Christophe Dourthe, conseiller départemental sortant et Aline Carrillo, ancienne directrice de Tremplin 17, sont candidats (PS et divers gauche) aux élections départementales des 20 et 27 juin sur le canton de Saintes. Ils organisent une réunion publique à la maison de quartier de la Récluse mardi 15 juin à 18 h 30. Leur programme est au cœur des solidarités. Ils répondent à nos questions.
Christophe Dourthe, Aline Carrillo et leurs remplaçants Sonia Labrousse et Franck Rotrou |
En premier lieu, Aline Carrillo et moi-même souhaitons axer nos efforts sur une action sociale correspondant aux besoins des Charentais-Maritimes. Cette action sociale est la première des compétences que l’Etat a transférée au Département il y a maintenant plusieurs décennies. La majorité actuelle aurait pu aller plus loin en créant des prestations supplémentaires. Prenons l’exemple d'un revenu minimum jeunes. La Gironde va l’expérimenter alors que la Charente-Maritime aurait pu se mettre sur les rangs.
Nous proposons la mise en place d’un dispositif qui permettra aux jeunes de 18-25 ans sans ressources de disposer d’une allocation pour rechercher une formation, un travail, se déplacer, se loger. La crise que nous traversons est très perturbante ; les plus jeunes sont démunis face à elle. L'Etat a mis en place une « garantie jeunes » d'une durée d'un an, les missions locales assurant l'accompagnement social et professionnel des jeunes qui en bénéficient. Ils s'engagent à suivre un parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) en mission locale. Il conviendrait de le généraliser en durée. Par ailleurs, on s’aperçoit que de nombreux jeunes ne connaissent pas leurs droits et doivent en être informés. C’est ce que nous faisons lors de cette campagne. Nous parlons avec eux, nous leur donnons des informations, leur conseillons de se battre, de ne rien lâcher et de faire confiance aux adultes qui peuvent les aider.
• Aux jeunes, s’ajoutent les personnes âgées touchées par la crise sanitaire...
Christophe Dourthe/Aline Carrillo : Notre engagement concerne également les aînés : comment combattre leur isolement ? Une évidence s’impose : la population vieillit et une large majorité souhaite se maintenir à domicile, ce qui nécessite un accompagnement adapté. Sur cette question, le Département se doit d’être réactif afin d’aider les personnes isolées, qui peuvent aussi se trouver en situation de handicap. Cela sous-entend de renforcer les associations d‘aide à domicile et de revaloriser les salaires. Il faut également penser aux aidants, les soulager dans leur quotidien. Autre volet, les habitats intergénérationnels. Il s’agit d’un ensemble de logements conçus pour accueillir plusieurs générations sur un même site : étudiants, familles, personnes âgées. L’objectif est d’avoir une vie commune afin de ne pas se sentir isolé. Le Département a un rôle à jouer dans ces différents secteurs.
• Autre domaine dont le Département se préoccupe : la désertification médicale. Votre avis sur le sujet ?
Malgré les aides qu’apporte le Conseil départemental aux étudiants en médecine durant leur internat, ils sont encore trop peu nombreux à s’installer sur notre territoire. Nous pensons à un centre de santé départemental, chapeauté par le Conseil départemental, qui serait mobile pour répondre aux besoins médicaux et paramédicaux. Il offrirait aux jeunes professionnels de santé des conditions d'exercice complémentaires à celles du secteur libéral. Des expérimentations existent dans plusieurs départements, dont la Saône et Loire qui a attiré des jeunes médecins en les salariant au sein d'un centre de santé. 46 % des territoires sont touchés par la désertification médicale : comment attirer de jeunes médecins sur le canton et plus généralement sur le département ? Nous planchons sur la question car elle est importante, de nombreux praticiens s’apprêtant à partir à la retraite. Il est donc essentiel de préparer la relève car les patients se retrouveront sans médecin référent. C'est déjà le cas pour 10 % des Charentais-Maritimes...
