avec Bilout dans le rôle de Vauban...
L'association Brouage en Costume Passion |
Vauban (alias Bilout) inspecte la citadelle de Brouage (© Nicole Bertin) |
Aux promeneurs qui découvrent cet endroit particulier, se joint bientôt la troupe de Brouage en Costume Passion, chemises à jabots, perruques, robes à paniers et bourreau de cuir vêtu. Surpris, les visiteurs sortent leurs smartphones pour immortaliser l'événement. Que font donc ces personnages ? S'agirait-il d 'une reconstitution ? Ils accueillent M. de Vauban dans sa tournée d'inspection. Et Brouage fait partie du déplacement.
En avant pour l'aventure ! Rendez-vous à l'ancien port où il est attendu par les notables. Vauban (alias Bilout) arrive en grande pompe, invitant ses sujets à le suivre dans ses pérégrinations à travers la ville. Tout ouï, le public découvre de nombreux détails historiques.
Le bourreau, spécialiste de la coupe glacée ! |
Jacopolis, avant-port du village de Hiers, a été fondée en 1555 par Jacques de Pons pour être un centre de négoce. Sa richesse vient du sel, précieux à l'époque. Le port est l'un des plus importants d’Europe. « Jusqu'à 200 bateaux peuvent venir y mouiller » rapportent les chroniques. La période est prospère au point que Brouage entre dans le cercle fermé des villes royales, « coffre-fort du pouvoir central ». A la fin du XVIe siècle, les Protestants, envieux, font couler une dizaine de vaisseaux de guerre pour bloquer l'accès au port. Ainsi pensent-ils le rendre inutilisable et le ruiner.
Sous Louis XIII, la ville compte 4000 habitants (on a du mal à le croire de nos jours !). En pleine guerre de religion, Richelieu s'appuie sur Brouage la catholique pour faciliter la conquête de La Rochelle, alors aux mains des Huguenots. Une nouvelle enceinte est réalisée, modernisée en 1685 par Vauban par des bastions et des chemins de ronde.
Vauban n'est pas mécontent de ses travaux qui s'accompagneront de forts Lupin, Aix et Enet afin de protéger l'arsenal de Rochefort. Fort Boyard aurait vu le jour si Vauban n'avait dit à Louis XIV : « Sire, il serait plus facile de saisir la Lune avec les dents que de tenter en cet endroit pareille besogne ». Il faudra donc attendre.
Le port souterrain |
Devant le développement de Rochefort précisément, « Brouage décline en raison de la baisse du niveau de la mer et à défaut d'une rivière drainante. L'horizon maritime s'éloigne de plus en plus pour laisser place à une étendue de marais, la rendant désœuvrée dans ses principales activités portuaires. Elle tombe dans l'oubli. Les marais salants sont abandonnés, la ville commence à tomber en ruine » mentionnent les historiens. Elle sort de l'oubli dans la seconde moitié du XXème siècle grâce aux efforts du Conseil Général de Charente-Maritime. Il effectue des travaux de restauration et crée un musée dédié à Champlain et à Québec.
Louis XIV et l'escalier de Marie Mancini |
La balade dévoile différents points stratégiques de Brouage, la porte royale, le fameux escalier où Marie Mancini dit adieu à son jeune amoureux Louis XIV, la halle aux vivres, le port souterrain qui permettait à des gabares de transporter des cargaisons jusqu'au port en toute discrétion sur de petits canaux, la tonnellerie, la poudrière de la Brèche, les allées secrètes, l'ancien hôpital, la glacière. A chaque fois, Bilout apporte moult témoignages et anecdotes. Sans oublier les mises en scène, duels à l'épée, apprendre à tenir la main d'une dame, à marcher, à faire la révérence et à danser d'élégante façon !
Haut en couleurs et agréable, ce parcours théâtralisé est un bel hommage à la citadelle qui s'étire entre passé et présent. Un havre à découvrir qui promet l'évasion à défaut d'offrir l'immortalité…
Nicole Bertin
Association des Journalistes du Patrimoine
• Hiers-Brouage est composée de deux villages réunis en 1825. Situé au milieu de plus de 3000 hectares de marais, cette commune offre un environnement exceptionnel et un patrimoine de premier plan.
• A une époque, la région de Hiers Brouage, constituée par un golfe façonné par les alluvions de la Charente et de la Seudre, était le grenier à sel du royaume de France. Les navires de commerce remontaient alors jusqu'à la fameuse tour de Broue (dont on peut admirer les vestiges à Saint-Sornin). En 1555, Jacques de Pons, seigneur de la châtellenie d’Hiers, ordonne la construction de Jacopolis sur Brouage.
En 1627, le cardinal de Richelieu en devient le gouverneur. L’année d’après, Pierre d’Argencourt y construit les remparts de la ville, renforcés par Vauban en 1685. La citadelle est inscrite en totalité à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1886.
Marcher et apprendre à faire la révérence ! |
L'ai bien faite, cette révérence ? |
• L’église de Brouage a été construite en 1608. Plusieurs vitraux sont l’œuvre de l'artiste Nicolas Sollogoub. Ils ont été offerts, entre 1982 et 2001, par la province du Nouveau Brunswick, par la ville et province de Québec, par l’Ontario, par des dons publics privés et publics français et par Nicolas Sollogoub lui-même. En 2008, Nicolas Sollogoud (aujourd'hui disparu) a été distingué par l'Académie de Saintonge.
http://nicolebertin.blogspot.fr/2008/11/nicolas-sollogoub-raconte-lhistoire-de.html
• Le parcours conduit de l’ancien quai du port de commerce à l’église de Brouage, en passant par les forges, le clos de la Halle aux Vivres, la Tonnellerie et la poudrière de la Brèche. Tout un périple !
Renseignements à l'office de tourisme 05 46 85 19 16
• Fête multi époques avec duels, défilés, animations dans les rues, démonstrations d'artisans
aux métiers d'autrefois, marché médiéval samedi 25 et dimanche 26 juin.
Danse devant l'office de tourisme |
Jean-Marie Petit, maire de Brouage, salue Vauban ! |
© Nicole Bertin
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