Jusqu’au 5 novembre, Philippe Vivier présente une exposition photographique consacrée à cette région un brin mystérieuse qu’est l’estuaire de la Gironde. Il la connaît bien pour l’avoir arpentée maintes fois depuis son plus jeune âge. Et c’est un regard en noir et blanc qu’il dédie aux paysages et aux ambiances d'une terre qui s’évade entre le ciel et l’eau...
Blockhaus de la Grande Côte |
C’est un plaisir de découvrir cette exposition qui nous conduit vers des lieux et sites que le regard a croisés sur son chemin. Ceux de l’estuaire. Philippe Vivier les propose en noir et blanc : Nuages et reliefs s’en trouvent sublimés pour offrir un nouvel espace de lecture. Ainsi la tour de Beaumont, assise sur une haute colline à Saint-Fort, a-t-elle perdu sa blancheur pour apparaître sombre en raison d’un contre-jour quand le soleil se lève. Le cadre de chaque photo est minutieusement étudié, les lignes, les perspectives, les premiers plans, les contrastes. La bonne image au bon moment !
« Je fais de la photo depuis longtemps et je pense en noir et blanc » avoue Philippe Vivier qui développait ses premiers clichés en labo dès l’âge de 12 ans. Sa famille étant originaire de la région, ce pharmacien hospitalier est revenu s’y installer au moment de la retraite. « Je connais bien le marais, je m’y promenais enfant et j’ai navigué sur l’estuaire avec mon voilier. La passion pour la photo m’a toujours habité. Dès que j’ai eu du temps libre, que je n’avais pas durant ma vie professionnelle, j’ai élaboré un projet réunissant le marais et la photographie en noir et blanc ».
Il présente une exposition au public pour la première fois : « Initialement, je voulais faire un livre, mais c’est compliqué. L’expo m’a semblé plus intéressante car elle permet la rencontre et l’échange ».
C’est en 2020 qu’il est entré dans la phase concrète : « j’ai pris mon appareil photo et pendant plusieurs mois, j’ai sillonné le marais selon la feuille de route que j’avais dressée. Je suis parti du bec d’Ambès, j’ai descendu la rive droite de la Gironde jusqu’à l’embouchure de l’estuaire, j’ai fait le tour de la presqu’île d’Arvert pour arriver dans le marais de la Seudre. L’idée est de donner un parcours à voir, c’est pourquoi les photos sont numérotées ».
C’est à cette évasion que Philippe Vivier vous invite jusqu’au 5 novembre. Il sera présent tous les après-midi de 15 h à 18 h (sauf le lundi). Ne manquez pas cette étape entre Gironde et Seudre.
• Une impression particulière du noir et blanc : Cette technique relativement récente est réalisée par quelques labos en France en raison du matériel que ce procédé nécessite, Des microparticules de charbon, qui sont dans des solvants spéciaux, sont propulsées sur le papier par des injecteurs piezographiques. Le support est alors imprégné. Ce tirage présente plusieurs avantages : il permet d‘avoir des noirs profonds et comme ce ne sont pas des molécules mais des atomes de carbone, la photo ne vieillit pas ! Des tests ont montré qu’elle pourrait dépasser deux siècles.
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