lundi 6 janvier 2025

Académie de Saintonge : Eric Depré reçoit la médaille de la ville d'Aigrefeuille

Samedi dernier, la ville d'Aigrefeuille a remis la médaille de la ville à Eric Dépré en l'honneur de ses travaux et de son élection à l'Académie de Saintonge. La cérémonie, très sympathique, s'est tenue dans la salle municipale en présence de Sylvie Marcilly, présidente du Département, Catherine Desprez, vice-présidente et maire de Surgères, Gilles Gay, maire d'Aigrefeuille, Marie Dominique Montel, directrice de l'Académie de Saintonge et Christine de Ponchalon, secrétaire. Ces dernières ont transmis au "médaillé" les félicitations des membres de l'Académie.

Eric Depré (au centre de la photo), responsable des collections nationales des semences et paléontologue autodidacte, a succédé à Marc Fardet au 14ème siège de l'Académie de Saintonge

Félicitations à Eric Depré (@ Christopher Jones)
Discours prononcé par Didier Néraudeau, membre de l'Académie de Saintonge, lors de la réception d'Eric Depré en 2024 :

Responsable des collections nationales des semences de référence "Grandes cultures et Fourragères et à Gazons" à l’INRAE-GEVES, paléontologue autodidacte, Eric Depré a été reçu à l'Académie de Saintonge le 6 octobre dernier à Royan.

« Eric Dépré est né en 1964 à Niort et habite Aigrefeuille d’Aunis. Intéressé très tôt par les fossiles, il ramasse ses premiers spécimens vers 9 ou 10 ans, et poursuit ses collectes depuis plus de quarante ans, toujours aussi curieux et passionné, jusqu’à réunir aujourd’hui près de 12 000 animaux et plantes fossilisés. Ses prospections, débutées en Charente-Maritime, se sont progressivement élargies aux autres départements du nord de l’Aquitaine et du Poitou, pour finalement couvrir quasiment toute la France, intégrant même des pièces paléontologiques remarquables venues de l’étranger et issues d’échanges avec des structures muséales d’autres pays.

Eric Dépré s’est toujours efforcé de faire partager ses découvertes et ses connaissances à un large public. Cette démarche a débuté avec la réalisation du musée qu’il a construit avec son père et dans lequel il organise des visites gratuites pour des scolaires, des universitaires ou des associations. Elle s’est développée avec la mise à disposition de ses fossiles pour des expositions grand publicdans divers espaces muséographiques (Musée du Grand-Pressigny – 2011 ; Muséum Angoulême - 2014/15, Centre Minier de Faymoreau - 2013, Muséum de La Rochelle - 2015, Musée Vert de Le Mans -2015/16, ...), voire en constituant la totalité du support de certaines expositions paléontologiques, comme à l’Aquarium de La Rochelle ( La vie dans les lagons du Jurassique et du Crétacé – 2007 ; Poissons fossiles – 2010 ; Ammonites chef d’œuvres du temps – 2012).

Outre les musées et leurs expositions, Eric Dépré s’est investi dans la vulgarisation scientifique grâce à trois films co-réalisés avec Léon Damour et Pierre Miramand, la diffusion de ces films ayant été généralement suivie de conférences tout public sur les thématiques mises en images. Au total, rien qu’en région Poitou-Charentes, plus de 3000 personnes ont assisté à ces documentaires paléontologiques et aux exposés associés.

Sur le plan de l’écriture, les activités d’Eric Dépré conjuguent des publications scientifiques et des guides de vulgarisation. Ses co-signatures d’articles académiques s’inscrivent dans l’étroite collaboration qu’il a tissée avec divers chercheurs CNRS ou enseignants-chercheurs universitaires avec qui il collabore fructueusement depuis 30 ans, au premier rang desquels on trouve les paléontologues de l’Université de Rennes. De multiples fossiles remarquables pour leur importance dans la compréhension de l’évolution du vivant ou ayant permis d’affiner la datation relative de couches géologiques ont en effet été collectés par Eric Dépré qui les a spontanément confiés à ses interlocuteurs scientifiques. Ces dons ont abouti à une trentaine de publications dans des revues nationales ou internationales, et certaines espèces fossiles ont été nommées en son hommage en remerciement de ce partenariat (par exemple la plante Eucalyptolaurus deprei). Ont ainsi été publiés tour à tour, grâce aux découvertes d’Eric Dépré, des insectes, des restes de dinosaures ou de requins, et des plantes fossiles datant du Crétacé. 

Parallèlement à ces publications, le matériel paléontologique collecté par Eric Dépré a constitué une part du matériel analysé par des étudiants en master, pour leurs stages de 2ème année, ou en doctorat de paléontologie, dans le cadre de leur thèse, ces doctorants étant ensuite devenus eux-mêmes de grands paléontologues professionnels à Rennes (Vincent Perrichot, Romain Vullo), Montpellier (Vincent Girard), ou Paris (Jean-David Moreau). Dans le domaine de la vulgarisation, l’ouvrage sur la Paléontologie de l’Aunis : « sur les traces d’Alcide d’Orbigny », qu’il a coécrit avec Pierre Miramand et Thierry Bouyer a été primé en 2021, par l’Académie de Saintonge. Leur dernier ouvrage, paru en 2024, met encore plus en lumière ces trésors paléontologiques de notre région.

En tant qu’enseignant-chercheur en paléontologie depuis 30 ans, j’ai eu l’opportunité de rencontrer de nombreux prospecteurs et collectionneurs amateurs de fossiles, certains d’entre eux ayant collaboré ponctuellement à mes activités de recherche ou à celles de collègues universitaires. Mais de toutes ces rencontres humaines et scientifiques, celle d’Eric Dépré est exceptionnelle par la combinaison d’une honnêteté et d’un dévouement sans faille, par la justesse et l’ambition de son questionnement scientifique, et par la qualité et la diversité de ses travaux, tant au service du grand public qu’à destination du monde scientifique ».

Marie Dominique Montel, Eric Depré, Gilles Gay

Aucun commentaire: