mardi 22 septembre 2009

Saintes :
Vues du clocher de la cathédrale Saint Pierre


L'Office de Tourisme propose de nombreuses sorties découvertes au cœur de la ville. Les époques s'y succèdent au rythme des vestiges et des monuments. De Mediolanum Santonum, riche capitale gallo romaine aux ateliers SCNF de Saintes, le passé des hommes s'inscrit en filigrane.


Originalité, pour ceux ont (encore) le pied leste, une visite du clocher de la cathédrale Saint Pierre est proposée chaque matin jusqu'à la mi-septembre par l'Office de Tourisme.
Jean-Pierre Verron, guide conférencier, aime à conduire le public en ce lieu haut perché. La retraite venue, l'ancien chimiste s'est reconverti dans le patrimoine. Cette discipline lui a ouvert les portes d'un autre univers : celui des bâtisseurs.


Car l'histoire de Saintes se "lit" à travers ses constructions, qu'elles soient prestigieuses ou plus modestes. Les explications qu'il apporte sont détaillées : la cité le passionne, son horizon « sans pollution », sa façon de s'harmoniser autour du fleuve et de conjuguer ses rives gauche et droite par un pont et une passerelle.


SACRE PANORAMA

Après avoir gravi les 243 marches d'un escalier en colimaçon, l'arrivée sur ce passage en pierre, que surplombent gargouilles et flèches gothiques, provoque une émotion.
Quand le regard se porte sur la ville, le temps s'arrête, troublé par le seul vol des pigeons.
Immuable, la Charente est un bon point de repère. Les uns après les autres, les lieux importants se détachent d'un océan de toits roses. On se croirait dans le Midi ! Présente, l'ardoise orne les maisons bourgeoises des XIXe et XXe siècles. Jardins aménagés, façades ornées, anciennes tourelles et autres vestiges livrent leurs secrets. D'en haut, la ville apparaît dans son ensemble, blottie dans un environnement qu'elle connaît depuis des lustres.


Le site Saint-Louis, où d'importants travaux sont prévus, fait face à Saint Pierre. En dévalant la pente, se trouvent le couvent des Jacobins, la médiathèque François Mitterrand et l'hostellerie Saint Julien. La rue Alsace Lorraine dessine un trait continu jusqu'au Tribunal où se dressent les piliers de la justice.



Tout en bas, la mairie et la sous-préfecture semblent si petites ! Plus loin, on distingue Saint Eutrope, la salle Saintonge, le bel immeuble de la Caisse d'Épargne, la plaine de la Pallud et, curiosité, deux chameaux dans un pré. Ils ne sont pas là pour les jeux du cirque qui attiraient la foule à l'époque prestigieuse des arènes ! Ils appartiennent tout simplement à la ménagerie du grand chapiteau rouge (Cirque de Venise) installé sur le parc des expos.


L'ambiance est calme, baignée par une lumière automnale, douce et rayonnante. Les belles façades du Présidial, du musée Dupuy Mestreau affichent une élégance discrète. Vaisseau d'éternité, Saint Pierre les domine avec fierté. En cet endroit stratégique, on réalise à quel point les municipalités successives ont travaillé pour moderniser et rendre plus fonctionnelle cette agglomération qui possédait autrefois une enceinte.



Samedi et dimanche derniers, les Journées du Patrimoine ont été le moment idéal pour découvrir Saintes et ses différentes époques. Au gré des rues, en flânant. Un petit regret toutefois, que le vieux pont enjambant la Charente ait été détruit. Il est vrai qu'au XIXe siècle, les priorités n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui...

• L'info en plus :

La cathédrale Saint Pierre de Saintes est malheureusement inachevée puisque sa flèche n'a pas été réalisée, le terrain s'enfonçant sous son poids, dit-on. D'autres avancent que l'argent manquait. Bilan, on l'a coiffée d'une sorte de bonnet d'évêque ! Idem pour les niches du portail d'entrée, on ignore si elles ont été ornées de statues. Son architecture témoigne de différentes époques et de reconstructions car elle fut victime des guerres de religion (écroulement de la nef résultant de l'assaut des Protestants). Elle n'en est pas moins majestueuse.


• Construit au 1er siècle après J.-C., l'arc de Germanicus se trouvait à l'entrée d'un pont qui enjambait la Charente. Consolidé au XVIIe siècle, il fut malheureusement détruit au XIXe, au grand dam de Victor Hugo qui passait par là. Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments Historiques, sauva l'arc et le fit placer sur la berge. À l'époque gallo-romaine, Saintes était une capitale qui comprenait de très nombreux monuments. Les arènes et l'arc ont traversé le temps...

Jean-Pierre Verron est guide conférencier rattaché auprès de l'Office de Tourisme depuis 2004.

• La maison du docteur Guillotin (inventeur de la guillotine) se trouvait en face du portail nord de l'église Saint Pierre. Elle a été détruite dans les années 1960. L'ancien marché, quant à lui, a été démoli pour faire place aux halles actuelles, quand M. Josse était maire. Un parking souterrain a été réalisé (qui fut inondé lors des crues de 1976). Durant les travaux, des sarcophages ont été mis à jour. Malheureusement, à l'époque, les fouilles préventives n'existaient pas. Quelques relevés, peu satisfaisants, ont été effectués.
Toute cette partie est marécageuse (alluvions de la Charente), c'est pourquoi le chevet de la cathédrale lui-même se trouve sur pilotis.

• L'église Saint Eutrope de Saintes est un monument unique par sa configuration : l'église extérieure et la crypte sont superposées et reliées par la nef. La crypte est à voir absolument : avec sa forêt de chapiteaux pré romans, elle est unique, voire "magique". Au centre, y repose Saint Eutrope, premier évêque des Santons.




Photo 1 : L'intérieur de la cathédrale Saint Pierre

Photo 2 : La Charente

Photo 3 : La rue Alsace Lorraine

Photo 4 : Vue plongeante sur le cloître

Photos 5 et 6 : La sous-préfecture et la mairie

Photo 7 : Le cirque de Venise installé sur le parc des expos

Photos 8, 9, 10 : Charpente, arc et grafitti

Photo 11 : De l'autre côté de la rive, l'arc de triomphe

Photo 12 : Jean Pierre Verron, guide conférencier

Photo 13 : Saint Eutrope et le site Saint Louis

Photos 14 et 15 : Couvent des Jacobins et Abbaye aux Dames

Photos Nicole Bertin

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