jeudi 16 juin 2016

Saint Fort sur le Né : Travaux sur la
Départementale 731 à démonter et à refaire
• Irritation des riverains
qui demandent une réunion publique

La Départementale 731, qui traverse Saint-Fort sur le Né, est sans dessus dessous. Alors que les travaux d'enrobé devraient être en cours d'achèvement, les responsables se sont aperçus que les assises de la chaussée, reposant sur des terrains marécageux, avaient besoin d'être confortées. Conséquence, des frais supplémentaires et une route barrée pendant un certain temps. Les riverains sont excédés par le manque d'informations.

A Saint-Fort sur le Né, la Départementale 731qui relie Archiac à Cognac, ressemble à un champ de bataille pour cause de travaux. Cette réfection nécessaire, qui accumule les retards, cause l'exaspération des riverains. A titre d'exemple, il est devenu compliqué de se rendre à la pharmacie Navaud située près du virage.

En 2015, les travaux s'étaient déroulés dans de meilleures conditions (photo NM)
L'an dernier, les travaux d'assainissement avaient provoqué des difficultés de circulation, mais ils n'avaient rien à voir avec la situation actuelle. « On nous avait prévenus et nous avions pris notre mal en patience » soulignent des habitants. Les choses sont bien différentes en 2016.
Cette année, ont donc été budgétisés la réfection des trottoirs du bourg et l'aménagement de la chaussée avec réduction de sa largeur pour limiter la vitesse. Une occasion, également, pour enfouir les réseaux téléphoniques et électriques.
Commencés en mai, les travaux - dont le montant s'élève à 320.000 euros - devaient s'étaler de la fin mai à juin, par tronçons. Une note adressée par la mairie le 21 mai se voulait optimiste : les 26 et 27 mai, la circulation serait alternée en raison du rabotage ; du 31 mai au 2 juin, la circulation serait interdite pour permettre la pose de l'enrobé. Seul le parking de la mairie devenait alors accessible. Les habitants concernés directement par ces bouleversements étaient plutôt rassurés : ils ne seraient pas gênés longtemps ! En pratique, le scénario a été modifié, d'autant que la pluie s'est invitée au rendez-vous.

Le maire Pascal Martin espère que le calendrier des travaux sera respecté...
Le maire, Pascal Martin, a conscience des difficultés qu'entraîne le non respect du calendrier : « ici, nous sommes dans la vallée du Né et les terrains sont humides. Lorsque les tranchées d'assainissement ont été réalisées, l'eau était visible à plusieurs mètres. Quand les mêmes problèmes sont apparus sous la Départementale, le chantier a été stoppé pour stabiliser les terrains. Sinon, le goudron n'aurait pas tenu deux ans ! La solution technique la plus rapide est recherchée. Des couches de graviers suffisamment épaisses devraient être posées avant de faire l'enrobé ». Tout cela a un surcoût, de l'ordre de 150.000 euros financés par le Conseil départemental : « c'est clair, la commune n'a pas les moyens » déclare le premier magistrat, la mairie s'étant déjà engagée à hauteur à 30% sur la voirie et 50% pour les trottoirs.
Reste à savoir combien de temps prendra cette nouvelle donne : « normalement, les équipes seront sur place dès lundi prochain ». Et d'espérer une réouverture de la route fin juin, début juillet... « bien que personne ne dispose de date officielle ».

« On dirait une ville assiégée »

Si les opérations sont hâtées, c'est que le chantier handicape la circulation sur un axe fréquenté (6000 véhicules/jour). Une déviation a été mise en place au rond-point d'Archiac pour inciter les poids à se diriger vers Pons pour rejoindre Cognac.
La mairie de Saint-Fort se demande aujourd'hui si elle n'aurait pas dû barrer carrément la route, comme le préconisait le Conseil départemental. En rendant un passage accessible jusqu'au parking central, elle s'est heurtée aux incivilités des automobilistes qui pensaient pouvoir traverser le bourg comme avant. Seul hic, certains se sont heurtés à des tranchées. « Ils ne respectent pas la signalisation et ignorent les déviations. Il est dangereux de surfer entre les engins » constate le premier adjoint Gilbert Rambeau.

Pascal Martin et le premier adjoint Gilbert Rambeau
Se faisant apostropher par les habitants, les deux édiles sont « très gênés par la tournure des événements » qui pénalise la pharmacie Navaud en particulier, laquelle voit son chiffres d'affaires diminuer en raison du contexte. Comment accéder à l'officine quand la route est fermée et qu'il faut faire une longue marche pour s'y rendre ? Certains font carrément demi-tour. Les pharmaciens, Stéphane et Carole, auraient bien aimé avoir une information claire afin de prendre leurs dispositions et surtout d'informer leur clientèle. « Certains jours, on ne voit personne. On a l'impression d'être pris en otage. On dirait une ville assiégée ». D'autres vont plus loin : « C'est n'importe quoi ce chantier. Que s'est-il passé pour qu'il y ait un cafouillis pareil avec la société intervenante ? ». Ils se demandent, en effet, pourquoi l'ingénieur n'a pas tenu compte de la composition du terrain avant de donner le feu vert aux ouvriers : « la nappe phréatique est dessous, tout le monde le sait. Ce manque d'anticipation, ça nous choque. Bilan, on est tous pénalisés et il faut refaire le travail. Certaines réunions de chantier ont été épiques, il y avait des éclats de voix ». Aux dernières nouvelles, un nouvel appel d'offres serait passé par le Département qui doit également mettre la main au portefeuille…

Vendredi prochain, la municipalité se réunira pour dresser le point de la situation. Elle souhaite apaiser les tensions. Les habitants, quant à eux, aimeraient une réunion publique d'afin d'obtenir des éclaircissements. « A quelques semaines de juillet, c'est à dire de la saison estivale, un débat transparent est plus que jamais nécessaire pour savoir à quoi nous attendre » souligne à juste titre Jean-Paul Pinaud dont l'ancien atelier se trouve non loin du brocanteur, lequel craint de mettre la clé sous la porte si l'état des lieux perdure.

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