"Promenade des Saintongeais", la place du château est un lieu emblématique, bordé d’élégantes maisons qui retiennent l’attention. Ainsi le numéro 9 dont la façade vient d’être restaurée avec le soutien de la Fondation du Patrimoine. A cette occasion, Céline Alléaume et ses parents ont organisé jeudi dernier une manifestation saluant la fin des travaux. Une agréable occasion de remercier ceux et celles qui ont accompagné le chantier, chacun à leur façon
Sur la façade du 9, dévoilement de la plaque "Fondation du Patrimoine, par Céline Alléaume, ses parents et Christophe Cabri, maire |
Quoi de neuf au 9 ?
En présence d’un nombreux public se partageant entre le trottoir et l’esplanade des tilleuls, Jean-Pierre Alléaume, le père de Céline, a salué « cette rénovation magnifiquement réussie grâce au savoir-faire des corps de métiers ».
Sa fille a adressé de nombreux remerciements, les premiers destinés aux voisins de la place du château : « ils ont été extraordinaires de patience durant les travaux qui peuvent entraîner gênes et nuisances. Ce petit pot leur est dédié ». Et d’enchaîner :« ce patrimoine, c’est l’histoire de ma famille. J’ai tenu à ce que mon père ouvre le discours, lui qui a été engagé au service de la commune de Bedenac pendant des décennies. Je veux également rendre hommage à ma mère, la meilleure des mamans, pour sa patience durant les deux mois du chantier. Merci aux partenaires de cette opération, Isabelle Perrin, délégué Charente-Maritime de la Fondation du Patrimoine, Valérie Meyer qui l’a précédée, Marie-Laure Rouger, nouvelle déléguée Saintonge, Patricia et Anne pour les démarches administratives, Olivier Foltran de l’Unité départementale de l'architecture et du patrimoine, Lionel Mottin, architecte des Bâtiments de France, le maire de Jonzac Christophe Cabri qui a dû supporter mes humeurs et a tenu bon, le service de l’urbanisme et bien sûr les artisans ». Franchir toutes les étapes nécessaires à une restauration dans un secteur sauvegardé, "écosystème vaste et complexe", lui a demandé « une très haute détermination pour aboutir ». Quant à la participation de la Fondation du Patrimoine, « ce mécanisme de défiscalisation équivaut à 10% du montant total de l’opération. C’est une incitation et pas un financement. Il ne faut pas chercher une rentabilité, mais une inscription dans un espace patrimonial non loin du château, bijou de la Saintonge ». Elle souhaite que cette dynamique puisse créer un effet boule de neige en encourageant les uns et les autres à contribuer à l’embellissement du cœur de ville : « C’est un honneur de contribuer à sa sauvegarde ».
Cette réflexion est assortie d’une référence historique, des personnages illustres étant venus à Jonzac : « Je pense en particulier à Agrippa d’Aubigné né en 1552 à Pons et qui s’est battu entre autres à Jonzac. Sa vie a été hors normes. Jonzac mérite d’être mieux connue historiquement. Dans le cadre de mon dossier, la Fondation de France m’a incitée à faire des recherches. C’est fascinant de remonter le temps. Malheureusement, les archives sont rares. Agrippa d’Aubigné écrivait : "Ce siècle autre en ses mœurs demande un autre style". A nous d’avoir la capacité de travailler ensemble, de faire bon voisinage, de cultiver le beau ».
Isabelle Perrin a rappelé que la Fondation du Patrimoine ne concerne pas uniquement les châteaux : « elle intervient aussi sur des façades comme celle-ci ». La nouvelle déléguée territoriale, Marie-Laure Rouger, se chargera de faire émerger de nouveaux dossiers.
Isabelle Perrin de la Fondation du Patrimoine |
Christophe Cabri : « Quand on voit le résultat, c'est fabuleux ! »
A son tour, Christophe Cabri, « partenaire stratégique de l’opération », s'est réjoui de cette valorisation qui peut inciter d’autres personnes à rénover : « Cette maison, je l’ai bien connue autrefois. C’était celle du dr Benayoun et j’étais ami avec Eric et Lionel. Je félicite la famille Alléaume pour son engagement. Le chantier a duré en raison des démarches administratives, mais quand on voit le résultat, c’est fabuleux ! Nous autres élus devons être attentifs aux travaux effectués en ville. Certains particuliers se permettent d’installer des baies vitrées, de changer des huisseries sans attendre le feu vert nécessaire. Si le résultat est négatif, les travaux ne doivent pas être engagés. J’ai demandé à mon équipe d’être vigilante à ce sujet. Notre patrimoine est remarquable et nous devons faire en sorte qu’il le reste ».
En conclusion, il glisse quelques mots sur le châtelet : l’extérieur est terminé, coût 1,5 million d’euros, phase suivante 900.000 euros achevée en fin d’année, puis étude et mise en place de la scénographie. « Ce château est le seul bâtiment public de Charente-Maritime. Notre devoir est de l’entretenir ». Cette rencontre s’est terminée par le dévoilement de la plaque « Fondation du Patrimoine » et le verre de l’amitié.
• Les Compagnons de Saint-Jacques ont réalisé la réfection de la façade à l’eau forte (badigeon assez léger qui laisse transparaître l’aspect de la pierre). « Sur cette façade datant du XIXe siècle, nous avons fait un nettoyage par brossage après un traitement qui a permis d’enlever les lichens et les mousses. Il ne faut jamais agresser la pierre. Pour la couleur, nous avons réalisé plusieurs échantillons afin de trouver la bonne teinte. Peu de pierres ont été changées. Le chantier a duré un mois et demi environ » souligne le responsable.
L’eau forte (acqua forte) est un badigeon dilué de 4 à 6 volumes d’eau pour un volume de chaux |
La façade est en pierre de Jonzac |
• Parmi les invités, Christian Thomas, propriétaire des Fontaines bleues à Saint-Dizant du Gua. Céline Alléaume aime beaucoup cette lisière littorale située entre ciel, terre et estuaire. Elle a demandé à l'artiste Pierre Bernay de peindre l'un de ses paysages favoris. Il expose actuellement ses toiles à Art Galerie (10 place du Château). Toiles à découvrir !
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