mardi 20 décembre 2016

Dominique Bussereau : En 2017, il abandonne sa casquette de député pour la présidence du Conseil Départemental

• Loïc Girard, maire de Gémozac, pressenti par les Républicains sur la circonscription Jonzac/Royan

En Charente-Maritime, comme Michel Crépeau, Philippe Marchand ou Didier Quentin, Dominique Bussereau fait partie des élus qui ont siégé dans un gouvernement. Voilà qui lui confère une certaine position ! Ministre de l’agriculture, secrétaire d’Etat chargé des transports, secrétaire d’Etat en plusieurs occasions : à chaque fois, il a fait son « boulot » avec méthode, en évitant les tapages médiatiques. Dominique Bussereau est un homme avisé et de sa jeunesse, il a gardé une exactitude "SCNF" qui lui évite de se retrouver sur le bord du quai.

Photo d'archive : Cérémonie à l'occasion des vœux. Aux côtés du préfet Reiller, Isabelle Duhmel Coste craint à l'époque une fermeture de la sous-préfecture de Jonzac. Dominique Bussereau, Claude Belot et Jean-Claude Beaulieu la rassurent... (© Nicole Bertin)
Que de chemin parcouru depuis sa première élection législative à la proportionnelle en 1986, dans le sillon de François Léotard ! A l’époque, les grands pontes de Charente-Maritime, François Blaizot, Jean Harel ou Claude Belot, le regardaient avec méfiance. Jeune giscardien, proche de Jean-Pierre Raffarin, ce tourangeau s’est taillé un nom dans un département qui lui était inconnu. Ici, les "locaux" combattent farouchement les parachutés et pourtant, la carrière de Dominique Bussereau démontre le contraire. Non seulement, il a réussi à se faire élire, mais à gravir les marches une à une avec vue sur sa commune longtemps préférée, Saint-Georges de Didonne. Bien sûr, il a connu des aléas. En politique, qui ne traverse pas des turbulences rythmées par le balancier gauche/droite ?

A 64 ans, Dominique Bussereau a de l'expérience et 2016 a été pour lui une année particulière : outre le fait qu’il avait misé sur Alain Juppé aux primaires de la droite et du centre (la défaite du maire de Bordeaux a été pour lui « tel un coup de poing dans l’estomac »), il savait que la nouvelle loi sur le non cumul des mandats s’obligerait à choisir entre la députation et la présidence du Conseil départemental. Dès septembre 2017 en effet, on ne pourra plus concilier des fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur. Sont pareillement concernés par le problème Daniel Laurent (Pons), Corinne Imbert (Matha) ou encore Bernard Lalande (Montendre). Le prochain Gouvernement, issu des urnes en mai prochain, ne devrait pas revenir sur ce texte « ayant sans doute d’autres chats à fouetter ».

Bye-bye Palais Bourbon…


Conférence de presse à l'antenne du Conseil départemental de Saint-Georges de Didonne
Lundi matin à Saint-Georges de Didonne, devant la presse réunie au grand complet, Dominique Bussereau a donc exprimé le choix de se maintenir à la présidence du Conseil départemental (et de conserver la présidence de l’Assemblée des Départements de France). Les bancs du Palais Bourbon, il les connaît par cœur ayant longtemps siégé à la commission des lois. Avant de se prononcer, il a préféré attendre le résultat définitif des primaires et la fin de la session budgétaire du CD qui s’est achevée à La Rochelle vendredi dernier. Enfin, il voulait communiquer fin 2016 afin de clarifier la situation.
Dominique Bussereau a un avis partagé sur la loi de non cumul des mandats que les Français attendaient avec impatience. Il estime qu’elle va mettre en scène un bataillon de candidats sortis des apparatchiks qui ne possèderont pas le "doigté" d’un élu siégeant à la fois en province et à Paris. D’autres pensent que le partage des tâches sera profitable à la démocratie, le « pouvoir » reposant alors sur plusieurs responsables (disons qu’il y aura un roulement !). Et peut-être assisterons-nous à des reconversions de la politique vers le secteur privé (l'exemple est donné par Roselyne Bachelot et Jean-Louis Debré, lequel a commencé une nouvelle carrière de chroniqueur à la radio et à la télévision). Idem pour Jean-François Copé qui avait rejoint, de 2007 à 2010, le cabinet d'avocats d'affaires Gide Loyrette Nouel, l'un des plus importants de France, dirigé à une époque par Xavier de Roux, ancien maire de Chaniers. C’est plus fun qu’un conseil d’administration !

