermées"
Un puits ?
De nombreuses interrogations et des époques successives...
• Qui était François Marie Bourignon ?

D’après la biographie saintongeaise de l’abbé Pierre-Damien Rainguet, on apprend qu’il est né à Saintes, en 1752, d’une famille d’artisans, s’appliquant dès sa jeunesse à l’étude des antiquités, que favorisait si bien sa ville natale par les nombreux monuments gallo-romains qu’elle possédait alors.
Bourignon ne tarda pas cependant à comprendre que, dépourvu de fortune, il lui importait de chercher un emploi plus lucratif que celui d’antiquaire.
Il se rendit à Paris pour y étudier la chirurgie. L’amour de la poésie l’emporta, et il s’appliqua, de concert avec quelques vaudevillistes, à la composition de petites pièces de théâtre qui lui assurèrent des triomphes faciles, mais sans beaucoup de profit.
Bientôt il rentra dans sa patrie sans avoir pris le temps de cultiver l’art de guérir, et se livra de nouveau à des recherches sur les antiquités de Saintes et des lieux environnants. Il établit, dans sa ville, un petit journal hebdomadaire intitulé : Affiches de Saintonge et d’Angoumois, qu’il sut rendre intéressant en y mêlant des articles scientifiques et littéraires. Plusieurs abonnés répondirent à son appel. La Révolution française étant survenue, Bourignon en embrassa les principes avec chaleur. Il fut nommé lieutenant-colonel de la garde nationale ; son journal devint dès lors l’écho des plus violentes déclamations républicaines.
Emporté par une ardeur peu commune, il parcourut les campagnes pour y prêcher les doctrines révolutionnaires, et il compromit, dans ces exercices forcés, sa frêle santé d’homme de lettres. On assure, de plus, que les mauvais traitements qu’il éprouva dans une commune, de la part de personnes opposantes et attachées à l’ancien ordre de choses, ne contribuèrent pas peu à son état maladif. Bourignon mourut au commencement de l’année 1793, victime de son enthousiasme démocratique.

Qu’aurait dit Bourignon, s’il eût prévu qu’un demi-siècle après ses importants travaux sur les antiquités saintongeaises, son pays eût détruit ou laissé détruire l’arc de triomphe de Germanicus, qu’il avait étudié avec tant de soin et dont il nous a conservé la double inscription dans son ouvrage ? Quels blâmes sévères n’eût-il point infligé aux projets barbares de ses concitoyens, et dont le plus inexplicable consiste à relever, au XIXe siècle, avec d’anciennes et de nouvelles pierres, un monument du Ier siècle ? Comme si l’on pouvait improviser des antiquités ! Vrais jalons de l’histoire, les monuments ne doivent-ils pas, pour parler à l’esprit des hommes, être contemporains des faits historiques qu’ils rappellent ? »…
• Source : Biographie saintongeaise - Pierre-Damien Rainguet - Paris - 1831

Quel dommage que ce pont, dont l'arc marquait l'entrée, n'ait pas été conservé...
• Louis Audiat (1833-1903) 

Il fut, entre autres, professeur de rhétorique et bibliothécaire-archiviste de Saintes. Valorisant la revue de l’Aunis et de la Saintonge, on lui doit de nombreuses recherches sur l’histoire de la ville. « Audiat était un grand bonhomme, bel historien et animateur hors pair d’une revue, dans une époque où partout régnait le ton de la polémique ; même si la fin de son parcours est incontestablement marquée par des excès en ce domaine (et que ses dérives de l’âge doivent interpeller ses héritiers que nous sommes tous), son œuvre reste. C’est là l’essentiel : il a créé une légende régionale et son personnage de grand érudit ombrageux en fait partie à part entière » écrit à son sujet l’ancien directeur de l’Académie de Saintonge, François Julien Labruyère.

