Après la récente disparition de l'ancien maire de Chevanceaux, Gilbert Festal, et aujourd'hui celle de Claude Augier, la classe politique de Haute-Saintonge est en deuil.
Claude Augier décoré par Dominique Bussereau en présence de Claude Belot |
En mai 2011, Claude Augier, ancien maire et conseiller général de Montendre, avait été promu officier de l’Ordre national du Mérite. Retour sur cet évènement :
Dimanche dernier, le conseiller général de Montguyon, Francis Savin, a choisir d’offrir à Claude Augier, « son mentor et ami de toujours », l’un de ces souvenirs inoubliables qui comptent dans une existence. Organiser la remise de l’Ordre de Mérite par exemple.Cette cérémonie peut se dérouler de différentes manières : d’une façon solennelle, mais froide, ou bien en petit cercle, entouré d’amis. Claude Augier, dont le nom est intimement lié à la ville de Montendre, a préféré l’intimité, parce qu’elle fait chaud au cœur et qu’après une vie bien remplie, on sait finalement où se situent les fraternités. Il y avait donc une belle affluence à la Bernetterie, propriété aux bosquets de verdure située à l’entrée de Saint-Pierre du Palais. Un havre tranquille et verdoyant, en terre saintongeaise. De nombreuses personnalités avaient répondu présent dont Dominique Bussereau, président du Conseil général, et son épouse Martine, Françoise et Jean-Claude Beaulieu, député, Claude Belot, sénateur maire de Jonzac. Tous étaient venus pour saluer un homme discret, mais ô combien efficace, qui a perpétué la tradition en prenant les rênes de la fonderie familiale.
Fondeur à 17 ans
Dominique Bussereau rappela le parcours de Claude Augier, petit-fils et fils de fondeurs. Son grand-père, Julien, était compagnon du Tour de France. Il s'installa à Montendre en 1910, y créant une petite fonderie. Le père de Claude Augier en hérita en 1950. Il la dirigea peu de temps, la mort l’emportant deux ans plus tard. À 17 ans, Claude Augier se retrouva à la tête d’une structure de sept salariés. Aujourd’hui, on dirait « il est trop jeune, ce n’est pas possible ». À cette époque, on ne se posait guère la question. On était capable ou pas !
Encouragé par sa mère, le jeune homme releva le défi. En 1966, il porta sur les fonts baptismaux "les fonderies Augier" qui se rapprochèrent, en 1975, de la fonderie Gaudin de Saintes, forte de douze salariés. Les deux établissements fusionnèrent en 1981.
Montendre produisait les petites pièces, Saintes les plus importantes, qu’elles soient en fonte, bronze ou aluminium.
Claude Augier prit sa retraite en 1996. C’est un investisseur de Haute-Vienne qui racheta son entreprise. Conséquence, il n’y a plus de fonderie en Charente-Maritime. Encore un métier qui disparaît…
Une certaine idée de Montendre
Parallèlement à sa vie de chef d’entreprise, Claude Augier s’est investi dans la vie politique et le développement de Montendre. Le tourisme, les villages de vacances, c’est lui ! Sans parler de son engagement auprès de Logis et Auberges de France.
Conseiller municipal en 1965, il est élu maire en 1971 et conseiller général de 1985 à 1992. Il siège au sein de différentes commissions, expansion économique, aménagement du territoire, développement touristique : « grâce à ton dynamisme, ta détermination et ta compétence, tu t’es acquitté brillamment de tes nombreuses et lourdes tâches. Toujours d’humeur égale, tu connaissais bien tes dossiers que tu as défendus avec ténacité. Ton action s’accorde parfaitement avec tes convictions personnelles » souligna Dominique Bussereau. Ce qui n’empêche pas Claude Augier d’avoir « un caractère résolu ». Actuellement, il est membre du conseil d’administration de la Maison de retraite des Trois Monts qui réunit Montendre et Montlieu.
C’est avec émotion que Claude Augier reçut sa distinction. Dans son allocution, il rendit hommage à son grand-père né en Corrèze, issu d’une famille nombreuse. À cette époque, on partait avec son baluchon faire le Tour de France : « ses pas l’ont conduit à Montendre, à la fonderie Larvoire ». Après la guerre, il retrouva ses activités de fondeur, aidé par Pierre Dumas et Marcel Cathelineau. Il n‘a jamais baissé les bras. Quand le père de Claude Augier est décédé, c’est encore Marcel et Pierre qui ont encadré Claude dans son apprentissage. « J’ai fait un métier que je n’ai pas choisi, qui m’a été imposé par la vie » avoue l’intéressé. Il a fait face avec dévouement et courage, parce qu’il n’était pas question d’agir autrement. La politique, par contre, était un engagement, une sorte de vocation. Il a concilié les deux et ne regrette rien.
Qu’il devienne officier de l’Ordre du Mérite est une reconnaissance… “méritée“ ! Il remercia de leur présence ceux qui l’entouraient et bien sûr Francis Savin, le maître de cérémonie, qui vient d’être nommé rapporteur général du budget au Conseil général. Cette rencontre se termina par le verre de l’amitié. Une façon sympathique de se remémorer « le jour bien arrosé » où, avec Claude Belot à Bordeaux, ils avaient dignement fêté l’obtention du brevet de pilote radio. C’était dans les années soixante. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et les avions ont volé, mais l’entente cordiale est restée la même !
Claude
Augier est un homme de bonne compagnie, qui comprend la vie et
pourrait, comme son successeur à la mairie de Montendre, prôner
l’humanisme et la tolérance. Fait chevalier de l’Ordre du Mérite en
août 1987, Claude Augier a été promu officier dimanche 24 avril dernier.
Claude Augier et Francis Motard |
• Une distinction peut en cacher une autre :
Le docteur Jean-Claude Beaulieu, vice-président du Conseil général, ancien député, a été nommé Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur au titre de la promotion de Pâques 2011. Félicitations.
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