• L’accès au numérique est également une priorité…
Le Département doit continuer sur sa lancée en essayant de passer la vitesse supérieure. Durant la crise sanitaire, le télétravail n’était possible qu’en étant correctement connecté. Nous avons donc besoin d’une couverture optimale sur le territoire. Idem pour les jeunes qui ont étudié en distanciel durant le confinement. Sans internet, la fracture sociale s’accentue.
• Le Département a en charge les collèges. Comment se portent ceux de Saintes ?
Plutôt bien puisqu’ils sont victimes de leur succès et de la démographie ! Ceci dit, cette situation va se stabiliser à l’avenir. En ce qui concerne les équipements, une enquête nationale a fait ressortir le manque de sanitaires par rapport au nombre d’élèves. Nous avons été alertés sur cette question.
• La Gauche se mobilise pour l’environnement. Quelle est votre position quant au bois de la Grelauderie où est prévu un lotissement ?
Nous souhaitons que la mairie trouve une solution alternative car il est difficile de proposer un projet de lotissement à cet endroit. Un rassemblement aura lieu samedi prochain et nous avons signé la pétition.
Au niveau départemental, nous demandons à ce qu’un schéma soit établi sur les énergies alternatives, éolien, photovoltaïque, etc.
• Le site Saint-Louis a rouvert ses portes samedi dernier. Un bon point pour la ville !
En effet, cette ville a un riche patrimoine à préserver. Nous sommes attentifs au fait qu’il reste dans le domaine public. La mairie a un rôle de valorisation à jouer avec l’aide du Département.
• Votre regard sur la Communauté d’Agglomération ?
Nous n’y siégeons pas, mais nous avons l’impression que les choses sont plus simples car l'ensemble des élus est prêt à travailler dans le seul intérêt général du territoire sans qu'il y ait d'obstruction systématique. Aujourd’hui, quelques tensions sont apparues qui disparaîtront dès que les élections seront passées. Chacun retrouvera alors sa motivation pour travailler ensemble !
• On dit que Saintes n’est plus une ville de gauche. Qu'en pensez-vous ?
Les électeurs votent en fonction des programmes et des personnalités qui se présentent aux suffrages. Saintes est une ville qui sait reconnaître la fidélité aux engagements, aux valeurs que portent les élus.
• Aujourd’hui, les actes de violence sont de plus en plus nombreux, situation qui inquiète la population…
La violence est intolérable et inacceptable, quelle que soit sa forme. Elle est l’expression d‘une souffrance que certains partis politiques cherchent à instrumentaliser. Se respecter, c’est permettre à chacun d’exprimer son opinion. Cette campagne est d’ailleurs l’occasion d’échanger, de faire le point, de poser des questions, de dire ses préoccupations. De transformer le malaise social en paroles constructives. C’est ça la démocratie à laquelle nous sommes attachés.
• Comment se déroule la campagne électorale ?
Les Saintais que nous avons rencontrés dans nos différentes "randonnées pédestres" sont plutôt accueillants, heureux de parler d’autre chose que de la crise sanitaire. Ne nous voilons pas la face, tous les candidats redoutent l’abstention. Outre notre programme, nous donnons des informations pratiques : ainsi, le jour du vote, les électeurs de l’école maternelle Saint-Pallais et de l’école Nicolas Lemercier devront se rendre au hall Mendès-France, de même que ceux de l’école Léo-Lagrange. Les électeurs du bureau 8 de la CDA devront se rendre, quant à eux, à la salle du Camélia bureau 9.
Séance au Conseil départemental (archives 2015) |
Quels candidats à la présidence du Conseil départemental ? Dominique Bussereau ne se représentant pas, deux noms sont avancés à droite, Lionel Quillet, maire de Loix, et Sylvie Marcilly, maire de Fouras. A gauche, celui de Karine Dupraz, conseillère départementale du canton de Marans.
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