• Libre expression de Serge Maupouet, conseiller municipal de Saintes et secrétaire départemental du MRC
« En conseil municipal de Saintes, le 14 décembre, le MRC est intervenu sur plusieurs dossiers, dont celui des ouvertures dominicales. Le commerce de proximité apporte des activités, des échanges, de l'animation, participe à la vie de notre ville : ce commerce de proximité est bien évidemment à soutenir. Pour notre conseiller municipal, il est clair que les modalités de ce soutien doivent engager sur des voies qui respectent les droits acquis des salariés, des travailleurs. En cohérence avec cette analyse, a été clairement posé un vote "résolument contre" l'ouverture dominicale sur 12 dimanches dont la reconduction était proposée par la majorité, mais sans qu'aucun bilan – même partiel – de l'année passée ne soit apporté.
En permettant l'ouverture dominicale, et sur tant de dates, la majorité municipale accentue la concurrence entre les commerces en permettant aux enseignes d'ouvrir encore et toujours plus ; des commerces de proximité sont contraints à suivre le mouvement sauf à perdre des parts de marché face aux enseignes. A l'inverse, il convient d'engager la diminution des ouvertures dominicales : fermer les enseignes le dimanche, c'est laisser la possibilité au commerce de proximité de trouver son équilibre économique, c'est permettre aux salariés de renouer avec un rythme de travail plus équilibré, c'est disposer pour tous de temps pour vivre. C'est cela la modernité.
La majorité municipale assume sans sourciller le recul social que la banalisation de telles ouvertures dominicales entraîne. En effet, même l'argument de la défense du temps libéré le dimanche, temps qui permet aux familles de se retrouver, n'émeut pas cette majorité qui n'est sensible qu'à tout ce touche à l'Argent. La droite se targue facilement d'être du côté des familles : elle est ici prise en défaut, en pleine contradiction entre les paroles et les actes. Pour la droite de l'argent, la famille passe seulement après les perspectives de chiffre d'affaires – mais en réalité surtout pour les enseignes ! – tirées d'un temps de consumérisme augmenté et d'une concurrence accrue.
Pourtant, les commerçants attendent déjà des actions faciles à mettre en œuvre pour les soutenir. En témoigne la pétition demandant une diffusion musicale qui ne soit pas limitée à une journée de la semaine, au moins pendant la période des fêtes. La propreté des rues piétonnes est aussi à assurer constamment. Il est encore nécessaire de rendre les commerces de centre-ville plus faciles d'accès. En assurant au commerce de proximité des conditions d'exercice lui permettant d'être aussi agréable et accessible que les enseignes, on dynamise naturellement la fréquentation du centre-ville.
La majorité municipale serait bien inspirée d'être à l'écoute des commerçants, au lieu de dégrader les conditions de travail des salariés, et d'affaiblir en réalité le commerce de proximité en donnant la possibilité aux enseignes d'ouvrir encore et toujours plus.
La défense des intérêts des salariés et des familles peut aller de pair avec un soutien bien construit au commerce de proximité. Pour cela, le MRC réclame un vrai bilan de l'existant, et propose une autre démarche, celle de l'écoute et de la concertation avec l'ensemble des acteurs ».
• Contact :
Serge Maupouet mrc17@laposte.net
- site internet : http://www.mrc-france.org/federation17
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