Les vignes "culturelles " de la ville de Jonzac |
Bien conservé malgré son âge avancé, ce fagot a fait l’objet d’une analyse génétique poussée. Les résultats ont fait apparaître que la variété en question était des lambrusques dont la particularité était d’être sexués, c’est-à dire qu’il y avait des pieds mâles et femelles.
Ce n’est pas un secret, nos ancêtres buvaient du vin aux premiers siècles de notre ère (se référer à l’excellent ouvrage de Louis Maurin) et l’on dit que ce breuvage évitait aux légionnaires des désagréments de santé, intestinaux en particulier. Les frises de la villa (semblables à des décors retrouvés à Rome) font penser que son propriétaire était un ancien militaire gradé et fortuné. Lequel cultivait la vigne pour son plaisir en bordure de la Seugne (rivière qui ne portait pas encore ce nom). Il était coutume d’offrir aux hommes méritants des terres dont ils pouvaient tirer des revenus agricoles.
Face à ce « scoop » historique, le maire de Jonzac a estimé que la vérité se trouvait dans le vin (in vino veritas). S’entourant des conseils de l’Institut de Cherves Richemont, en relation avec l’INRA de Montpellier, il a décidé de planter des cépages - soit sept variétés - des plus anciens aux plus récents comme l’Ugniblanc qui recouvre nos joyeuses contrées. « Nous pouvons retracer 2000 ans d’histoire de la vigne » expliquait-il.
Restait à déterminer le lieu de plantation. La proximité de la villa semblait idéale. C’est alors que Pierre-Jean Ravet, adjoint à l’environnement, souleva un problème de taille. Il était impossible d’accueillir le vignoble à cet endroit car l’ensemble était classé en zone Natura 2000 ! Autrement dit, la nature y est privilégiée. De plus, le secteur est inondable.
Le premier magistrat a donc opté pour un autre site, le coteau du moulin du Cluzelet, déclaré non constructible par la mairie. Cette dernière a obtenu le droit de planter dans un but « culturel », ce qui sous-entend qu’elle ne peut pas vendre sa production. Pas question, dans ces conditions, d’imiter les Hospices de Beaune (souhait initial de l’élu) ! Les habitants pourront toutefois se procurer la première cuvée « 2017 » récoltée par les élèves du Lycée agricole le Renaudin « en deux heures ».
Le pichet réalisé par Mongi, copie d'une pièce gallo-romaine retrouvée à la villa |
Claude Belot, Gilles Clavel et Christophe Cabri au service ! |
Qu'en pense Marie Laure, journaliste à Sud-Ouest ? |
• Comment se le procurer ? Placé dans une sorte de pichet reproduisant un modèle antique retrouvé à la villa et réalisé par Mongi le potier, ce vin sera délivré gratuitement ; seule la poterie sera à acquérir. Un achat sympa à réaliser aux Ateliers de la Corderie, rue Ruibet Gatineau dès le 2 novembre. Une occasion pour découvrir les autres boutiques (mosaïque, vitraux, travail du cuir). Sans oublier de saluer Gil Pras, le potier "historique" de Jonzac qui, après une longue maladie, est revenu parmi nous. Une grande joie pour la communauté que de le retrouver.
Claude Belot, Maïté Auboin Hannoyer, Gil Pras |
Dégustation découverte après le conseil municipal |
1 commentaire:
Très bel article; et il y a également un atelier textile aux ateliers de la Corderie.
Enregistrer un commentaire