lundi 19 février 2018

La Palu : Aux beaux jours, une base de loisirs près du centre ville de Saintes

Dès la belle saison, l’objectif de la municipalité est d'ouvrir à La Palu une base de loisirs, où la nature sera offerte au visiteur à quelques encablures de la ville. S’y amuser, s’y adonner à des activités, s’y restaurer, s’y baigner (avec plage prévue dans une seconde phase de travaux) et apprendre à respecter Dame Nature. Le maire, Jean-Philippe Machon, croit en ce ballon d’oxygène qu’il veut aménager rapidement. Jeudi dernier, in situ, il a dressé les grandes lignes de son projet.

Projet d'aménagement de La Palu

Rendez-vous à la prairie de La Palu. Une zone verdoyante où l’ancien maire, Michel Baron, avait fait aménager un plan d'eau avec une île plantée d’arbres (officiellement « canal de dérivation de la Charente »). C’est là que Jean-Philippe Machon présente son projet d’aménagement. Malgré le temps tristounet, la  "fagnasse" qui colle aux chaussures et un ciel aussi bas que le plat pays des chansons de Jacques Brel, l’environnement conserve son aspect verdoyant tandis que les bosquets, aux dires de témoins goguenards, le seraient tout autant. Chut, on ne vous dira pas pourquoi, mais si les perspectives du premier magistrat se concrétisent, elles pourraient changer quelques coutumes et usages en cours. Allez, on rigole !

Jean-Philippe Machon , maire de Saintes
Un espace verdoyant
Une base de loisirs

L’objectif poursuivi par la municipalité sera de concilier l’aspect ludique à la découverte de l’environnement, permettant aux familles de profiter d’un lieu de détente accessible, ce qui fait précisément son attrait. En effet, il suffit de dix minutes, de la place Bassompierre (où se trouve l’arc de Germanicus) pour s’y rendre en longeant le fleuve. Certains connaissent déjà cette prairie, vont y faire leur jogging ou promener leurs chiens.
Si une Maison de l’Ecologie y est prévue en 2019, des prestations seront proposées dès la belle saison avec des activités sportives (base nautique, kayak, paddles, pédalos), tir à l’arc, jeux pour les enfants, fitness, visites guidées nature, théâtre de verdure, sans oublier guinguette, espace de restauration, possibilité de pique-nique et animations.
Des partenaires ont été retenus, dont l’association Kayak et Nature de Mornac-sur-Seudre, Week N Go et la société Petite Lune qui encadrent à la Rochelle la Belle du Gabut. « Il s’agit de mettre à disposition des Saintais un coin agréable, proche de chez eux » explique le maire, soucieux d’offrir à ses administrés des endroits où ils pourront se retrouver « comme à la campagne » sans être obligés de parcourir de longues distances. Lire un bouquin au bord de l’eau, sous le soleil, voilà qui peut agrémenter une journée !

Le périmètre retenu n’est pas classé en zone Natura 2000. Non loin, la partie protégée abrite encore des râles des genêts et des tortues cistudes. La "subtilité" sera de bénéficier des structures proposées sans pour autant déranger la faune et la flore.
Toute proche, l’avenue de Saintonge fera l’objet de travaux conséquents d’août prochain à octobre, aux abords de la Palu précisément. Le but est d’en faire un boulevard urbain avec vitesse limitée, en dégageant des voies pour cyclistes et piétons.

Le projet de la Palu a été confié au cabinet d’études Horwath. L’ouverture de la première tranche aura lieu avant les vacances d'été. « Qu’une zone naturelle soit aussi proche du centre est rare » rappelle le premier magistrat.


Aux côtés de Jean-Philippe Machon, étaient présents différents prestataires dont Patrice Galéa, directeur de Week'N Go, entreprise qui conçoit, construit et exploite des lieux culturels éphémères et permanents à Paris et à la Rochelle, 
la société Petite Lune, l’association Kayak et Nature.

Des questions toutefois

Il n’en reste pas moins que ce projet suscite des commentaires... même s’il est réalisé en partenariat avec Nature Environnement 17, la Ligue de Protection des Oiseaux, les Pêcheurs Saintongeais et la Fédération départementale de pêche. Dans ce secteur, se trouvent d’anciennes décharges, présence qui inquiète les écologistes. Des sondages dans le sol, à 4 mètres, seront effectués.
Une somme de 350.000 euros a été débloquée pour la première tranche du projet. La Maison dédiée à la nature, dans un second temps, « ouvrira la voie à la modification du PLU » estiment les observateurs. A la question : « n’aurait-il pas été plus judicieux de faire un tel aménagement du côté du Courbiac où des installations existantes pourraient être réinvesties ? », le maire estime que La Palu est plus intéressante. Toutefois, le périmètre du camping ne serait pas abandonné pour autant.
A suivre…


A dix minutes de la place Bassompierre
Une jolie balade en bordure de Charente
Elle est pas belle, la vie !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

L' idée est bonne, ça fait longtemps que j' attendais ça. Beau projet qui j' espère se réalisera.

