Passion patrimoine/Semussac : La renaissance du Château de Didonne

Ou comment deux passionnés Pierre Villard et Vincent Bouwmeester ont redonné vie au château de Didonne en y aménageant un hôtel (et bientôt un restaurant)

En toute grande entreprise, il faut un déclic, voire un coup de foudre : Pierre Villard et Vincent Bouwmeester l’ont eu en découvrant le château de Didonne situé sur la commune de Semussac, à une dizaine de kilomètres de Royan en Charente-Maritime. Respectivement magistrat et gestionnaire d’entreprises pharmaceutiques, ils n’ont pas hésité à s’investir dans un nouveau projet. Parce que la demeure, stylée, se prêtait à une renaissance, elle dont l’histoire est déjà longue, du célèbre marquis de Senecterre à Paul Firino Martell, des coopératives agricoles à la famille Rabaud qui l'avait transformée en fêtes et cérémonies.
Les deux hommes se sont mobilisés pour que cet édifice, qui nécessitait d'importants travaux, puisse retrouver élégance et ambiance chaleureuse. Plusieurs années ont été nécessaires depuis l’achat de la propriété en 2010.

Vincent Bouwmeester dans le grand salon où l'on remarque trumeau et boiseries du XVIIIe

Leur vœu est aujourd’hui exaucé, l’hôtel ayant ouvert ses portes le 17 août dernier. Outre l’accueil qui possède des tapisseries d’Aubusson remarquables et le grand salon, dix chambres ont été aménagées au rez-de-chaussée et à l’étage. Cossues, elles possèdent chacune un charme particulier. La décoration, minutieusement étudiée, crée une ambiance où passé et présent se conjuguent. L’histoire s’écrit en filigrane sur les murs tandis qu’au dehors, le parc et l’horizon révèlent des paysages et des lumières si chers aux artistes.
Les éléments d’architecture du château ont été conservés - boiseries et cheminées des XVIIIe et XIXe siècles - ainsi qu’une magnifique rampe en fer forgé.

L'hôtel compte dix chambres (avec petit déjeuner)

Magnifique rampe d'escalier

L’ouverture d’un restaurant est prévue en 2019. « Nous sommes à la recherche d’un chef cuisinier. Pourquoi pas une femme ? » souligne Pierre Villard. Entièrement refaite, la cuisine est rutilante !
Les prix ont été étudiés pour permettre à une large clientèle de séjourner à Didonne. Les premiers clients étaient ravis tant par la prestation (confort, calme) que le cadre.
Quel plaisir de partager une demeure historique et flâner dans le parc qui possède l’un des plus anciens tulipiers de France (il aurait 200 ans) ainsi que des cèdres du Liban et l’Himalaya ! Un endroit idéal pour se poser, se reposer, imaginer, se ressourcer en pleine nature... non loin des plages de la côte atlantique.

Le parc devant la terrasse

• Le château de Didonne valorise deux pineaux de qualité : Domaine du Bouquet (Jarnac-Champagne) et Les Grandes Jouberteries (Véreuil en Charente)

La réception où l'on peut admirer des tapisseries d'Aubusson

Détail d'une cheminée

En décoration, de nombreuses photographies ont été réalisées par Vincent Bouwmeester qui rend ainsi hommage à son pays natal, la Hollande !

Château de Didonne : Un peu d'histoire...

Construit durant la première moitié du XVIIIème siècle, le château de Didonne était la résidence de campagne du marquis Jean-Charles de Sennecterre, devenu Maréchal de France en 1757. Après une vie militaire bien remplie, il mourut à Didonne le 23 février 1771 à l’âge de 85 ans, laissant un fils. Ce dernier n’ayant pas de descendant masculin, le domaine fut légué à sa fille Marie Charlotte d’Armentières. À la Révolution, la propriétaire connut une destinée tragique, ayant la tête tranchée par les Révolutionnaires.
Le Château de Didonne fut alors vendu comme bien national au citoyen Étienne Raboteau, négociant de Bordeaux, pour la somme de 295 339 livres et 16 sols.
Par la suite, il changea souvent de main (MM Lambert et Boyer, Alfred de la Grandière, maire de Royan, MM. Cocq, Delézinier, banquier à Cognac).
Après la première Guerre mondiale, le propriétaire de l 'époque, Paul Firino-Martell, fit de Didonne une vaste exploitation calquée sur le modèle américain (modernisation des outils, nouvelles cultures comme le maïs). Il ajouta d'immenses bâtiments auxiliaires, dépendances et maisons destinées au personnel (en bordure d'allée).
En 1979, le domaine devint une coopérative agricole, dont de nombreux habitants se souviennent, avant d’être acquis par M. et Mme Rabaud de Limoges. Ils transformèrent le château en chambres d’hôtes pour réunions de famille.
Aujourd'hui, entièrement restauré, c'est un hôtel de charme de dix chambres.