dimanche 3 mai 2020

Pas de défilé en ce 1er mai 2020 : La parole à Alain Girard, de l'union locale CGT de Jonzac

Cette année, confinement oblige, les cérémonies du 1er mai n'ont pas eu lieu. Alain Girard, de l'Union locale CGT de Jonzac, fêtera prochainement ses 50 ans de syndicalisme. Dans le texte qui suit, il décrit ce que représente pour lui les valeurs du 1er mai, fête du travail, tout en rappelant la poursuite des actions : « Notre vie syndicale perturbée doit continuer et bientôt, j'espère que nous pourrons nous retrouver afin de mettre en commun toutes nos difficultés »

Au centre de la photo, Alain Girard lors d'une manifestation place de la République à Jonzac
Alain Girard : « L’histoire du 1er mai est longue et semée d’embûches, mais elle restera toujours présente car elle fait partie de notre vie, de notre patrimoine social et humain. Chacun - jeunes ou moins jeunes - a en cette période un souvenir, une anecdote ou un moment de rassemblement pour les causes que nous défendons. C‘est très bien que de l’inscrire dans nos mémoires, mais il y a aussi le fait que cette histoire est marquée par des femmes et des hommes avec qui vous avez partagé cette journée du 1er Mai ou des évènements encore plus particuliers qui, pour ma part, sont gravés dans mon humble expérience. Saluons donc le rappel que cette journée a dégagé sur les réseaux. Cela démontre que personne ne peut emprisonner nos libertés et notre culture solidaire, ni les systèmes, ni les gouvernements et le citoyen militant restera ou devra le rester jusqu’à ce que nous ayons enfin le droit de vivre mieux encore et profiter des richesses que nous créons.

Je vais bientôt fêter mes 50 années de syndicalisme CGT à Jonzac et de ce fait, le 1er mai représente à mes yeux une date importante avec quelques souvenirs qui me ramènent toujours au vécu. De toutes ces années, j’aurai beaucoup de choses à raconter avec quelques dates qui m’ont marqué.

C’est un premier mai 1968 que j’ai participé de près aux grandes journées de grève avec un voyage à Paris pour, un mois plus tard, me faire virer de l’usine dans laquelle j’ai appris ce que voulait dire "lutte de classe" et côtoyé des militants de la classe ouvrière.

C’est un premier mai 1972 que nous avons, avec quelques camardes Jean-Guy Etourneau, Marcel Boilard, Jean-Marie Joyé, puis Monique et Jules Saucourt et d’autres créé à Jonzac l’Union locale CGT des service publics puis inter-professionnelle avec Michel Guitton, alors secrétaire de l’UD CGT 17 lors d’un congrès constitutif à Montendre.

C’est un premier mai stupéfiant que nous avons pris part au combat contre Le Pen avec plus de 1000 personnes dans les rues de Jonzac.

C’est un premier mai, il y a deux années, que lors d’une manif à Saintes, j’apprenais la naissance de l’une de mes petites filles.

Bien des 1er mai se sont déroulés auxquels j’ai participé et je n’en ai pas raté beaucoup. Nous n’étions pas rassurés à Jonzac car à chaque fois, on ne savait pas s'il y aurait du monde. C’est bien souvent seule que la CGT organisait cette magnifique journée en rappelant à chaque fois ce qu’elle  représente et ce qu’elle devait nous apporter.

Cette année, le 1er mai nous oblige à rester à la maison. C’est triste, mais il faut quand même marquer le coup d’une manière ou d’une autre. Le 1er mai, c’est pour moi du respect à l’égard de ceux qui sont morts, à l’égard des militants fidèles qui, sans posture, ont toujours été présents et fidèles à la CGT. Ce 1er mai 2020 marquera, j’en suis sûr, l’esprit de tous y compris les syndiqués et militants de la CGT. Alors, vive le 1er mai 2020 ! Vive les luttes syndicales de classe et après, et bientôt nous poursuivrons nos combats. Salutations fraternelles à tous, restons solidaires et unis ».

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