44 % des enfants maltraités
ont moins de 6 ans
Bernard Lalande soutient Maryse Martin, membre de l’Observatoire de la Violence Educative Ordinaire, secrétaire fédérale à la petite enfance du Parti socialiste de Charente-Maritime, vice-présidente de « Bouts de Ficelle » Association d’Aide à la Parentalité de l’Aunis, dans le combat qu’elle mène pour une interdiction de la VEO inscrite dans la loi.
La violence éducative ordinaire (VEO) est l’ensemble des pratiques coercitives et/ou punitives utilisées, tolérées, voire recommandées dans une société pour éduquer les enfants. Sa définition varie selon les pays, les époques, les cultures…
Les enfants sont aujourd’hui, en France, la seule catégorie
d’êtres humains qu’il est possible de frapper impunément, alors qu’ils
sont les plus vulnérables, ne peuvent ni se défendre ni s’enfuir.
Il n’y a pas si longtemps, on pouvait frapper les femmes, les ouvriers, les prisonniers, les militaires et les animaux, mais aujourd’hui, tout cela est interdit par la loi. Un adulte, homme ou femme, peut saisir la justice s’il est frappé de quelque façon que ce soit. La violence conjugale est caractérisée dès la première claque. Elle est considérée par le droit pénal comme une forme aggravée de violence, du fait, d’une part, de la situation de vulnérabilité de la personne qui en fait l’objet et, d’autre part, de son cadre familial.
Dans la même situation, l’enfant n’est pas protégé par la loi !
L’interdiction par principe de tous les châtiments corporels dans la loi civile permettra d’envoyer un message clair et sans aucune ambiguïté. La question de la limite entre les violences autorisées et les violences interdites ne se pose pas.
Par ailleurs la France doit respecter les traités internationaux qu’elle a ratifiés depuis 26 ans, selon l’article 55 de la Constitution. L’article 19 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE) de 1989, que la France a signée le 7 août 1990, prévoit que :
« Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toutes formes de violence, d’atteintes ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants. »
En mars 2015, le Comité européen des droits sociaux a rendu une décision qui estime que le droit français viole l’article 17 de la charte européenne des droits sociaux dont la France est signataire, qui précise que les États parties doivent « protéger les enfants et les adolescents contre la négligence, la violence ou l’exploitation ». Ce comité estime que le droit français « ne prévoit pas d’interdiction suffisamment claire, contraignante et précise des châtiments.
→ 85 % des parents français disent pratiquer la violence éducative ordinaire
→ plus de la moitié des parents frapperaient leurs enfants avant l’âge de 2 ans, et les trois quarts avant 5 ans
→ En France, 2 enfants par jour meurent sous les coups de leurs parents (600 à 700 décès par an)
→ Il existe aujourd’hui en France plus de 100000 cas connus d’enfants en danger (10 % de plus qu’il y a dix ans), près de 300000 pris en charge par l’ASE
→ 44 % des enfants maltraités ont moins de 6 ans.
La perception de ce qui relève de la maltraitance ou non est culturelle. On le constate en observant les pays voisins : les coups de canne sont tolérés à Singapour, la fessée est perçue comme de la maltraitance en Suède.
En France, 75 % des maltraitances se font dans un contexte de punitions éducatives corporelles. Les violences éducatives sont les racines de la maltraitance.
Depuis une quinzaine d’années, les avancées des neurosciences affectives permettent de mieux comprendre les besoins et les comportements de l’enfant. Si les conséquences physiques sont visibles à court terme (douleurs voire ecchymoses, fractures, traumatismes, lésions), les conséquences moins connues se déclarent le plus souvent à moyen et long terme: frein du développement cognitif, accroissement de l’agressivité, effets nocifs sur l’état de santé (perte de mémoire, affaiblissement du système immunitaire, hypertension, ulcère, problème de peau, prise de poids, troubles digestifs).
À l’âge adulte, on constate un accroissement des risques de suicide, cancer, troubles cardiaques, asthme, comportements agressifs, troubles mentaux, dépression et problèmes sexuels.
