mardi 18 juin 2019

Chevanceaux : les obsèques de Gilbert Festal seront célébrées jeudi 20 juin

Conseiller général de la Charente-Maritime de 1998 à 2011 et maire de la commune de Chevanceaux de 1995 à 2014, Gilbert Festal nous a quittés dimanche à l'âge de 71 ans, victime d'une inexorable maladie. Ses obsèques seront célébrées jeudi 20 juin à 14 h 30 en l'église de Chevanceaux. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille.

• En février 2014, Gilbert Festal, qui ne souhaitait pas se représenter aux Municipales, avait répondu à nos questions, évoquant ses choix, son expérience d'élu au cœur du Sud Saintonge et ses attentes au sein du vaste territoire de la Communauté de Communes de Haute Saintonge. 
Retour sur cet entretien :

Gilbert Festal : «  Les maires attendent plus de services de la part de la Communauté de Communes de Haute-Saintonge  » 

 

Élu pour la première fois en 1983 dans l’équipe de Louis Joanne, Gilbert Festal a effectué trois mandats de maire de Chevanceaux, une commune qui a changé de physionomie depuis vingt ans. Dans quelques mois, il quittera cette fonction pour d’autres horizons. 

Gilbert Festal à la mairie de Chevanceaux
Le nom de Gilbert Festal est intimement lié à la commune de Chevanceaux. Elle l’a accueilli après ses études de pharmacie quand il a choisi de s’installer dans le canton de Montlieu. À cette époque, le docteur Louis Joanne, qui a laissé d’excellents souvenirs dans les mémoires, conduisait cette bourgade aux allures rurales. Enfin, pas tout à fait car elle était traversée à longueur d’année par des hordes de camions et des files de voitures empruntant la fameuse Nationale 10. L’été, lors des départs en vacances, les bouchons de Montlieu la Garde, résultant de feux tricolores, étaient célèbres. La radio s’en faisait même l’écho !
Gilbert Festal se souvient de ces temps pionniers où la vie n’était pas aussi trépidante qu’aujourd’hui. Entré dans le conseil municipal de Chevanceaux en 1983 « en tant qu’adjoint », il a tout naturellement été élu maire quelques années plus tard, en 1995.
En 2014, il passera le flambeau à l’âge de 66 ans. Alea jacta est ! La commune dépassant les 1 000 habitants, elle votera pour la première fois à la proportionnelle. Un vrai changement ! «  Dans le prochain bulletin, nous expliquerons aux électeurs comment ils devront procéder. Ceux qui pratiquent ce sport national qu’est le panachage vont être déçus  ». Cette réflexion ne vient pas sans raison. En effet, Gilbert Festal a connu des époques un peu mouvementées dont une élection, en 1989, qui s’était terminée devant le Tribunal administratif au motif d’irrégularités : «  Les plaignants ont été déboutés, mais lorsque quatre élus de cette liste adverse nous ont rejoints au sein du conseil, le climat était tendu. Je n’aime pas les situations conflictuelles. C’est pourquoi, par la suite, j’ai toujours cherché à pratiquer l’ouverture pour éviter que de tels affrontements se reproduisent. Idem pour les associations où des rivalités altéraient la bonne ambiance  ».
Par la suite, le soufflé est retombé, ce qui n’empêchait pas l’expression de la démocratie dans une ambiance (plus) apaisée ! L’élection de mars  2014, il la suivra en observateur, mais avec attention. Neuf conseillers se représentent dont quatre femmes. La recherche de trois autres candidates est en cours. «  Pourquoi je ne brigue pas un nouveau mandat ? Depuis la mort brutale de mon frère qui était élu en Charente, j’ai donné un autre sens à mon existence. J’ai d’abord arrêté le Conseil général qui est devenu une structure dont les fonds vont principalement au social. 60 % de son budget y sont alloués. Autrefois, par exemple, le budget des routes était de 45 millions d‘euros, il est à 25 actuellement  » souligne l’élu.

