Les scoops historiques existent. Telle la découverte faite par Marc Seguin aux Archives de Bordeaux
Il y avait foule, l'autre mardi, pour écouter la conférence que donnait l'historien Marc Seguin au cloître de Carmes. Cette année, il était question de Jonzac sous les règnes de François 1er, puis d'Henri II qui mourut accidentellement à Paris, lors d'un tournoi à l'hôtel des Tournelles.
Au XVIème siècle, Jonzac était « un bourg populeux ». Une information importante a retenu l'attention du public : relevée dans un acte notarié, elle concerne directement le château de Jonzac.
L'actuel château, qui trône fièrement sur son roc, a été édifié au XIVème siècle. Jusqu'à présent, on pensait qu'une structure plus ancienne avait précédé cette construction sur le même emplacement stratégique.
La découverte de Marc Seguin remet partiellement en cause cette hypothèse. En effet, dans un document établi entre les frères Pineau en février 1559, il est fait mention d'une maison sise dans le bourg de Jonzac, près de la halle (où sont plantés les tilleuls d'Italie), qui confrontait le vieux château de Jonzac, autrement dit un château médiéval qui devait être en ruine. Cet édifice se trouvait probablement vers l'immeuble de la famille Dufour, dont l'habitation possède une tour, des souterrains et jouxte le fameux chemin de ronde. Par ailleurs, la Seugne était très proche et l'ensemble des façades pouvait constituer une enceinte face aux assaillants éventuels. « Qu'un château ait été ruiné à cette époque n'a rien d'étonnant. Seul celui de Taillebourg était en état » remarque le conférencier.
En conséquence, Jonzac aurait eu deux châteaux, l'ancien en contrebas et le nouveau, édifié sur le promontoire.
Un autre détail, également issu d'actes notariés, intrigue Marc Seguin. Sur la place de la République, est mentionnée une maison, « devant le Minage, derrière une grosse muraille ». Or, nombreux se souviennent des caves et de l'escalier monumental du studio Nédelec : y a-t-il un rapport ?
Comme vous le constatez, le passé de Jonzac se révèle peu à peu, tant par ses tombes mérovingiennes (qui devraient nous livrer de "beaux" secrets) et médiévales fouillées devant l'église qu'avec une nouvelle question à l'ordre du jour. Et si les fondations du temple de la villa gallo-romaine étaient sous l'actuel château ? Après tout, pourquoi pas, bien qu'un petit lieu de culte (à cette époque, on vénérait Jupiter et sa myriade de dieux) ait été localisé près de la vaste construction que fouille l'archéologue Karine Robin ?...
Photo 1 : L'historien Marc Seguin
Photos 2 et 3 : Un public toujours nombreux
Photo 4 : D'autres conférenciers de talent, le Père Pascal Delage qui vient d'être nommé à Royan, Jean-Claude Arrivé, l'un des spécialistes du XIXème siècle (il travaille sur la presse) et Jacques Gaillard qui a fait un excellent travail sur les carriers.
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