Ils sont obtenus lorsque les pays ont légiféré et mené des campagnes de sensibilisation en parallèle (résultats parus dans la revue Hygiène et Santé (Impact en Europe de l’interdiction des châtiments corporels, 2012) concernant une étude comparative européenne, à partir d’entretiens avec 5 000 parents en Suède, Autriche, Allemagne, Espagne et France sur les répercussions d’une interdiction ou de l’absence d’interdiction des châtiments corporels, assortie ou non de mesures d’accompagnement).
ont moins de 6 ans
Bernard Lalande soutient Maryse Martin, membre de l’Observatoire de la Violence Educative Ordinaire, secrétaire fédérale à la petite enfance du Parti socialiste de Charente-Maritime, vice-présidente de « Bouts de Ficelle » Association d’Aide à la Parentalité de l’Aunis, dans le combat qu’elle mène pour une interdiction de la VEO inscrite dans la loi.
La violence éducative ordinaire (VEO) est l’ensemble des pratiques coercitives et/ou punitives utilisées, tolérées, voire recommandées dans une société pour éduquer les enfants. Sa définition varie selon les pays, les époques, les cultures…
Clarifier le droit
Maryse Martin |
Il n’y a pas si longtemps, on pouvait frapper les femmes, les ouvriers, les prisonniers, les militaires et les animaux, mais aujourd’hui, tout cela est interdit par la loi. Un adulte, homme ou femme, peut saisir la justice s’il est frappé de quelque façon que ce soit. La violence conjugale est caractérisée dès la première claque. Elle est considérée par le droit pénal comme une forme aggravée de violence, du fait, d’une part, de la situation de vulnérabilité de la personne qui en fait l’objet et, d’autre part, de son cadre familial.
Dans la même situation, l’enfant n’est pas protégé par la loi !
L’interdiction par principe de tous les châtiments corporels dans la loi civile permettra d’envoyer un message clair et sans aucune ambiguïté. La question de la limite entre les violences autorisées et les violences interdites ne se pose pas.
Par ailleurs la France doit respecter les traités internationaux qu’elle a ratifiés depuis 26 ans, selon l’article 55 de la Constitution. L’article 19 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE) de 1989, que la France a signée le 7 août 1990, prévoit que :
« Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toutes formes de violence, d’atteintes ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants. »
En mars 2015, le Comité européen des droits sociaux a rendu une décision qui estime que le droit français viole l’article 17 de la charte européenne des droits sociaux dont la France est signataire, qui précise que les États parties doivent « protéger les enfants et les adolescents contre la négligence, la violence ou l’exploitation ». Ce comité estime que le droit français « ne prévoit pas d’interdiction suffisamment claire, contraignante et précise des châtiments.
Quelques chiffres
→ 85 % des parents français disent pratiquer la violence éducative ordinaire
→ plus de la moitié des parents frapperaient leurs enfants avant l’âge de 2 ans, et les trois quarts avant 5 ans
→ En France, 2 enfants par jour meurent sous les coups de leurs parents (600 à 700 décès par an)
→ Il existe aujourd’hui en France plus de 100000 cas connus d’enfants en danger (10 % de plus qu’il y a dix ans), près de 300000 pris en charge par l’ASE
→ 44 % des enfants maltraités ont moins de 6 ans.
La perception de ce qui relève de la maltraitance ou non est culturelle. On le constate en observant les pays voisins : les coups de canne sont tolérés à Singapour, la fessée est perçue comme de la maltraitance en Suède.
En France, 75 % des maltraitances se font dans un contexte de punitions éducatives corporelles. Les violences éducatives sont les racines de la maltraitance.
Depuis une quinzaine d’années, les avancées des neurosciences affectives permettent de mieux comprendre les besoins et les comportements de l’enfant. Si les conséquences physiques sont visibles à court terme (douleurs voire ecchymoses, fractures, traumatismes, lésions), les conséquences moins connues se déclarent le plus souvent à moyen et long terme: frein du développement cognitif, accroissement de l’agressivité, effets nocifs sur l’état de santé (perte de mémoire, affaiblissement du système immunitaire, hypertension, ulcère, problème de peau, prise de poids, troubles digestifs).
À l’âge adulte, on constate un accroissement des risques de suicide, cancer, troubles cardiaques, asthme, comportements agressifs, troubles mentaux, dépression et problèmes sexuels.
Les meilleurs résultats dans la lutte contre la violence éducative ordinaire
Ils sont obtenus lorsque les pays ont légiféré et mené des campagnes de sensibilisation en parallèle (résultats parus dans la revue Hygiène et Santé (Impact en Europe de l’interdiction des châtiments corporels, 2012) concernant une étude comparative européenne, à partir d’entretiens avec 5 000 parents en Suède, Autriche, Allemagne, Espagne et France sur les répercussions d’une interdiction ou de l’absence d’interdiction des châtiments corporels, assortie ou non de mesures d’accompagnement).
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