 La déviation a changé la vie des habitants 

 Comme Mirambeau, victime de la RN 137, Chevanceaux a longtemps été ‘‘coupée’’ par un axe à forte circulation. Si certains commerçants trouvaient cette proximité fructueuse, d’autres ne la vivaient pas bien. Le bruit, en particulier, était désagréable, sans compter le danger et les accidents, parfois mortels, qui pouvaient découler du trafic. «  Nous avons réfléchi à la déviation dès 1985. Elle a été inaugurée fin 1988. Enfin, on pouvait discuter devant sa porte et se réveiller sans entendre le ronflement des moteurs. À partir de ce moment-là, nous nous sommes penchés sur l’aménagement du bourg  ». Il en avait besoin car tout y était gris, les façades, les jardinières, l’air du temps et même les trottoirs, en piteux état.
Deux plans de références se sont succédé. «  Dans le bourg, il n’y a pas un bâtiment qui n’a pas été refait. L’église a été rénovée également ». Le conseil a pris un soin particulier à transformer Chevanceaux en commune agréable, privilégiant autant le cœur de ville que les entrées. Elle a d’ailleurs été distinguée par le jury des Maisons Fleuries qui l’ont jugée suffisamment attrayante pour la récompenser. Ont suivi les écoles, la construction d’un gymnase, la réhabilitation des espaces publics et des différents accès. « Il a fallu deux périodes de dix ans, de 89 à 98, et de 98 à 2008 pour mener à bien ces projets  ».
Des entreprises se sont installées dont Zodiac, une carrosserie industrielle, les Ets Cabannes, soit quelque deux cents emplois « sans l’aide de la CDCHS » ! Une maison de santé est en création qui accueillera deux médecins, deux kinésithérapeutes et deux infirmières. «  Depuis longtemps, je pressentais la pénurie de généralistes. J’en avais parlé à des responsables départementaux qui ne semblaient pas s’en alarmer. Maintenant, ils en ont conscience et nous faisons tous des efforts pour attirer des médecins en zone rurale. Ce n’est pas facile car les étudiants en médecine préfèrent faire des spécialités et s’installer en ville. Personnellement, je suis à la recherche d’un nouveau praticien. Je pense que je vais le trouver !  ».

« Pour nous, ce redécoupage est catastrophique » 

 Comme les maires du canton de Montguyon, désormais baptisés "les maires du Sud ", Gilbert Festal estime que le redécoupage des cantons est catastrophique. Il était d’ailleurs à La  Rochelle le 24  janvier dernier (parmi les 400 maires présents). «  On s’attendait à rejoindre Montguyon, mais pas le canton de Montendre. D’ailleurs, notre représentation sera moindre. De trois conseillers généraux, nous aurons deux conseillers départementaux. Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’avenir du Sivom qui regroupe 12 communes. Il reçoit la participation financière de certaines communes de Montguyon, utilisatrices du centre de loisirs dont le fonctionnement s’élève tout de même à 45 000 euros  ».

Le maire de Chevanceaux aurait souhaité une proximité plus grande de la CDCHS auprès des communes en assumant des compétences telles que l’enfance jeunesse et le tourisme. «  Or, en dehors des ordures ménagères, le président Belot privilégie l’investissement, c’est-à-dire des grands projets structurants, au fonctionnement. Je ne suis pas contre les grands projets à condition qu’ils aient un réel impact économique. J’ai calculé que les contribuables de Chevanceaux, via les différents impôts locaux, foncier bâti, habitation, versent 194000  euros par an à la CDCHS. Dans ces conditions, elle peut effectivement avoir des ambitions, mais le contexte actuel fait que le devenir de certaines structures cantonales suscite des interrogations  ». 

Vous l’avez compris, Gilbert Festal ne partage pas toutes les orientations prises par la CDCHS dont il a démissionné en mars  2009. Lors d’une réunion de bureau, un différend avait surgi quant à la montée en puissance de la taxe sur les ordures ménagères, d’où son retrait du "Parlement de Haute-Saintonge ". «  Sans aller bien loin, en Gironde, il existe des CDC qui aident les communes. Notre bassin de vie n’est pas Jonzac. Pour preuve, nous allons à Jonzac, 30  km, en trente minutes, à Saint-André-de-Cubzac, 33 kilomètres en 20 minutes et à Bordeaux Lac, 50  km, en 35 minutes. Quant à Montguyon, elle est à égale distance entre Jonzac et Libourne. Il y a des réalités de terrain à prendre en compte  ». 

Ces questions, qui sont importantes, seront traitées par ses successeurs. Bientôt, Gilbert Festal se consacrera à d’autres activités. Outre les joies familiales et sa propriété viticole de Gironde, il s’adonnera à son sport préféré, la randonnée. Passionné par la montagne, il a gravi le Mont Blanc en 1993 ainsi que d’autres sommets tout aussi mythiques, dont le Kilimandjaro (en huit jours). Il a une préférence pour le Cervin, une beauté au cœur de la Suisse.
De l’arène politique aux grands espaces, il n’y a qu’un pas !

Gilbert Festal au sommet du Kilimandjaro !

1 commentaire:

Unknown a dit…

Article intéressant et informatif, je suis arrivé dans le sud Saintonge en 2018, et cette courte biographie politique me permet de mieux connaître les figures qui ont compté dans ce bassin de vie dont Gilbert Festal. Ces témoignages sont utiles et importants, ils ont même une valeur historique félicitation et merci. Jean-Luc Blois