Dominique Bussereau ne regrette pas d‘avoir soutenu Alain Juppé : « ce fut une des plus belles campagnes de ma vie et je continuerai à l'appuyer ». Si Nicolas Sarkozy avait remporté la primaire, il aurait été candidat à la législative « dans le souci d’une majorité parlementaire qui puisse contrôler l’action présidentielle ». Rejoindre François Fillon ne lui pose pas de problème. L’ayant rencontré la semaine dernière, il est membre de son comité stratégique (une quarantaine de personnes) et de son équipe rapprochée (16 conseillers qui se réunissent régulièrement).

4ème circonscription : « Je n'avais pas de favori à titre personnel »...

Dominique Bussereau occupe la présidence du Département depuis 2008 quand Claude Belot lui en a confié les rênes (après de longues heures de négociation, prétendent certains observateurs). « Je prends du plaisir à diriger la Maison du Département » dit-il, d’autant que les joutes n’y sont pas violentes entre Mickaël Vallet, porte-parole du PS, et Pascal Ferchaud, favorable au juste milieu. « Nous devons installer ce département dans la Nouvelle Aquitaine ; il en est le troisième par sa population et nous avons de nombreux projets à conduire à bien, les digues, la fibre optique, l’environnement, les collèges, les routes, etc ». Aux Législatives des 11 et 18 juin 2017 sur la 4ème circonscription (165 communes),  les Républicains ont voté pour lui succéder Loïc Girard, maire de Gémozac, candidature qui devra être validée par les instances nationales à Paris début janvier : « je n’avais pas de favori à titre personnel ». Le second postulant était Emmanuel Aubret qui a travaillé à ses côtés de 2006 à 2010. Il est actuellement haut fonctionnaire, chargé des finances de la Sarthe à Bercy.
A la question : « pourriez-vous rejoindre le gouvernement Fillon s’il devient président de la République » ? Dominique Bussereau observe la prudence : « je suis resté neuf ans au Gouvernement. Quand j’avais 40 ou 50 ans, cela pouvait avoir de l’importance. Aujourd’hui, ce n'est pas la même chose. J’ignore si une chance se représentera »…

La rencontre se termine sur les Présidentielles et la perspective que le Front National puisse constituer un groupe à l’Assemblée Nationale. Le monde change ; il surfe sur internet et les citoyens, souvent indécis, choisissent leurs votes quelques heures avant le scrutin, d’où les erreurs des instituts de sondage. L’heure n’est plus aux certitudes ; on l’a vu aux Etats-Unis avec Trump et en France avec l’échec d’Alain Juppé, pourtant annoncé gagnant. Dans ces conditions, tout devient possible avec cette avancée positive : le peuple serait-il en train de s’affranchir des "diktats" en retrouvant la liberté de parole ?

• Photos souvenirs : Elu député de Charente-Maritime en 1986, Dominique Bussereau est battu par Philippe Marchand (PS) en 1988 à la suite d’un redécoupage électoral. Il est réélu en 1993, 1997, 2002, 2007, 2012 (UDF, DL, UMP), soit plus de trente ans au Palais Bourbon. Devenu ministre, son suppléant était le jonzacais Jean-Claude Beaulieu qui le remplaça durant plusieurs années. Outre la commission des lois, Dominique Bussereau préside des groupes de travail sur La Nouvelle Calédonie et les drones. Il est attaché à l’Amicale des parlementaires tintinophiles (lecteurs de Tintin !).

Dans les années 90, lors d'une émission à Rouffiac, Dominique Bussereau aux côtés des conseillers généraux saintais Xavier de Roux, Alain Bougeret et du sous-préfet Faucœur
Au pupitre, Philippe de Villiers. A droite, la regrettée Françoise Clerc
Grand meeting à Pons en présence de Jean-Pierre Raffarin et d'Elisabeth Morin Chartier
Tournage à Pons de la Tête en friche, film de Jean Becker, aux côtés de Gérard Depardieu et Daniel Laurent (© Nicole Bertin)
• Un parcours rondement mené : De 1983 à 1989, Dominique Bussereau a d’abord été adjoint au maire de Royan avant de devenir premier magistrat de Saint-Georges de Didonne en 1989 à 2002. Il est conseiller départemental (UDF, DL, UMP, LR) du canton de Royan-Est depuis 1985. Il a aussi été conseiller régional de Poitou-Charentes, élu de Charente-Maritime de 1992 à 1993 et de mars à avril 2004 ainsi que président du Centre de gestion de la fonction publique territoriale de la Charente-Maritime de 2000 à 2008.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Comme ministre de l'agriculture, il nous laisse le frelon asiatique non déclaré fléau naturel, et comme secrétaire d'état aux transports, il n'a pas tenu sa promesse de ferroutage.
Mais tout le monde a oublié .
Comme d'hab !