Près de l'arc de Germanicus, le musée lapidaire est fermé pour des raisons de sécurité. Les petits éléments ont déjà été évacués vers la Trocante tandis que les blocs imposants y seront transportés à partir du 15 février. Un nouveau musée archéologique devrait être construit dans les années à venir.
• L’arc de Germanicus 
offert par Caius Julius Rufus


Classé au titre des Monuments Historiques en juillet 1905, l’Arc de Germanicus a été érigé en l'an 18 ou 19 pour l'empereur Tibère, son fils Drusus et son neveu et fils adoptif Germanicus. Sa construction a été financée par un riche citoyen, C. Julius Rufus.
« Il s'agit d'un arc routier à deux baies initialement bâti à l’arrivée de la voie romaine Lyon-Saintes (Lugdunum – Mediolanum), au niveau du pont romain sur la Charente (appelée Carentonus selon le poète Ausone au IVe siècle). Il fut restauré en 1666 puis, sur proposition de Prosper Mérimée en 1843, l'arc fut déplacé à quinze mètres de son emplacement pour des travaux sur les quais de la Charente. Il a été restauré en 1851 » expliquent les historiens.

Tel qu'il était avant d'être détruit au XIXe siècle
La dédicace sur l’attique est très abîmée pour la partie nommant l’empereur Tibère et son fils Drusus. La dédicace à son neveu et fils adoptif Germanicus, mieux conservée, permet de dater l’arc à l’année 18 ou 19 : elle a donné au monument sa dénomination usuelle. À Germanicus César, fils de Tibère Auguste, petit-fils du divin Auguste, arrière-petit-fils du divin Jules, augure, flamine augustal, consul pour la deuxième fois, salué imperator pour la deuxième fois.
Sous la dédicace, l’inscription sur l’entablement donne le nom du donateur C. Iulius Rufus, ainsi que son ascendance. Elle est répétée sur chaque face de l’arc. Ce qui se traduit par Caius Julius Rufus, fils de Caius Julius Catuaneunius, petit-fils de Caius Julius Agedomopas, arrière-petit-fils d’Epotsoviridius, inscrit dans la tribu Voltinia, prêtre de Rome et d’Auguste à l’autel qui se trouve au Confluent, préfet des ouvriers, a fait à ses frais cet arc.

• Sauvé par Victor et Prosper !

Une première restauration au XVIIe siècle...
L’arc a failli finir bien mal au XIXe siècle quand la municipalité a décidé de détruire le vieux pont dont il gardait l’entrée. De passage à Saintes, Victor Hugo tira la sonnette d’alarme, suivi de Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments Historiques. L’arc est sauvé en 1843 après des prises de position houleuses lors de réunions publiques (la mairie et les commerçants en particulier n’en voulaient plus !).
Bref, il est reconstruit, mais de façon peu minutieuse. Les pierres, déposées en vrac sur les bords du fleuve, n’ont pas été remontées telles qu’elles étaient assemblées initialement et de nouvelles ont été ajoutées. Il s’agissait, à l’époque, d’une installation temporaire. En 2018, l’arc est toujours là et il n’est pas question de déplacer cet honorable monument.
Seul reproche (personnel), un nettoyage un peu trop radical de l’ensemble a été effectué voici quelques années, lui donnant un aspect « Monsieur propre » qui n’est pas indiqué. La prochaine fois, il serait judicieux d’éviter ce genre de décapage, ne serait-ce que par respect pour les pierres vieilles de 2000 ans…

• Les thermes de Saint-Saloine

Mediolanum disposait d'infrastructures modernes dont des thermes (alimentés par l’aqueduc) que nous aurions sans doute plaisir à utiliser ! Nous devrons nous contenter des vestiges, à découvrir près du cimetière Saint-Vivien. Contrairement aux siècles obscurs suivants où la propreté était accessoire, les Romains étaient raffinés et le bain faisait partie d’un véritable rituel.
Lorsque les premières invasions contraignirent la population à se retrancher derrière une enceinte défensive, des quartiers entiers furent abandonnés. La plupart des bâtiments publics furent alors réaffectés. Les thermes devinrent une église, destination inattendue qui les sauvèrent en partie de la destruction…
Le site des thermes de Saint-Saloine est classé monument historique depuis le mai 1904.


