lundi 28 septembre 2009

Royan :
Le père Pascal Delage, nouveau curé de la Côte de Beauté


Après la capitale de la Haute Saintonge, le père Delage a célébré dimanche dernier sa première messe en l'église Notre Dame de Royan. L'immense édifice abritait des centaines de fidèles venus souhaiter la bienvenue à leur nouveau curé.

Dimanche dernier, l'église de Royan ressemblait à un vaisseau voguant sur les flots de la spiritualité. Aux côtés de Monseigneur Housset et de la communauté chrétienne, le père Delage faisait la connaissance de son nouveau secteur. Nommé vicaire épiscopal, dans le cercle rapproché de l'Évêque, il avait face à lui une foule immense de croyants parmi lesquels des Jonzacais venus lui témoigner leur amitié.

Cette fraternité est compréhensible : le père Pascal Delage est un homme cultivé (il enseigne l'histoire des pères de l'Église au Séminaire de Bordeaux) et il est proche de ses paroissiens. Faisant preuve d'humour, il possède suffisamment de recul face aux événements pour en faire une analyse objective.

De Jonzac, bourgade de 4.000 habitants, il garde le souvenir d'une paroisse dynamique, d'une population jeune et engagée. Originaire de Saint-Thomas de Conac, dans le canton de Mirambeau, la capitale de la Haute Saintonge l'a accueilli comme un enfant du pays. Il y a succédé au père Seguin qu'il connaissait bien : « Pour moi, c'était un ami, une sorte de superviseur. Prendre sa suite alors qu'il venait de succomber à une mort brutale a été un moment émouvant, voire douloureux pour moi ».

À Jonzac, il est resté cinq ans, vivant une expérience de proximité enrichissante : « J'ai apprécié d'avoir des contacts, tant avec les croyants qu'avec les non pratiquants. La région de Jonzac est une grande famille ! De nombreuses personnes sont engagées et m'ont aidé à conduire les animations pastorales. Je pense que cette bienveillance à l'égard du prêtre vient de Monseigneur Chauvin qui a marqué la ville durant la Seconde Guerre Mondiale ».

De 4.000 à 100.000 habitants !

À Royan, le "paysage" est différent. De 30.000 l'hiver, l'été grouille d'une population de 100.000 habitants. Les retraités y occupent une place importante (ils représentent 40%).
Le secteur de Royan compte trois prêtres, deux vicaires et des diacres : « Nous avons ici l'équipe de prêtres la plus jeune du département ».

La mission du père Delage se définit en trois axes : tisser des liens avec les familles (sans oublier les estivants), guider les enfants, aider les personnes âgées à rompre leur solitude, en tendant la main à ceux que la vie a laissés au bord de la route. Une initiative a d'ailleurs été lancée qui consiste à organiser un déjeuner une fois par mois : « Pour un prix modique, quelque trois euros, ce repas réunit une centaine de convives. Nous sommes chargés de l'organisation et du transport ».


L'objectif poursuivi par le père Delage est de réunir la communauté autour des valeurs fondamentales que sont l'amour de Dieu, l'amitié et le partage, nécessaires « dans un monde tourmenté où certains êtres ont du mal à trouver leur place ».

Les laïcs s'investissent de plus en plus, comblant le vide creusé par le manque de prêtres dont le nombre a chuté ces dernières décades. Des diacres participent à « cette mission au service de l'humain ». Rappelons que les diacres, qui sont issus de la société civile (et généralement mariés), existent depuis le début du christianisme. Cette fonction a été rétablie en 1965 par le Concile Vatican II. Pour l'instant il n'y a pas de diaconesse, mais il est permis d'espérer...
Entouré d'une équipe motivée, le père Delage poursuit son action envers les autres. « Grand travailleur », il avance avec bienveillance, sachant que la seule façon de convaincre est de montrer le chemin.

• L'info en plus

Bien que Royannais, le père Delage suit avec attention les fouilles qui ont lieu devant l'église de Jonzac (où lui succède le père Emile Braud).
« Il y a vraisemblablement des sépultures sous l'édifice religieux. Peut-être, lors de l'installation d'un chauffage au sol par exemple, un chantier pourrait-il être ouvert ?»
souligne-t-il. Pour l'instant, la mairie a fort à faire avec les travaux actuels.


Photos de la cérémonie en l'église Notre Dame de Royan (N. Bertin)

Que reste-t-il des bâtisseurs d'antan ?


Le père Delage succède à l'abbé Jacques Sureau. Après l'église de Jonzac et ses sarcophages mérovingiens, le voici dans un édifice aux lignes contemporaines dessinées par M. Gillet, architecte. Si son agencement est remarquablement conçu, on ne peut guère décerner de lauriers aux artisans qui ont réalisé les travaux. Les embruns salés attaqueraient le béton, dit-on. Manifestement, il n'y a pas que cela ! De meilleurs matériaux et un savoir-faire plus "confirmé" des corps de métiers auraient sans doute permis à cet édifice de moins souffrir des aléas du temps. Alors que nos églises romanes et gothiques traversent les siècles grâce aux bâtisseurs du Moyen-Âge, il n'est pas sûr que Notre Dame de Royan garde la tête haute ad vitam æternam...

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