Encelade a dit…

L'affirmation selon laquelle le périmètre retenu n'est pas en zone natura 2000 est fausse.
La carte de la zone classée peut être trouvée sur le site de l'INPN, le code du classement est le FR5400472.
On voit difficilement comment installer des kayaks sans entrer dans la zone classée.

Il ne faut pas oublier que les abords d'une zone natura 2000 sont aussi protégés que la zone elle-même si les activité qui y ont lieu peuvent l'impacter. C'est une limite floue ou plutôt "intelligente" qui n'ignore pas que les nuisances ne s'arrêtent pas aux limites administratives. Contrairement aux nuages radioactifs qui, eux, sont polis.

Simplet a dit…

Comme je l'ai déjà dit, je n'irai me baigner dans ce cloaque (le canal de dérivation de la Charente à Saintes) que lorsque le Maire aura montré l'exemple... Et encore, je ne suis pas sûr de pouvoir tenir parole.

Tout ce site est construit sur d'anciennes décharges de déchets militaires, électriques et tout-venant. Un jour, un incendie s'est déclaré dans ce tas d'ordures. Ça a duré plusieurs semaines. C'est dire la taille et le contenu de la poubelle. Il faudra encore des décennies d'écoulement des eaux pour nettoyer ce merdier dû à la négligence de nos ancêtres qui, au nom du progrès, prenaient les rivières et les fleuves pour des dépotoirs. Mais faisons nous mieux aujourd'hui avec nos rejets d'usines en aval et les débordements de la station d'épuration en amont de la ville, sans parler de la pollution due aux traitements agricoles ?

Certes, des baignades sont autorisées à Chaniers et à Port-d'Envaux. Il paraît que la qualité de l'eau y est compatible avec la baignade. Nous pourrons toutefois tenir M. Machon pour personnellement responsable de l'éventuelle contamination de personnes mal informées du danger sanitaire que représenterait cette base nautique si elle devait être autorisée et ouverte à La Palu. Quant aux pêcheurs, demandez-leur ce qu'ils font du poisson qu'ils attrapent ?

Qu'on ne s'y trompe pas, nous ne sommes pas contre un projet de ce genre, mais pas à cet emplacement. Nous avons suggéré de le recentrer et de l'installer là où se trouvait la piscine olympique, entre le port Larousselle et Courbiac, à proximité du camping municipal. En terme d'animation estivale et de navigation se serait idéal. La Palu doit être réservée à la flore et à la faune sauvage et notamment les oiseaux. Un parcours ornithologique (au sec) pourrait y être organisé pour les observer à distance depuis la rive droite du canal, sans les chasser.

M. Machon n'a pas beaucoup vécu à Saintes. Ni le bureau d'études chargé de ce projet, ni les intervenants sélectionnés pour l'animer ne sont saintais. À qui fera-t-on croire qu'aucune entreprise locale n'était en mesure de travailler à un tel projet en toute connaissance de cause ? Comme pour les arènes, nous sommes arrivés à la conclusion que le véritable but de l'opération se situe ailleurs.

Enfin, croit-on résoudre de la sorte les problèmes économiques, sociaux et écologiques de notre territoire en singeant une économie résidentielle et touristique comme celle de Royan sans en avoir les atouts. Saintes a bien d'autres atouts à faire valoir pour attirer du monde et pas seulement durant trois ou quatre mois en été.

En premier lieu, sa population, son histoire, sa qualité de vie et ses voies de communication, y compris au niveau de l'information qui reste à développer autrement qu'avec des gadgets. Pour cela, encore faudrait-il disposer d'une vision à moyen et à long terme et se donner les moyens de ses ambitions.

Merci.

Anonyme a dit…

point virgule dit:
Il existe des moyens de détection en plongée. Après avoir été une décharge militaire, il serait bon de connaître les effets éventuels des fond du site de la Palu. Cela permettrait de déterminer si les risques 'ou non), sont compatibles avec le projet complet. Sinon, nous allons vers un investissement important sans bénéfices réels pour les populations Saintaises.
Même si la ballade est belle de ce coté de La Charente, il n'en reste pas moins vrai que le site entre le port Larousselle et Courbiac ne démérite pas de ce charme non plus !