Vendredi 13 janvier à 18 h, le Cinéma Familia reçoit Julie Bertucceli, réalisatrice du film "Dernières nouvelles du Cosmos" qui présentera le documentaire sur Hélène alias Babouillec, une jeune femme autiste devenue poète...
A bientôt 30 ans, Hélène a toujours l'air d'une adolescente. Elle est l'auteure de textes puissants et physiques, à l'humour corrosif. Elle fait partie comme elle dit d'un « lot mal calibré, ne rentrant nulle part ». Visionnaire, sa poésie télépathe pense loin et profond, elle nous parle de son monde et du nôtre. Elle accompagne un metteur en scène qui adapte son œuvre, dialogue avec un mathématicien...
Pourtant Hélène ne peut pas parler ou tenir un stylo et n'a jamais appris à lire, ni à écrire. C'est à ses 20 ans que sa mère découvre qu'elle peut communiquer en agençant des lettres plastifiées sur une feuille de papier. Un des nombreux mystères de celle qui se surnomme Babouillec. "
En la mettant ainsi en scène, le documentaire de Julie Bertuccelli fait définitivement changer le regard du spectateur sur le trouble autistique. Face à ce type de pathologie qui frôle le génie, on devient à notre tour muet d'admiration.
Un documentaire exceptionnel à ne pas manquer.
• Tarifs habituels du cinéma
. Rens. 05 46 49 99 45
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Née en 1985, Hélène a aujourd'hui plus de trente ans, mais elle ressemble toujours à une adolescente. Malgré son insuffisance motrice et son incapacité à parler, elle a développé une façon bien particulière de communiquer : munie d'un alphabet, elle construit des phrases sur papier au gré de ses pensées et parvient ainsi à traduire son univers intérieur en le projetant du bout de ses doigts. Épaulée quotidiennement par sa mère Véronique Truffert, elle a ainsi écrit des centaines de pages dont plusieurs ont fait l'objet de livres parsemés de questions existentielles.
Parmi ces ouvrages, figurent le mystérieux « Algorithme éponyme » et le monologue « Raison et acte dans la douleur du silence ». Inspirés par ces textes surréalistes et cette intelligence extraordinaire, Julie Bertuccelli a voulu réaliser un film-hommage pour permettre à chacun de découvrir le mystère Babouillec. À mille lieues de tout apitoiement, la cinéaste s'est penchée sur l'existence de cette jeune fille hors normes et l'a suivie dans ses errances mutiques. Durant une heure trente, l'on voit ainsi Hélène « dialoguer » avec un mathématicien, courir dans la forêt avec une énorme bouée ou donner son avis sur l'adaptation de ses textes au théâtre.
Le verbe d'Hélène est en effet d'une telle puissance qu'il a séduit le metteur en scène Pierre Meunier et donné naissance à une pièce présentée au Festival d'Avignon en juillet 2015 (Forbidden di Sporgersi). L'œuvre théâtrale de Meunier est à l'exemple de la pensée d'Hélène : un magma lyrique d'une très grande densité existentielle. Bien qu'elle soit enfermée dans sa carapace corporelle, Miss Babouillec possède effectivement une sensibilité exacerbée et une lucidité qui l'entraînent dans un questionnement permanent sur le monde qui l'entoure. Avec humour et fulgurance, elle débat sur Dieu, évoque le nihilisme, remet en cause la verticalité de l'être humain ou critique le chaos humanitaire. Son écriture est libre, spontanée, parfois désordonnée, mais pétrie d'une poésie et d'une profondeur désarmante. Le plus étonnant est que Mademoiselle Babouillec n'a jamais appris à lire, ni à écrire, ce qui nous emmène à nous demander d'où lui viennent ce don et cette prose métaphysique qui résonne au delà des sons ?...
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