La Région Nouvelle-Aquitaine partage les préoccupations exprimées par les représentants des territoires concernant l'avenir de la ligne ferroviaire Angoulême-Limoges. Suite à une importante dégradation de la plateforme ferroviaire, celle-ci est en effet interrompue sur 72 km entre Angoulême et Saillat-Chassenon depuis le 14 mars
L'audit du réseau conduit en 2017 par SNCF Réseau à la demande de la Région Nouvelle-Aquitaine et de l'Etat démontre qu'il faudrait investir 3,3 milliards d'euros d'ici 2030 pour sauver le réseau ferroviaire néo-aquitain. Cet audit classe la ligne Angoulême-Limoges en « très mauvais état ». Aux dires d'experts, 150 millions d'euros devraient être mobilisés pour que la ligne retrouve son niveau de performance permettant des circulations à 110km/h.
Concernant la seule section interrompue, sa remise en état nécessiterait un investissement de l'ordre de 85 millions d'euros pour assurer sa pérennité sur 40 ans. Des travaux d'urgence, évalués à 6 millions d'euros par SNCF Réseau, ne permettraient d'assurer que sa survie pour trois ou quatre années, à une vitesse de circulation limitée à 60km/h. Ainsi, seuls des travaux complets de remise en l'état permettraient de garantir le haut niveau de performance de la ligne, nécessaire à son attractivité pour le territoire.
Or, comme l'ont rappelé l'unanimité des élus du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine lors de la dernière séance plénière le 26 mars 2018, la priorité absolue de la Région au transport ferroviaire ne pourra se réaliser à moyens constants.
Depuis 2002, la Région s'est engagée au-delà de sa compétence à hauteur de 1,4 milliard d'euros sur le réseau ferroviaire, alors même qu'il s'agit d'une compétence propre de l'Etat. Elle a également versé, par l'intermédiaire de son opérateur ferroviaire, plus de 500 millions d'euros de péages à SNCF Réseau.
Le Conseil régional réitère ainsi sa demande d'un engagement fort de l'Etat et de SNCF pour la mise en œuvre d'un plan à long terme de modernisation du réseau ferroviaire : un engagement de l'Etat d'un million par jour pendant dix ans sauverait le réseau néo-aquitain !
La tenue d'un comité de pilotage associant la Ministre des Transports ainsi que le Président de SNCF Réseau permettrait, comme l'a demandé le Conseil régional le 26 mars 2018, de faire le point sur leurs engagements et l'identification des sources alternatives de financement en vue d'un plan rail Nouvelle-Aquitaine.
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