En cette année 2025, où le thermomètre du monde fait apparaître une forte fièvre, quoi de plus rafraîchissant qu'un bon spectacle en ce vendredi de la Saint-Valentin ? Le Malade Imaginaire, présenté par le Théâtre du Pont Tournant au château, tombait à point donné. Costumes d'une fringante originalité, jeu subtil des comédiens, mise en scène éprise de liberté, accessoires où trônaient les pots de chambre, rien ne manquait à cette pièce de Molière. Hasard du destin, l'auteur poussa son dernier soupir sur scène alors qu'il jouait Argan lors la quatrième représentation. Ne soyons pas tristes, Molière est bien vivant : la preuve, il nous fait toujours rire !
Bravo le Théâtre du Pont Tournant ! |
Argan et sa femme Béline |
Que le rideau s'ouvre ! Trônant sur son fauteuil, Argan suit à la lettre les recommandations de ses médecins : saignées, purges, lavements et autres tortures censées lui rendre vigueur et entrain. Sa jeune femme, fort intéressée par son état ou plutôt par l'état de ses biens, l'encadre avec toute l'hypocrisie nécessaire. Seules Toinette, son insolente servante, et sa fille Angélique sont sincèrement attachées à lui. Il le réalisera grâce à un stratagème en se faisant passer pour mort. Angélique échappe de justesse à un mariage forcé avec Thomas Diafoirus pour enfin s'unir à Cléante. Le comique de la situation est servi en conclusion : sur les conseils de son frère Béralde, Argan devient lui-même médecin.
Morale de l'histoire : on n'est jamais mieux soigné que par soi-même !
Angélique, fille d'Argan et Toinette |
Un décès simulé pour tester sa cote d'amour... |
Cléante et Angélique, les amoureux |
M. Purgon : Vous prendrez bien un petit lavement ? |
Les chirurgiens étaient des barbiers...
Portant une grande robe, une fraise et un chapeau, les médecins ne pouvaient qu'inspirer Molière qui ne les a pas ménagés.
Ce Malade Imaginaire, qui vient jusqu'au public en l'amusant, est un hymne à la bonne humeur et à la liberté d'expression. En ironisant sur les pratiques, en se moquant de ses congénères sans jamais devenir grossier, Molière est un observateur de grand talent. Il aurait pu faire sienne cette citation de Coluche : « Avant moi, la France était coupée en deux. Avec moi, elle sera pliée en quatre ». Rions donc le plus longtemps possible, une journée sans rire étant une journée perdue, dit-on !
Un grand coup de chapeau au Théâtre du Pont Tournant et à sa troupe. Et que vive la culture, dans les grandes comme les petits villes !
Photos Nicole Bertin |
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