Au conseil municipal, la majorité de Bruno Drapron laisserait-elle apparaître des craquelures ?
Il y a d’abord eu François Ehlinger, invité à s’expliquer auprès du maire sur sa probité professionnelle au centre de vaccination. Choqué, il a d’ailleurs réagi publiquement lors du dernier conseil municipal, d’où des tensions. Depuis, la situation s'est apaisée et il s’est vu confier par l’ARS la responsabilité du nouveau centre de vaccination contre le covid-19. L’Oasis Fleurie fonctionne du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h (200 injections par jour, objectif 250) . Par ailleurs, il ne compte pas abandonner les dossiers qui lui sont chers à la CDA dont ceux de l’eau, l’environnement, le Sage Charente.
S’y ajoute Dominique Deren, ancienne adjointe à la culture à qui le maire a confié la démocratie participative. Ayant expliqué ses difficultés dans le journal Sud-Ouest, elle a reçu une réponse de la part des élus de la majorité l’incitant à travailler pleinement pour la collectivité saintaise. Une réponse à laquelle elle ne donnera pas suite par voie de presse. Sans doute s’expliquera-t-elle de vive voix lors du prochain conseil le 20 décembre prochain ?
D’où vient l’incompréhension qui oppose aujourd’hui Bruno Drapron et Dominique Deren, cette dernière l’ayant suivi quand il s'est solidarisé de Jean-Philippe Machon ? A Saintes, les subtilités d’entente, voire de pactes au moment des élections, sont intéressantes à observer depuis plusieurs mandatures. « Quel que soit le sort qu’on me réserve à la mairie, je ne démissionnerai pas. Je resterai dans la vie publique, mairie et CDA, et j’assisterai aux commissions et réunions » déclare Dominique Deren. Et d’ajouter : « Durant les municipales, j’ai œuvré pour l’élection de Bruno Drapron. Par la suite, j’ai compris que la gouvernance n’était pas aussi simple qu’il n’y paraissait ». A suivre…
Sur Dominique Deren, il est plutôt nuancé : « quand elle a choisi de s’écarter de moi en plein mandat pour rejoindre l’opposition qui s’était créée au sein de la majorité, je pense qu’elle n’avait pas toutes les données en main. Cette situation m’attriste parce que c’est une personne qui faisait partie de mon cercle proche ».
Il est moins tendre en ce qui concerne Bruno Drapron : « Finalement, ce que vit Dominique Deren à la mairie ne fait qu’illustrer mes propos quant au mode de gouvernance actuel ». Il rappelle que le pourcentage obtenu aux élections municipales par toutes les oppositions confondues est supérieur à celui de la liste Drapron : « en conséquence de quoi, il devrait gouverner avec l’opposition, lui tendre la main. Les remarques sont bénéfiques à la collectivité ».
Dominique Deren et Jean-Philippe Machon en 2017 pour les Noëls Blancs (archives) |
Venons-en maintenant au site Saint-Louis, une réunion publique de consultation s'étant tenue le 30 novembre au hall Mendès France. « Il y a une remise à plat complète du site Saint-Louis alors que des études ont déjà été faites et la population consultée. Que l’on fasse des amendements, je le comprends, mais il était possible de lancer la construction des logements sociaux. Pourquoi tout recommencer à zéro ? Notre équipe avait prévu un grand musée à côté de l’amphithéâtre et, sur le site Saint-Louis, un espace muséal pour rappeler l’histoire de la cité. J’aurais aimé démarrer le chantier Saint-Louis avant la fin de mon mandat. On a raconté des choses erronées sur ma manière de travailler, je n’ai jamais rien fait tout seul ».
Aujourd’hui, quels enseignements tire-t-il des événements qu’il a traversés (dont sa défaite aux municipales) ? « Nous voulons montrer que nous sommes une opposition constructive. Or, on ne nous écoute pas, on n’a pas droit à la parole. Tous les gens qui ont envie de faire quelque chose pour cette ville nous rejoindront un jour ou l‘autre. On peut avoir des points de vue différents, on les confronte ! Je suis inquiet parce que je vois de nombreux projets à l’arrêt. La ville retombe dans une léthargie qui n’est pas bonne. Bientôt, Rochefort, plus dynamique, deviendra la seconde ville du département. Pourtant Saintes pourrait tirer son épingle du jeu avec le calendrier de travaux que nous avions élaboré concernant Saint-Eutrope et l’amphithéâtre en particulier. Pourquoi a-t-on supprimé l’ascenseur reliant le site Saint-Louis à la ville basse, créant ainsi un circuit touristique entre les deux rives ? Un hôtel aurait attiré des touristes qui auraient contribué à l’essor du commerce et au développement de Saintes. Et comment ne pas citer le Ferrocampus dédié à l’innovation et à la formation ? Un programme d’investissement de 43 millions d’euros a été signé avec la Région Nouvelle-Aquitaine. La gare a été rénovée, réagencée. Il reste maintenant à moderniser la ligne ferroviaire afin de mettre Saintes à une heure de Bordeaux par le train ».
Pour conclure, Jean-Philippe Machon sera-t-il candidat aux prochaines élections législatives : « Pour le moment, je goûte au plaisir du temps. Les expériences que nous vivons nous permettent de prendre de la hauteur ! ».
1 commentaire:
Les événements sanitaires et climatiques ont pu retarder des prises de décision mais je reste très sceptique aussi sur ce qui se passe. Rien…Arrivée à Saintes en 2018 je suis très déçue en 2021 car bien des animations ont disparu comme des projets pour l’avenir.
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