Une belle unanimité des élus, Claude Belot - qui accomplit son dernier mandat de maire - l’a obtenue lundi dernier en fin de conseil municipal. Alors que traditionnellement, l’opposition avait voté contre le budget primitif pour des raisons détaillées par son chef de file, Jack Ros, tous se sont retrouvés autour du redécoupage des régions qui devront fusionner dans un proche avenir.
En effet, la France vit au dessus de ses moyens, comme l’a rappelé le nouveau Premier ministre. Les strates diverses et variées n’ont fait qu’appesantir le mille-feuille et générer des dépenses dont il faut freiner la progression sous peine d’une envolée (non lyrique) des impôts locaux. Quand l’Etat répond aux abonnés absents, les dirigeants des collectivités (Conseil général, Région, Communautés de communes et CDA) se tournent alors vers les contribuables. Or, par le temps qui courent, la population apprécie peu d’être sollicitée pour des réalisations ou des trains de vie dont elle apprécie mal les retombées bénéfiques sur sa vie quotidienne. C’est pourquoi, parmi ses grands projets, le Gouvernement envisage de réduire le nombre de régions à l’horizon 2017. Objectif : faire des économies en mutualisant les moyens. Des mariages auront lieu, de gré ou de force !
Au centre de la photo, Claude Belot, sénateur maire de Jonzac |
En assemblée, Claude Belot a pris les devants. Il y a belle lurette qu’il est favorable à un rapprochement de la région Poitou-Charentes avec l’Aquitaine. L’histoire parle d’elle-même : à l’époque de la grande Aliénor, épouse d’un Plantagenêt, les Saintongeais étaient déjà plus proches de la Guyenne que de Chinon ou du Massif Central ! De nos jours, les historiens se rendent aux archives de Gironde pour y consulter les actes de l’ancien Parlement de Bordeaux.
« Manuel Valls est pressé. C’est un vrai sujet. Si je souscris à de grandes régions, le mariage doit être consenti ». Et de proposer la signature d‘une motion qui associerait les départements de la Charente-Maritime et de la Charente au vœu émis par la ville de Jonzac (et à ceux de la Communauté de communes de la Haute-Saintonge). Evidemment, tous les départements qui composent la Région ne partagent pas cet engouement, Chatellerault (Vienne) voudrait se rapprocher du Centre et Les Deux Sèvres des Pays de la Loire.
« Nous avons une capacité d’autodétermination » souligna Claude Belot. Dans une vie antérieure, il a appartenu au Conseil régional dont il était vice-président chargé du développent économique et de la recherche, aux côtés de René Monory. « Je ne vois pas notre territoire dépendre d’Orléans ou de Tours. Il est bon de lancer un débat sur ce redécoupage. Si Poitiers n’est plus capitale de la Région, ce doit être Bordeaux ». Jack Ros fit remarquer que Jean-Pierre Raffarin défendait la cause du Limousin : « il n’y a aucune hâte à se prononcer sur ce dossier » dit-il.
La motion fut finalement votée à l’unanimité en faveur de l’Aquitaine. Elle sera adressée à la présidente de la Région Ségolène Royal (et à M. Macaire, président intérimaire), à M. Rousset, président de la Région Aquitaine ainsi qu’aux instances gouvernementales concernés dont le ministère de l’Intérieur.
En Saintonge, Claude Belot aura été le premier à s’exprimer officiellement en faveur d’un rapprochement vers le Sud. Il est vrai que Bordeaux possède de nombreux atouts, proximité, commerces, industrie, viticulture, activités portuaires, universitaires, etc. Et elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Que demander de plus ?
• La région Poitou Charentes comprend la Vienne, les Deux Sèvres, la Charente et la Charente-Maritime ; celle de l’Aquitaine la Dordogne, la Gironde, les Landes, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques.
De 22 régions, nous pourrions passer à 15 régions ! |
• L’histoire parle d’elle-même ! La Guyenne est une ancienne province française qui se confondit avec l'Aquitaine jusqu'au XIIe siècle. Ensemble des possessions françaises du roi d'Angleterre, après le traité de Paris de 1259, elle comprenait le Limousin, le Périgord, le Quercy, l'Agenois, une partie de la Saintonge et la Gascogne. Elle fut définitivement reprise par la France en 1453 (lors de la fameuse bataille de Castillon). Donnée en apanage par Louis XI à son frère Charles (1469), elle revint à la Couronne. Elle forma avec la Gascogne, la Saintonge, le Limousin et le Béarn, un grand gouvernement qui avait Bordeaux pour capitale.
Des siècles après, nous nous sentons toujours plus proches de Bordeaux que de Poitiers !
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