Vestiges du caldarium : Du bâtiment d'origine, ne subsistent que quelques pans de mur présentant des niches de soutènement, vestiges du caldarium (partie des thermes où l'on pouvait prendre des bains chauds). Quelques pierres témoignent de l'église Saint-Saloine établie ultérieurement. Endommagé au XVIe siècle, ce sanctuaire a été abandonné et détruit.
Des fouilles ont permis de retrouver de nombreux sarcophages antiques et médiévaux dans le périmètre entourant l'ancienne église, prouvant la transformation du site en nécropole durant l'antiquité tardive et le haut Moyen Âge.


• Au XIXe siècle, un couple de commerçants (propriétaires du terrain), les Maraud-Bertaud, ont  réutilisé d'anciens sarcophages pour leurs propres funérailles. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !

Un sarcophage réutilisé !
• L'Aqueduc 
(à découvrir lors des journées du patrimoine)

Outre les parties souterraines, des vestiges sont visibles au golf de Saintes
 • Près de Royan, Barzan était-il le fameux Portus Santonum de Mediolanum ? En tout cas, la ville, qu’on appelle Noviogerum ou du Fâ, était vaste, disposait d’entrepôts, de thermes et d’un théâtre…

Maquette des thermes de Barzan
© PHOTOS NICOLE BERTIN

1 commentaire:

Simplet a dit…

Saintes, ville patrimoniale ou dynamique ?

Quel beau voyage à travers le temps et l'espace. Si besoin était, voilà qui plaide en faveur de la création d'un parcours touristique à Saintes aux antipodes de cette idée complètement anachronique d'installer de misérables "gradins" dans l'amphithéâtre, l'un des sanctuaires les plus symboliques de notre cité.

Tout le monde est unanime pour dire que ce monument est en lui-même LE spectacle. Le dénaturer, voire le détruire, serait un drame, une malédiction digne du plus bel opéra. À l'instar d'un Louis Audiat à l'esprit bien plus ouvert qu'un presque usurier insipide, je dirais qu'il serait criminel de persister dans une entreprise aussi stupide. L'analogie avec la mairie et les marchands du XIXè siècle qui ne voulaient plus de l'Arc de Germanicus, est frappante. Si un empire chasse l'autre, le pouvoir et la spéculation demeureront toujours comme larrons en foire. La preuve, ils sont en train d'entreposer nos vieilles pierres dans une ancienne... brocante ;-)

Aujourd'hui, le "soft power" essaye de nous embrouiller avec sa "réalité virtuelle" (oxymores). C'est dire si le niveau baisse. Comme l'a fort bien souligné la Présidente de l'Office du Tourisme, les émotions que tout un chacun peut ressentir dans un lieu comme les arènes, ne peuvent appartenir qu'au vécu. Il se trouve que Saintes la bien nommée possède plusieurs endroits comme celui-ci chargés de mémoire à la croisée de chemins empruntés autrefois par des pèlerins, mais aussi des envahisseurs.

Peut-on considérer que les visiteurs de l'amphithéâtre, le deuxième lieu le plus visité du département (45000 par an), sont des "envahisseurs" ? Peut-on les cantonner en ce seul lieu ? Le mot tourisme étant tiré de tour, ne ferait-on pas mieux de leur faire suivre ce parcours dans le temps et dans l'espace en leur racontant non pas des histoires, mais l'Histoire de notre ville et de ses environs sur 2000 ans et plus ? Nous pourrions même convoquer les historiens pour qu'ils se mettent d'accord sur le cas des Helvètes, par exemple, sachant qu'on n'est pas obligés de prendre la version de l'ennemi pour argent comptant.

Bref, de quoi alimenter bien des conversations, à condition cependant de s'ouvrir aux autres et d'apprendre ce que signifie le mot accueil. Mais ça, c'est une autre... histoire.

Merci.