samedi 7 janvier 2017

Chaniers : Ce que je sais de Michel Lis le jardinier, alias Moustache Verte...

Dimanche 29 janvier à 14 h 30, salle municipale de Chaniers, Didier Catineau donnera une conférence sur Michel Lis, journaliste, auteur de nombreux ouvrages, amoureux de son jardin comme on l’a rarement été. Cet hommage, assorti d’un bouquet d'hellébores, d'orchidées, de roses et de branches de houx, aura lieu en collaboration avec la librairie Peiro Caillaud, l’association l’Esprit saintongeais et la médiathèque de Chaniers chère à Béatrice Védrenne.

Michel le jardinier
Michel Lis et son épouse Marlène
Michel Lis avait lu Voltaire. Et bien des auteurs ! Il savait cultiver son jardin ; il suffisait de se rendre à son domicile saintais, le long des quais de la Charente, pour s’émerveiller devant ce havre de paix. Un jardin secret s’étalait derrière les hauts murs de pierre blanche. Nichée derrière la murette, son étonnante bibliothèque s’ouvrait comme un sésame : que d’ouvrages précieux, les uns très anciens, les autres plus récents, tous dédiés à cette flore qui le passionnait. Sans compter son goût pour les almanachs. L’invité prenait place, goûtant à cet instant particulier qui entoure la découverte des livres. Et pas n’importe lesquels. Connaissance et partage…

Michel Lis a toujours apprécié la Saintonge et pour cause, son père avait été maire de Royan. Un homme aux valeurs fortes, comme lui. Un homme sincère et franc, comme lui. Michel Lis aimait tellement sa région d’origine qu’il avait convaincu son vieil ami, Michel Descamps, grand reporter à Paris Match, de s’installer à Civrac, près de l’estuaire de Gironde !

Michel Lis a réalisé l’essentiel de sa carrière dans la presse, à la télévision et à la radio. Il n’a jamais cessé d’écrire, de publier et de répondre aux questions des lectrices ou des auditrices se trouvant fort dépourvues face à des plantes ou des arbres dont elles ignoraient la « bonne » culture. A chaque fois, « Moustache verte », comme on l’appelait, leur prodiguait des conseils judicieux. A l’oreille attentive, s’ajoutait une proximité qui le rendait attachant.

Didier Catineau a côtoyé Michel Lis durant des années. Secrétaire particulier, il l’a accompagné dans la rédaction de plusieurs ouvrages dédiés à la nature souveraine.
Miche Lis a tiré sa révérence au monde en juin 2015. Il a rejoint cet éden où les fleurs ne fanent jamais, où les feuilles des arbres restent vertes et où l’herbe chante sous les pas.
Conscient que la mémoire de Michel Lis est semblable à une source vive, Didier Catineau lui rendra hommage le 29 janvier à Chaniers. Son façon à lui de dire que le « maître » jardinier est toujours présent et nous envoie mille baisers anisés. « Gaudeamus », réjouissons-nous, aurait dit Rabelais.

Michel Lis distingué par l'Académie de Saintonge (ici avec Pierre Dumousseau)
Michel Lis avait créé la Confrérie des Vins de Talmont
Dédicace lors du salon du livre de Pons

• Michel Lis, le jardinier du bonheur
par Didier Catineau

Michel Lis et Didier Catineau
Madeleine Chapsal le surnommait « le jardinier du bonheur ». Et Michel Lis d'ajouter que le jardinier est maître dans son jardin, la seule règle qu’il respecte est celle de la nature.

Depuis que notre jardinier-reporter vit en Saintonge, chaque année voit la sortie d’un ou deux ouvrages vantant souvent les mérites de la Saintonge, souvent aussi ceux des plantes et des fleurs du jardin, toujours avec humour et à propos.

Michel connait bien les Saintongeais, les aime et sait parfaitement bien les résumer : « Premier dans le combat, hardi dans les explorations, aventurier dont on retrouve des traces partout dans le monde, le Saintongeais ne montre pas ses qualités qu’il cache pour mieux les mettre en valeur au moment où il faut ». Il fait entrer le lecteur dans une dimension que peu d’écrivains régionaux ont su rendre.
« J’ai voulu plus tard poser sac à terre pour voyager, enfin, autour de mon jardin ! Le camélia m’a raconté le Japon, le géranium l’Afrique du Sud, le dahlia le Mexique, la pomme de terre et la capucine le Pérou... Que de voyages ainsi ai-je fait en écoutant simplement les fleurs de mon jardin ».

Ganipotes et sorciers

Et comme si les fleurs ne suffisaient pas, Michel Lis vous emmenait découvrir les ganipotes, les sorciers et sorcières de notre Saintonge qui, si elle est taiseuse, n’en montre pas moins à celui qui sait la regarder. « Le vrai sorcier doit porter ‘la marque du Diable’ sur le cou : un œil rouge marqué en son milieu d’une patte de crapaud. Il a les yeux vairons, il boite et il louche. La sorcière, en plus, elle a des poils au menton, est vieille, a l’œil torve et elle aussi elle louche ».

L’homme avant tout

Dans ses textes alertes, se succédaient avec bonheur pêche au maigre, petits pois dans le bénitier, jacasseries d’ajhasses, éloge de la caillebotte, le gentil fantôme du Douhet, les pierres d’hirondelle, les girouettes à plume, un drame à Saint-Eutrope, une gargouille à Saint-Pierre, les rosières, la jonchée et même le parapluie de René Caillié ! Tous teintés d’humanisme et de bonne humeur.

« Voyager : ce qui importe est de se passionner pour les hommes et les femmes rencontrés, plutôt que pour les monuments. En une phrase, ils vous disent plus sur l’âme d’un pays que mille pierres vénérables, seulement témoins d’un passé alors que le voyage, c’est partir à la recherche du présent. L’homme avant tout ».
Une philosophie de vie qui caractérise les Saintongeais que nous sommes et que Michel Lis a le talent de montrer sans fard : « Il faut savoir déguster la "substantifique moelle" de ce qui nous entoure. A l’aube de la nouvelle saison, comme l’affirme Rabelais, "vivez joyeux" ! ».

Des conseils pour offrir aux plantes la culture qui leur convient !
Michel Lis lors d'un déjeuner d'auteurs

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